dimanche 28 septembre 2014

Une virée à Paris 2.

Malgré la campagne musclée menée par la mairie, après un mois sans pluie ou presque, Paris sent l'urine, la pisse, le fauve, le cracra! Beurk! Vive la Bretagne et son grand air!

Le pire du pire consiste à courir de bon matin à travers le marais avant de monter la montagne Sainte-Genevièvre, d'un pas alerte, derrière le toit du Panthéon capoté, en slalomant entre les bouteilles cassées, les papiers gras  et les dégoulinures en tout genre! On se surprend à espérer la pluie, torrentielle si possible, afin de liquider les odeurs! Quoique! 

Néanmoins, Paris sera toujours Paris, et la magie opère à tous les coups!
Je conseille la visite de l'exposition Niki de Saint-Phalle au Grand-Palais en prenant ses précautions afin de ne pas devenir le dindon de la farce! La meilleure solution serait d'être V.I.P.:  venir avec d'une carte de presse, un laisser-passer gracieusement offert et passer en  troupeau. L'entrée réservée à ces privilégiés n'a pas d'attente, tous passent et plombent les heureux détenteurs de billets coupe-file  qui ont payé plus cher le précieux sésame mais qui sont obligés d'attendre plus que de coutume. Qu'on autorise les nantis à passer devant tout le monde, pourquoi pas, mais ils pourraient aussi partager un peu l'attente! La manipulation frise le passe-droit d'ancien régime ou des états autoritaires. C'est détestable!
Revenons à  nos moutons qui ont bien raison d'aller voir l'exposition de Niki de Saint-Phalle!
Cette femme, exceptionnelle par sa vivacité et son intelligence  est une grande artiste, son oeuvre est joyeuse, d'une grande continuité et pourtant chaque période est novatrice! Elle glorifie la femme, toutes les femmes. Cette visite entrait en résonance avec le spectacle vu le soir même au cirque d'hiver,  le cabaret new burlesque. Toutes les danseuses gambadaient sur scène à la manière des nanas de Niki. Ignorant ce qu'est le burlesque, vous risquez d'être choqués, la présence d'Arthur H (inaudible) ou d'Arielle Dombasle, prestigieux invités du festival d'Ile de France, ne garantit aucunement le bon goût: striptease, gros nénés, beaux culs, belles nanas, sourires éblouissants pour un spectacle très péchu, snobé par quelques mauvais coucheurs égarés dans la salle. A noter un groupe extra de rock français, musicalement impeccable, Poni Hoax dont le  chanteur Nicolas Ker à l'organe puissant est totalement déjanté.
Par contre, vous pouvez manquer sans problème, Borgia au musée Maillol, petite exposition sur les beaux jours  de la sulfureuse famille papale, les quelques oeuvres, certes majeures, qui sont présentées ne suffisent pas à justifier la cherté de l'entrée et à contenter ma curiosité. J'ai connu le musée Maillol plus inspiré notamment par les Etrusques!

Enfin, il est toujours aussi agréable de musarder, même le samedi, dans les rues noires de monde et surtout de boire une bière sur les dernières terrasses du Marais qui disparaissent les unes après les autres au profit des chaînes de fringues : l'étoile manquante est une de celles-ci.  Profitez-en avant que le quartier perde définitivement son âme, les vieilles boutiques multi-marques spécialisées en chapeaux, ou en gants, les dernières épiceries fines du Gers ou du Périgord, et même les pros du falafel ferment les unes après les autres et laissent la place à ce que l'on trouve partout ailleurs et même à Quimper: de la marque! Autrefois il y avait la rue de Rennes, maintenant c'est partout.


samedi 27 septembre 2014

Une virée à Paris

L'automne est une saison sympathique pour une petite virée à Paris! 

J'ai joué à la Parisienne en goguette, musardant dans le Marais en me rendant à la Maison Européenne de la photographie où l'on peut voir une magnifique exposition de René Burri. Cette dernière dont le thème général est le mouvement permet d'avoir un aperçu de l'oeuvre de ce reporter, membre de l'agence Magnum. Ses photographies d'Afrique sont superbes! 
J'ai déjeuné chez Allo sushis entre un couple  qui a débiné pendant une heure une collègue de travail couchant avec le patron de leur boîte (voir avec tout ce qui bouge et porte une quéquette). Le type, la quarantaine bien tassée, se sentait trahi tandis que sa consoeur tentait en vain de le persuader de passer à autre chose.  A ma gauche, des salariés d'une boîte immobilière faisaient de concert le point sur leur vie professionnelle: " et toi à Toulouse? Et maintenant? As tu entendu parlé de ?" Je me sentais privilégiée à n'être que touriste. Pas la seule, notez bien, Paris en cette saison racole encore beaucoup!
J'ai pris mon café et mangé une pastéi de nata,  rue du roi de Sicile (4ème)  chez comme à Lisbonne! Divin! La boutique s'est agrandie, j'ai peur qu'elle ne perde son âme. 
Puis, une amie mienne et moi avons poussé jusqu'à Gaîté-Montaparnasse, quartier que je découvre peu à peu,  afin de visiter la fondation Cartier-Bresson, pour l'exposition Eggleston, superbe et passionnante,  dans un lieu à l'architecture claire et accueillante. 
La déambulation dans les rues du 14ème puis du 6ème nous a menées jusqu'au jardin du Luxembourg, sur les chaises de la gargote, pour prendre le soleil! 


