mercredi 16 août 2017

Ma vie en tongs ou jour ordinaire à Moraira ...

Les habitudes sont rassurantes, apaisantes et contribuent le plus souvent à vider la tête, surtout lorsqu'elles prennent naissance sur un lieu de vacances idyllique...Soudain se dire que l'on n'a pas pensé!! Drôle de sensation d'une vie en tongs. 
Le rocher de Calpe vu de la plage du Portet 

Dix jours en Espagne, en 2016 puis en 2017, aux antipodes de mon voyage en Ecosse ou de la Bretagne, afin de sécher et vivre des vacances totalement différentes, qui font chaud dans tous les sens du terme! 
Je suis souvent allée en Espagne, la première fois était en 1972 avec mes parents à Llansa près de Figueras, puis 81, 85, la fin des années 90  de Madrid à l'Andalousie en passant par Sarragosse, Salamanque, Burgos ou Ségovie.
Nous avions fréquenté  la Costa Blanca lorsque les enfants étaient  petits, nous faisions farniente autour de la piscine d'une grande villa,  à Moraira puis à  Altea la blanche. De la mer on avait la vue, la couleur et la chaleur mais nous ne la touchions pas: trop salée, trop chaude, trop bondée, trop poussiéreuse, trop tout....
Pour ne pas s'y baigner,  nous évoquions alors une multitude de raisons: la foule, la chaleur sans ombre, la difficulté à se garer, la pénibilité à marcher sous le cagnard, la foule (toujours et surtout), la crainte des coups de soleil, le sable qui se faufile partout, la difficulté à surveiller les enfants, la peur qu'ils brûlent, le bruit, la Méditerranée polluée, le souvenir des après-midi d'ennui en Bretagne avec mes parents, l'inconfort des serviettes sous le parasol souvent inutile, des à-priori incontrôlables, de bonnes raisons sans aucun doute. 
Pourtant en Corse, j'avais aimé longer la côte par la mer,  en longues randonnées aquatiques avec masque et tuba, au départ d'une plage ratissée, très tôt le matin et tard le soir lorsque le soleil couchant faisait rougeoyer les rochers. Mais les enfants étaient grands, l'urbanisation préservée et réservée à quelques privilégiés. 
La mer, je l'avais chez moi, alors à quoi bon s'enquiquiner de contraintes qui me paraissaient insurmontables. (Je n'étais pas seule à décider).
Ces dix jours en 2016 furent pourtant très réparateurs et dépaysants et en 2017 finalement, j'ai remis le couvert.  je recycle avec bonheur un vieux brouillon jamais publié!
Allez en vacances à Moraira est propice  au farniente vautrée sur un transat ou un canapé un livre à la main. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu autant de livres en si peu de temps. J'ai fait le plein avec bonheur.
La liste des petits plaisirs est courte et simple.
Se lever après avoir baigné dans son jus toute la nuit sous les pales du ventilateur avec la certitude que même s'il pleut (la goutte froide aux eaux torrentielles qui ravinent le sable tout nouveau de la plage que les autorités locales auraient aimée plus large), on peut se promener en petite tenue très estivale, bannir le gilet! Squatter le canapé lorsque le soleil est au zénith, se coucher le soir en ayant toujours aussi chaud, ne connaître la fraîcheur qu'au supermarché Mercadona ou Pepe la Sal, randonner au masque tuba pendant plus d'une heure dans une mer d'une grande limpidité, mater les bancs de poissons, traquer les traces des soles sur le fond de la mer, guetter la raie ou la rascasse, le poulpe ou l'étoile de mer, rire et papoter en faisant la planche, se gaver de salades et de raisins, vivre au rythme des grandes tablées et des rassemblements sur la dalle du Portet, admirer sans se lasser le Penon de Ifach sur Calpe, goûter au Pim's de Fred, jouir des récits de D. qui a connu le Maroc et le port autrefois, ses barques au repos sur la plage et la criée  qui fut fermée l'année dernière.
Malgré les touristes venus de toute l'Europe, les tomates et les concombres de Hollande, l'uniformisation européenne générale, Moraira et le Portet restent une destination de choix, où les arbres plantés dans les années 70 et 80 cachent les maisons blanches aux toits de tuiles qui grimpent de plus en plus sur les collines.
Mais je n'irais pas jusqu'à dire comme Michel Hazananivicius dans le dernier ELLe qu'il s'agit d'un village de pécheurs préservé!!! Ouarf! 



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