dimanche 10 janvier 2016

Ecrire

De la difficulté d'écrire
Trois chats sur un mur d'ardoises, Saint-Barthélémy d'Anjou. 
Je lis avec plaisir, tous les matins, lorsqu'elle publie, le blog de Caroline et chaque fois, je me demande comment elle fait pour écrire aussi goulûment et sans faute d'orthographe, des phrases aussi faciles à lire et sur des sujets toujours nouveaux,  amusants et tendres, souvent intimes. 
Ecrire est difficile!
Il m'arrive de recycler quelques billets de mon ancien blog, commencé il y a 5 ans. Leur relecture me surprend, j'y trouve des maladresses, des fautes parfois souvent, un vocabulaire pauvre. Depuis, il me semble avoir amélioré le style, l'écriture mais, en ce moment, l'inspiration me manque, je me censure davantage, par conséquent, les billets sont moins légers, moins amusants et sans doute moins intéressants. 
La tentation est grande d'arrêter, de jeter l'éponge et pourtant, j'ai envie de continuer parce que j'aime tenir un blog, j'aime écrire. 
Quand j'étais petite, avec mon amie Hélène, on s'enfermait dans une chambre en plein été afin de rédiger les aventures d'un petit écureuil totalement niais. L'odeur que nous dégagions dans cette pièce devait probablement renforcer notre inspiration, montrer à quel point on réfléchissait. Après le repas, nous pénétrions dans l'antre, on humait l'air, genre clapier,  on en riait, nous étions fières: le confinement allait forcément de pair avec la naissance de deux écrivains majeurs, il va sans dire. Hélène prétendait écrire bien, elle couchait ses idées sur le papier, je recopiais en améliorant sa prose et le plan. La première de couverture montrait la bestiole sur une branche, la même qui traverse parfois mon jardin, bondissant entre les plantes avant de boire un peu à la mare pour repartir de plus belle le long du tronc d'un pin!
L'aventure n'a jamais abouti, ni celle du rongeur, ni notre roman. 
Notre amitié s'est délitée avec le temps et j'ai souvent pensé qu'Hélène pouvait avoir honte des quelques lignes que nous avions produites. D'où me vient cette idée saugrenue puisqu'elle a probablement oublié ces moments. Je ne l'ai jamais revue, elle avait un an de plus que moi, elle a épousé à 18 ans un des gars du quartier avec qui elle a eu quatre enfants (elle qui en voulait plus de six)!
J'ai remplacé l'écriture du roman par la rédaction de journaux intimes dont la lecture récente m'a quelque peu affligée! Non je n'ai jamais été un grand écrivain, ni Anne Franck qui m'inspirait! Les propos sont d'une très grande banalité, il reflète les préoccupations d'une adolescente anxieuse, soucieuse de bien travailler à l'école, inquiète pour ses parents qui passent leur temps à se faire la tête, en rage contre son frère, puis les années passant préoccupée par les garçons, avant de jeter l'éponge pour ne plus s'intéresser qu'à l'actualité vue de la province: Jean Edern-Hallier, le Cambodge et les Khmers rouges, l'élection de Giscard, la chute de Saïgon, le retrait américain, les boat-people. Ma carrière journalistique s'est également arrêtée en fin de lycée lorsque j'ai embrassé le "merveilleux métier d'instit" et le tricot. 

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