William Eggleston





jeudi 25 septembre 2014

Faire pipi assis!

Mon combat du jour, faire pisser les hommes assis! Pas gagné! 

Ce sont bientôt les élections au conseil d'administration dans les lycées, je pense postuler afin de faire valoir mes droits concernant l'envie de bénéficier de toilettes propres, qui sentent bon toute la journée! Comme les CA sont  souvent bavards sans réel pouvoir, obtenir une avancée notable sur ce sujet pourrait constituer un combat tout à fait valable et, ma foi, un beau programme de campagne électorale. 
Chez nous, les toilettes des professeurs sont mixtes. A priori, aucune obligation à ce qu'elles soient séparées, cependant depuis plusieurs mois, je supporte de moins en moins les odeurs d'urine, la lunette  relevée et douteuse,  qu'il faut rabaisser systématiquement afin de pouvoir s'asseoir confortablement sur le plastique,  et non sur  la faïence qui scie la cuisse, faïence souvent aspergée de gouttelettes d'urine qu'on ne soupçonnait pas à première vue!
Il y a 20 ans l'architecte ayant procédé à la rénovation de cette partie du lycée a supprimé les urinoirs! Damned! 
Depuis quelque temps, des gaillards de plus d'un mètre quatre-vingts sévissent comme enseignants et visiblement ont du mal à viser juste! Je lis d'ailleurs que « lorsque des urinoirs sont disposés en batterie, ils doivent être positionnés à des hauteurs différentes », ce qui prouve bien que nos cuvettes, toutes de la même taille, prévues pour des Bretonnes rudes et basses du cul, ne sont plus guère adaptées à la morphologie masculine. 
Pisser assis ne poserait, par contre, aucun problème. 
J'ai donc préparé une affiche du plus bel effet, sur le mode humour,  que j'ai collée sur les portes des WC avant d'attaquer plus fort, tandis que ma copine envoyait un mail à la direction afin de revendiquer la suppression de la mixité pour au moins 60% des lieux d'aisance, puisque nous, les femmes, sommes largement majoritaires!
Les potes ont pris la chose avec humour, persuadés de viser juste, supposant que j'avais surtout envie de les castrer à les obliger ainsi à s'asseoir: un mâle, un vrai, pisse debout! Et certains de se vanter, qu'en ayant une grosse, atteindre l'objectif d'un jet puissant et rectiligne ne leur posait aucun problème! 
Le prof de philo a râlé prétextant être victime d'un sexisme le plus répugnant, d'un racisme même et que lui, sur les aires de station d'autoroute déplorait la crassitude des toilettes des femmes puisque ces dames refusent en général de s'assoir! C'est pire car elles "en foutent partout"(sic) !

En principe, celui qui flingue les chiottes devrait les nettoyer, malheureusement ça ne semble pas l'usage, probablement qu'à la maison Bobonne officie! D'autre part, les mecs ne voient pas au delà de leur quéquette, alors des gouttes sur la lunette, ils ne risquent pas! On côtoie donc des rustres peu ou pas  éduqués, partisans "d'après moi le déluge"
Je propose, par conséquent, qu'ils pissent assis. Je conseille vivement à ce sujet l'article "faire pipi assis, la solution pour les garçons" 
A mon grand regret, n'ayant pas la possibilité de vérifier qu'ils respecteront la consigne, la discrimination s'avère donc la meilleure solution: 1/3 - 2/3 en la faveur des femmes! 
La loi, à ce sujet, ayant été considérablement assouplie, notre combat risque d'être long et difficile tant l'inertie est forte! 
Un espoir cependant, les jeunes professeurs addicts à leur portable officieront peut-être assis afin de lire confortablement leurs messages! 

mardi 23 septembre 2014

Vu et désapprouvé: le retour de Sarko.

Attention, article antisarkoziste primaire! J'assume! 

