mardi 19 décembre 2017

Périlleuse route du centre

Chaque année je fais une petite virée d'une journée vers la région de Saint-Brieuc et j'emprunte la périlleuse -mais magnifique- route du centre Bretagne.

Cette fois-ci, j'étais conviée à Lamballe que je ne connaissais pas.
Entrer dans Lamballe, petite localité d'à peine 15000 habitants,  ne pose pas de problèmes, pas autant que pénétrer dans Saint-Brieuc à 9h du matin, ville compliquée, faite de bosses et de sens interdits, de sens uniques et de petites rues étroites où je me suis paumée à maintes reprises perdant l'avantage d'être partie tôt.
Lamballe est simple, mon GPS (j'ai moins de réticence aujourd'hui à l'utiliser) m'indiquait 2h09 par la route des crêtes. Je suis donc partie à 7h pour un rendez-vous à 9h30 ....me laissant ainsi le temps de l'arrêt pipi et du petit café.
Traverser le centre Bretagne est  comme suivre un collier  de perles de petits villages, ancrés sur les collines, au détour d'un virage et de haies touffues, de hauts sapins jamais taillés, d'éoliennes clignotantes et d'antennes téléphoniques: Rosporden, gros bourg connu pour sa gare où bien peu de TGV marquent aujourd'hui l'arrêt, Tourc'h (que je ne sais jamais prononcer, dites Tour ???), Coray, Gourin, Rostronen, Glomel, Tréogan. A hauteur de Ploufragan, on rejoint la civilisation des voies rapides, des bouchons et des échangeurs compliqués. Rennes est proche, la mer aussi, l'activité économique débordante.
J'ai probablement pris des risques à suivre cette route, même si peu de camions aujourd'hui l'empruntent, surtout sous la pluie et le grésil violent du retour dans la nuit noire. Risque certain lorsqu'un énorme sanglier traverse sous les phares, peinard et longe la route tranquille. 
Je devais avoir 7 ans quand j'ai vu pour la première fois une laie et ses petits franchir la petite route sur laquelle mon père conduisait la dauphine au retour d'une sortie. Il avait un rêve percuter un sanglier pour le manger en rôti à Noël, moi le cauchemar de finir dans le fossé.

Le matin, le soleil se lève sur les arbres troncs des derniers talus, les ragosses, arbres paysans, des chênes  exploités pour les fagots ; le soir il se couche derrière des nuages monstrueux, d'une noirceur absolue qui donnent l'impression d'entrer en enfer.

Lamballe est une jolie cité de caractère, très commerçante,  à l'architecture de l'île et Vilaine, aux maisons hautes, percées de fenêtres étroites, cernées de moellons caractéristiques de la région où le rouge sang domine. J'y ai trouvé une belle librairie indépendante bien achalandée. 

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