Tandis que s'achève sur France Inter l'émission concernant le pays du bonheur alias le Danemark, un des pays au monde où le citoyen paye le plus d'impôts, nous entamons de concert la lecture de la presse, moi le Ouest-France, lui le Monde (plus propice à la lecture pré-sieste pour moi), nous en commentons les articles les plus intéressants.
Commenter est un bien grand mot, j'écoute la diatribe quotidienne sur la légitimité du French bashing actuel dans la presse internationale, compte tenu de l'incurie de notre gouvernement qui change les règles fiscales comme qui respire, qui navigue à vue, ne réforme pas la France, fait n'importe quoi, tue l'envie d'investir et pousse ses meilleurs étudiants à migrer vers des pays de cocagne (le pays du bonheur ...Tiens donc comme c'est bizarre?).
Ok, l'impôt tue l'économie, les PME, les envies d'investissements, la vie quoi!
On va tous mourir, bouffer des patates et pire des topinambours et du rutabaga!
Mais qu'y puis-je moi?
Suis-je en mesure de prendre en main les choses de l'état, dès potron-minet, de secouer le cocotier et le minet, de rétablir le capitalisme malmené par une horde de socialos incompétents au pouvoir depuis que j'ai voté pour eux?
J'ai ruiné la famille par mon vote, dont acte! J'assume et même, je recommencerai car voir le nain de retour, se comporter devant le journaliste comme un pervers manipulateur, c'est au dessus de mes forces d'imaginer qu'il puisse à nouveau gouverner le pays! 
Ce type frémissait de haine ou de fureur devant le journaliste impassible, il avait  le regard mauvais, les lèvres pincées, le tic de la tête qui penche imperceptiblement sur le côté, il contenait littéralement la violence qu'il avait en lui. La façon de reprendre les questions sur un ton méprisant, contribuait au dénigrement: "soyons précis," "est-ce que vous me prêtez deux neurones (en tout cas, moi, je vous les donne sans problème semblait-il penser en miroir). Merci Delahousse d'avoir fait votre métier de journaliste, d'avoir pris des baffes sans moufter!
Et non, il n'a pas changé, il est toujours le même et en pire! En plus il nous prend pour des cons. 

lundi 22 septembre 2014

P'tit Quinquin!

Les Américains ont Jack Bauer, les Danois, Borgen, les Français P'tit Quinquin!


La majorité des films français comme la vie domestique vu récemment,  à côté de P'tit Quinquin, sont gnangnan, pipi de chat, très loin de la vie quotidienne de la majorité d'entre nous, ils sont tristes, mornes, hors du temps et à peine vrais, cependant   ce genre plaît aux bobos parisiens.
Je doute fort qu'ils tiennent le coup face à P'tit Quinquin! Le film n'est pas sous-titré, les dialogues sont souvent inaudibles, mais percutants, truculents sous des airs de ne pas y toucher!
P'tit Quinquin a un bec de lièvre, il est sourd d'une oreille, sa copine joue de la trompette dans la fanfare communale, il la balade à l'arrière de son vélo et lui roule des pelles sans la langue! Son frère est fragile, débile et tombe lorsque Spiderman, un petit mouflet déguisé, lui tourne autour en hurlant Tiderman avant de tenter de se plaquer contre le portail en tôle rouillée ou le mur de béton de la ferme: bleu et rouge, avec un slip enfilé par dessus son jogging! Le père est incompréhensible quand il s'exprime sauf lorsqu'il menace de s'occuper de son fils. De la mère on ne connaît que le son de la voix quand elle appelle le garçon.
Le gendarme et son acolyte qui enquêtent sur une histoire de femme découpée trouvée dans la panse d'une vache est bourré de tics, il a un air de Michel Simon, tous les deux foncent à toute berzingue de la plage et ses blockhaus à l'abattoir où un véto tâte de la barbaque dans les frigos!
Les lumières sont sublimes et transcendent littéralement les couleurs de ce paysage du nord que le réalisateur sait si bien mettre en valeur.
Il paraît que la série a fait un carton? Tant mieux, vendons-là aux Américains!

samedi 20 septembre 2014

Dubuffet à Landerneau

J'ai visité l'exposition Dubuffet à Landerneau mise en oeuvre par le fond culturel Hélène et Edouard Leclerc: un petit bijou. 


Tout le monde connaît Dubuffet en apprécie ses oeuvres rouges et blanches mais l'exposition permet de découvrir les dessins de jeunesse quand il remplissait ses cahiers de croquis. Trois traits, un gribouillis de poil de dromadaires, une chèvre qui grimpe sur les arganiers, un couple d'hommes qui pissent le long d'un mur sur les graffitis, le collage de ailes de papillons, le tout constitue une oeuvre poétique mise en valeur simplement, sans pathos! 
Courrez-y vite! 
Le lieu est l'occasion de passer à Landerneau, dont on ne connaît le plus souvent que le proverbe (du bruit dans le Landerneau) et le pont couvert, de traverser cette belle campagne du Finistère, de pousser jusqu'à Brest la blanche et de croiser par hasard un soldat de la seconde guerre mondiale, fêtant la libération de la ville! 

Ce matin, le calme règne, pas de vent, la mer est comme un grand lac immobile. On entend juste le cri des goélands, le vrombissement de quelques mobylettes sur le front de mer. C'est relativement étrange.
A l'instant j'ai vu passer tout près, un écureuil, un martin-pêcheur, deux geais, une palanquée de tourterelles et de pigeons, tous abonnés au bar de la mare. 
Moins drôle, hier, l'aigrette faisait son marché de poissons rouges, j'apprécie moins qu'elle se serve   sans égard, même si j'en apprécie l'élégance et la blancheur immaculée. 
On est bien! 

jeudi 18 septembre 2014

La vie domestique

Après presque six mois de retard, j'ai regardé à la télévision la vie domestique, et comme d'habitude, je n'ai aucun regret de ne pas être allé le voir à sa sortie au cinéma.

Le film est certes intéressant mais ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'un film de cinéma, je ne crois pas que le grand écran apporte un plus, la vie domestique est le produit typique qui convient bien à la télé! Il est également un pur exemple du cinéma français, puisqu'il filme à l'infini: les portes qui se ferment, les escaliers qui se montent, les voitures qui roulent avec des gens dedans au volant, qui fixent la route, longtemps, en écoutant la radio, le lavage de la vaisselle dans l'évier, les plus gros plats, il va sans dire ou les verres fragiles! Bref, la réalisatrice Isabelle Czajka filme très bien l'ennui, le rien du jour qui passe (note à moi-même, c'était le but!). La vie domestique raconte le quotidien des femmes au foyer dans une banlieue chic de la région parisienne, ayant (ou pas) mis leur carrière entre parenthèse afin d'élever les enfants en bas âge. Elles sont prisonnières de leur rôle "qu'elles acceptent de façon insidieuses sans qu'on les y oblige" et s'ennuient ferme. Les époux qui s'éclatent au travail ne sont pas plus goujats que le commun des mortels, plutôt compréhensifs, aimables  sauf quand il s'agit de lever un seul petit doigt pour leur progéniture ou de se préoccuper d'autres choses que de leurs propres loisirs...On en revient au choix contraint dont j'ai déjà parlé.  Le problème est que ces femmes, et notamment l'héroïne, s'excuseraient presque de demander quoique ce soit à leur époux, sauf à créer du drame et des engueulades, les discussions ici restent feutrées mais encouragent la rancoeur, les regrets et les frustrations. 

J'allais râler -parce que c'est à la mode- sur le fait qu'une partie de mes impôts ait contribué à produire le film, en fait cette participation ne représente que 8% maximum. Il a le mérite de soulever quelques questions, sans plus!
N'est pas Abdellatif Kechiche qui veut! Filmer les états d'âme est tout un art, (le 7ème), dans la vie domestique, c'est plutôt raté!

lundi 15 septembre 2014

J'ai lu le livre de Valérie Trierweiler....

Oui j'avoue, j'ai lu le livre de Valérie Trierweiler. Dois-je avoir honte? Dois-je moi aussi la traîner dans la boue, crier haro sur le baudet? 

Certes c'est une bouse en matière littéraire, la prose ne vaut pas un pet de lapin : " il prend une gaufre et moi une crêpe" (page 54). Ce n'est pas pire que la biographie de Mike Brant ou ma vie, mon oeuvre de Brigitte Bardot, écrites par des nègres qui savent se mettre à la hauteur de leur personnage, récits simples qui aiguisent la curiosité des lecteurs. On croirait lire le journal intime d'une midinette: "J'attends son appel avec une fébrilité de jeune fille" (page 85).
Une amie mienne (qui m'a d'ailleurs fourni le bouquin gratis, je n'allais quand même pas y mettre un kopeck) m'en a dit du bien, du moins elle a su y trouver ce qui en est le fondement: que ressent une femme, profondément, lorsqu'elle apprend soudain l'infidélité de son compagnon (l'inverse est valable aussi pour un homme, je suppose) à la découverte d'un sms, d'une photographie laissée par hasard sur l'appareil photo, d'un mail, d'un coup de fil malveillant, un article dans le journal? Elle prend un TGV en plein visage et dévisse brutalement! Valérie a pris bien pire, puisque elle fut humiliée publiquement "mondialement" par son ex pris la main dans le sac comme un vulgaire (qu'il est) mec normal menée par sa bite, incapable d'assumer ses histoires de cul, lâche et veule. Elle y a laissé son honneur, sa vie après avoir tout abandonné par amour, afin de permettre au prince charmant de réaliser son rêve...
Ici elle décortique au jour le jour, heure par heure sa vie avec Hollande, du flirt du début à la pitoyable tentative de reconquête qu'il tente par SMS en pleurant sur son sort. Elle met en évidence tout ce qu'elle n'a pas vu et qui soudain se révèle à la faveur de la rupture. Ayant par exemple abandonné son métier de journaliste politique, quelques mois plus tard, elle  découvre qu'il ne sait même pas qu'elle mène une nouvelle émission, Itinéraires (page 88) " je suis stupéfaite, l'homme de ma vie ne connaît même pas le nom de l'émission que j'anime". Elle analyse le délitement de la relation ponctuée de remarques acerbes, méchantes, méprisantes qu'elle supporte jusqu'à l'insulte suprême "la goujaterie du queutard en scooter" ... Un grand classique au final!
Dommage qu'elle évoque le déclassement, (l'idée qu'elle n'est pas à sa place dans ce monde où l'on est bien né) en terme neu-neu, passionnels, l'illégitimité qu'elle exprime la rend sympathique mais elle ne sait pas l'écrire toute occupée par sa rancoeur et l'ampleur de l'humiliation!
Son bouquin n'a pas la hauteur de vue de celui de Sylvie Brunel Manuel de guérillas à l'usage des femmes, nettement plus instructif et dépassant la brûlure de la rupture, ni celui du roman de Chandernagor, la première épouse.
Elle a bien du courage, Valérie, d'avoir publié ce livre, j'avoue ne pas vraiment comprendre pourquoi, et je suppose qu'elle le  regrettera toute sa vie. (Hollande aussi, mais c'est bien fait pour lui, na!)

samedi 13 septembre 2014

Une virée au cimetière

Il existe de beaux cimetières qui donnent envie d'y passer l'éternité. 
Roumanie, cimetière joyeux de Sapanta, Maramures.
J'aime particulièrement les cimetières, j'aime la quiétude de leurs allées, la variété des tombes, les inscriptions sur les stèles, cette étrangeté qui font d'eux un espace où l'on se sent à part. En principe je n'en manque aucun sauf cet été je n'ai pas eu le temps d'aller visiter celui de Zale à Ljubljana en Slovénie, ni celui de Venise, San Michele.

Les jolis cimetières marient la vue, l'architecture et la végétation. Un seul de ces critères suffisent souvent à satisfaire le repos éternel.

Cependant j'ai découvert qu'il peut exister des cimetières moches comme celui de Saint Malo: une vaste esplanade en plein vent,  des allées rectilignes en quadrillage impeccable, une seule ponctuée de cyprès tronqués, genre moignons, des tombes à perte de vue, presque toutes identiques et grises des années 60-70, quelques fleurs par-ci par là , en gros, ....le HLM du cimetière, où tu te dis qu'il vaut mieux être incinéré! Dans certaines régions, le  climat et la perméabilité de la construction peuvent vous coûter le cercueil et les os!  A l'ouverture, le caveau est vide comme un coffre-fort pillé par des experts, plus de bois, plus rien, à se demander si il y avait bien un cercueil! Tout disparu bouffé par les ans à moins que les morts  ne soient revenus parmi les vivants? 
Mais c'est un peu la loterie car le caveau voisin peut être resté  impeccable, pas même un trou sur les cercueils entreposés là depuis plus de 50 ans ...C'est le cas de la tombe de mes grands-parents,  impeccable, mais pas de sa voisine!
Je l'avais déjà vue lorsqu'on y a déposé le cercueil de ma grand-mère, je n'étais pas très grande et cela m'avait fascinée. Cet évènement est peut-être à l'origine de cet intérêt morbide, je l'ai entretenu par mes lectures, Ariès, l'homme devant la mort et notamment, l'ouvrage de Corbin le miasme et la jonquille où il évoque longuement le travail des croque-morts chargés de nettoyer les tombes abandonnées, s'évanouissant terrassés par les émanations des corps en décomposition. A cela il faut ajouter l'image saisissante (pour moi) d'Amadeous, où le corps de Mozart est balancé dans la fosse commune, au petit matin! Cette fascination est peut-être aussi née de la coutume qui consiste à aller fleurir les tombes à la Toussaint et ce, depuis que je suis née, j'ai galopé sur les gravillons du cimetière derrière mes parents lourdement chargés de pots de chrysanthèmes destinés à  ma grand-mère paternelle, son oncle et sa tante. 
Je visite donc les cimetières, j'y lis les stèles, m'interroge sur les dates, l'âge, les noms de famille, les coutumes, le chagrin éternel des fleurs en plastique ou l'oubli, l'abandon, des dalles désertées, ou les offrandes en marbre gravées, "à notre amie", à "mon oncle" restent en témoignage de l'hommage rendu au mort il y a longtemps. 
Roumanie 
Corse, Bonifacio. 
Roumanie




jeudi 11 septembre 2014

Clichés sexistes!

Les préjugés sexistes ont la vie dure... 

Ce matin en salle des profs, nous communiions, quelques minutes, vautrés sur les chaises rembourrées,  en rigolant un peu, sans boire l'ignoble jus de chaussette à 0,40 euros, (j'y ai renoncé car il contribuait à creuser des trous dans mon estomac).
Depuis un an, les confortables canapés ont été remplacés par des banquettes stylées, certes mais tellement inconfortables qu'on pourrait y choper des escarres si la récréation durait plus de 10 minutes. Elles ont probablement été conçues afin de ne pas encourager la paresse déjà consubstantielle à notre travail! 
Alors que j'évoquais mes petits gars de seconde, bientôt boutonneux, à l'appareil dentaire proéminent, sautillant entre les tables, encore très collégiens, mais si heureux d'être des grands, mon collègue, docte professeur aux cheveux blanchis par les ans, racontait sa "classe de filles très sages, à l'attitude de petites secrétaires"....Devant mon air interloqué et mes protestations sur le mode "oh le vilain sexiste", il s'est vaguement rattrapé aux branches, en vain! Le scud était parti! 
J'ai pensé à sa propre fille ...
J'ai pensé à l'entretien de la directrice de l'ENA qu'on peut lire partout cette semaine dans la presse: Nathalie Loiseau. "Dans le système scolaire, une bonne élève est une petite fille sage à qui l'on apprend à se taire, à rester à sa place (de secrétaire, c'est moi qui ajoute), à ne pas contester." 
Quoiqu'il s'en défende j'ai pensé à ce mépris pour les secrétaires, pour les filles quand bien même il doit se faire violence, quoique, c'était tellement spontané! Je n'ai pas su s'il déplorait cette attitude, mais il  appréciait qu'elles soient si sages, prêtes à tout, ravies d'être là ...."Culturellement on commente plus le contenu pour un homme et la forme pour une femme! " ajoute Nathalie Loiseau.
L'occasion pour moi de penser à ma propre attitude, à mon comportement en classe sachant que les garçons sont partout plus nombreux que les filles, et occupent beaucoup de places (en sautillant..)
PS: google image  n'offre que des femmes secrétaires .... un seul homme!



lundi 8 septembre 2014

Gilberte.

Quand il est temps de mourir! 

Gilberte était ma tante, la soeur de ma mère, la grande soeur, 7 ans de plus mais en taille la plus petite. C'est important car ma tante surnommait ma mère "la girafe", rancoeur traînée toute la vie. Elle était née en 1924, cinq ans après que mon grand-père soit revenu des quatre années de guerre qu'il a passées à Verdun comme infirmier. Ma mère est née 7 ans plus tard, pas vraiment désirée, ma grand-mère étant déjà âgée. 
Quels souvenirs ai-je de ma tante?
Son rire. Elle riait tout le temps, de tout, racontant les histoires en riant, avec ce qu'il faut de ton pour intéresser son auditoire. Elle penchait la tête en arrière, légèrement sur le côté. Elle cessait de rire pour râler mais avec empathie! "Oh, non ...Jacquot, tu ne peux pas dire cela!" Rien de plus, puis elle reprenait, le sourire sur les lèvres. Parfois même les grandes rigolades, les fou-rire avec ma mère, dans la cuisine, dont nous étions exclus, complices de toujours que la vieillesse a séparés! 
J'ai toujours trouvé ma tante compréhensive et cultivée, s'intéressant à de nombreux sujets qui n'étaient pas d'usage chez nous. J'enviais mes cousines d'avoir une mère si ouverte au monde. Elle et son mari n'hésitaient pas à voyager, à aller à Paris, à Toulon, puis ailleurs. Je crois me souvenir que mes parents avaient peur de tout, à moins que l'aspect financier ait été un frein réel. 
Ma tante était très proche de la famille, celle de ma mère, de tous, elle seule a su garder le contact avec ses cousines germaines, ses oncles, le village, les amis qu'elle avait depuis toujours. Elle maintenait ce lien coûte que coûte et avec bonheur. Sous les photographies des albums qu'elle avait pris soin d'annoter, elle pouvait toujours dire où s'était passée la scène, qui posait sur les photographies, ce que les personnages y faisaient. Souvent les deux soeurs sont ensemble, ma mère a l'air soucieux, ma tante est plus gaie, plus apaisée. 
Gilberte est morte ce matin, doucement après une fin de vie, tranquille mais pas très gaie, comme si elle avait renoncé à lutter.
J'adorais aller en vacances chez ma tante parce que c'était Saint-Malo, les remparts et la plage de Bon-Secours, parce que le grenier sentait bizarre, le bois chauffé au soleil, à l'étouffée ; entre les poutres, les semaines de Suzette m'attendaient pour que je les dévore, c'était pour moi le comble de la modernité "d'être abonnée"! Je lisais et relisais sans me lasser l'histoire des Romanos (c'est comme ça qu'on disait chez moi) vivant en roulotte et de leur trâlée de mômes dont le petit dernier allait pieds nus. 
Chez ma tante, du temps où on y passait nos vacances, on y retrouvait les enfants du camarade de guerre de mon oncle (39-45), plus âgés,  tellement dégourdis  et beaux, notamment le Jacquot qui avait un air de Thierry la Fronde où de Jacquou le croquant! Ces bonheurs familiaux n'ont duré qu'un temps, un drame sordide et probablement insignifiant nous a totalement séparé de ce qui pour moi était la vie de famille par excellence ; mes parents ont ensuite opté pour un repli bien tristounet sur le noyau restreint que nous formions, avec mon frère. 
Gilberte est indissociablement liée, pour moi, à l'après-guerre, aux années cinquante, puis soixante. Elle avait le goût de l'Histoire.
C'était une belle personne. 

vendredi 5 septembre 2014

En tête à tête!

 Il suffit parfois de quelques riens pour enchanter une journée, un tête à tête surprenant!


J'ai  déjeuné en tête à tête avec un invité surprise, alors que je lisais la presse avec avidité tout comme je dévorai le poulet froid. J'apprécie le poulet froid avec du beurre et du pain frais,  mais j'aime tout particulièrement pouvoir en arracher des lambeaux avec les doigts, ce qui est pour le moins, rustre, en compagnie. Déjeuner seule, peinarde au soleil de fin d'été est un des privilèges du nid délaissé. 
Mon hôte s'est annoncé par le bruissement des feuilles, le frou-frou d'une robe de plumes, quelques flottements légers sur le bois de la terrasse, un battement d'aile avant de se poser sur le dossier de la chaise, sur la table puis sur le rebord de la casserole et enfin face à moi, sur mon journal!
Quelle douceur!
Quel bonheur tout con !
Alors pourquoi ai-je associé cette divine visite avec une chanson de Regiani qui depuis tourne en boucle dans ma tête?
Les méandres de l'inconscient ont encore quelques mystères pour moi! Mon copain rouge-gorge, ce "rien" écrit vite fait ou cette chanson entendue il y a peu? 

mercredi 3 septembre 2014

Une furieuse envie de se coucher

Non, je ne suis pas encore en mode déprime, plutôt détendue après une longue journée de pré-rentrée sympa, mais une furieuse envie de se coucher dans l'herbe en soirée pour siroter une bolée de cidre .

Sauf que voilà, ça ne se fait pas, les profs ne sont pas des êtres humains comme les autres! Il est impossible de boire le verre de l'amitié au soleil de peur que des parents venus chercher les tonnes de livres de leur enfant ne nous voient en état de béatitude d'hébétude! 
J'ai toutefois goûté à la pelouse, au soleil, le temps d'un instant effaçant une dure journée de labeur! Après quelques années de galère et de mauvaise humeur, il y avait un je-ne-sais-quoi de renouveau parmi les habitués qui augurait un bon début! Les têtes nouvelles faisaient plaisir à voir! 
Un bain vivifiant pour compenser!
Bien frais!
Une douche bien chaude!
Une série anglaise bien gore et bien dépressive comme les Anglais savent les concocter: Southcliffe
Et les élèves enfin, le lendemain,  les nouveaux de seconde, pas encore dégrossis, venus du collège, tout vifs, tout excités, surtout les garçons tout petits, loin d'être finis. J'adore les voir ainsi en ces débuts d'années, enthousiastes. Je leur voue d'emblée une tendresse toute professorale. Ils m'amusent même si je sais qu'il ne faut pas trop lâcher la bride au risque de connaître des jours difficiles surtout de 17h à 18h quand ils viendront assommés par la journée, la longueur du trimestre, la nuit qui sera tombée et qu'ils auront perdu quelques illusions sur une nouvelle vie exaltante: pensez donc ils peuvent enfin aller discuter (et fumer) sur le trottoir, comme des grands. 
Je ne gagatise pas (mais quand même un peu)! 
C'est la rentrée, on fera du mieux qu'on peut, à notre échelle, faisant fi de toutes ces critiques malveillantes. Non l'école n'est pas le premier boulet de l'économie française selon Jean-Marc Vittori dans les Echos, oui on tente de sortir de ce modèle d'il y a un siècle! Je ris de voir ces pourfendeurs du système  demander à l'école de ne plus apprendre mais d'apprendre à apprendre! Ce sont les mêmes qui il y a 20 ans s'élevaient contres ces pédagogies nouvelles et qui les réclament aujourd'hui à grands cris. Ce sont les mêmes qui ont freiné des quatre fers pour empêcher les évolutions, les mêmes qui n'ont pas  voulu prendre à temps le virage du numérique, les mêmes qui, quoi qu'on fasse, critiquent et se plaignent. 
Tout n'est pas parfait, loin de là, mais les femmes et les hommes sont de bonnes volontés. 

lundi 1 septembre 2014

Un été sans livre

Aurais-je touché le fonds? Je viens de passer un été sans livre (ou peu s'en faut) mais pas sans lecture! 

La faute en est-il à ce petit bijou que je me suis offert en juin, après avoir longtemps hésité? Un ipad? Non, j'en trouvais l'usage trop limité, puisque je me vante aussi d'écrire, j'ai préféré un mac book air. Je fais donc partie de ces gens qui se baladent avec leur appendice numérique (moins toutefois qu'avec une tablette car le mac book air est un poil plus volumineux) et je  couche même avec. Il trône chaque soir au pied de mon lit après que j'en ai fait un dernier usage: lire la presse, les mails, les quelques sites et blogs auxquels je suis abonnée. Du coup, les livres s'empilent également au même endroit, ou près de la chaise longue après en avoir lu les premières pages sans avoir le temps (ou l'envie) de finir la lecture! Dire qu'ils sont mal écrits et que vraiment ils n'ont pas capté mon attention car souvent bâclés, charger les auteurs afin de me disculper, relèvent de vagues excuses de feignasse. A la vérité, je m'éparpille sur la toile, et ce matin (il est 6h, jour de rentrée) je pense vraiment avoir perdu mon temps d'été. Il faut dire aussi que les insomnies sont également compensées par un petit tour sur l'écran. 
"N'importe quoi ma pauvre fille, tu n'es pas loin de te liquéfier et d'avoir le cerveau d'une huître"(note à moi-même) " et en plus tu ne cherches plus, tu n'écris plus et tu ne travailles même pas tes cours". 
Flagellation.
"Cesse de te regarder le nombril, action!"
Certes, je retiendrais toutefois, l'ouvrage de Pascal Bruckner, celui de Catherine Millet mais il me semble que cela fait des lustres que je les ai lus, (en effet vérification sur le blog: en mai)  et le collier rouge de Jean-Christophe Rufin un des rares romans de ce dernier que j'ai vraiment aimé. De Rufin, j'en apprécie les récits autobiographiques comme Immortelle randonnée ou un léopard sur le garrot dont la dérision me fait rire (à lire ici et ). Je n'aime guère ses romans que je trouve scolaires, je suis bien la seule ; mention spéciale donc pour le collier rouge, petit récit percutant, bien enlevé et passionnant concernant la guerre 14-18. 
A part ces livres, j'ai à peine entamé Guido de Guy Scarpetta, presque fini des hommes de  Laurent Mauvinnier bouleversant  et Audouin-Rouzeau quelle histoire? Un récit de filiation 1914-2014. 
Je me déçois. 
Pff.
Quand j'étais jeune, enfin il y a encore un an, je mettais à profit les scandaleuses vacances des profs pour lire les tonnes de bouquins en souffrance, m'adonner sans limite à cette passion. Je me souviens avoir écumé les rayons étrangers de la bibliothèque d'Angers, lisant tous les romanciers italiens dont je garde un souvenir de jouissance totale et que de temps en temps j'ai envie de relire, sauf qu'avec mon addiction et ma  paresse nouvelle, je ne risque pas de réaliser: Giorgio Bassani (le jardin des Finzi-Contini) , Carlo Levi le christ s'est arrêté à Eboli, ou les nouvelles de Pirandello, ...
J'ai aussi dévoré les romanciers espagnols et latino-américains, Cent ans de solitude de Garcia Marquez dont Sameplayer nous a gratifié d'un chouette article récemment, ou Marelle de Julio Cortazar. Ce livre peut se lire de manière non linéaire ce qui est loin d'être évident, mais j'aime dire que ce titre figure à mon palmarès. Tout ce que comptaient les rayonnages de la bibliothèque y est passé sauf les Russes du moins me suis-je arrêtée à Nabokov et Pasternak, sans oser me lancer dans Dostoïevsky ou Tolstoï, les réservant pour mes vieux jours.
Avec le désert estival, je pense donc, aujourd'hui, avoir touché le fonds et le tréfonds de la néantitude
Sauf qu'hier soir, j'ai plongé dans le Royaume d'Emmanuel Carrère, acheté vendredi si tôt paru, et retrouvé une légère sensation de jouissance à lire qui va peut-être se maintenir? J'aime les livres de cet auteur ayant dévoré un Roman russe, et surtout d'autres vies que la mienne, (remarquable) Limonov (instructif) et si j'ai eu plus de mal pour la classe de neige ou l'Adversaire c'est bien parce que les sujets me bouleversent. 
Je commence donc tout juste son bouquin, ce jour de rentrée, et si je le finis, on pourra considérer ma crise passée puisqu'il me faut à partir d'aujourd'hui partager mon addiction avec le travail. (oh mon dieu, un gros mot!) 

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