dimanche 27 décembre 2015

Le bain des otaries

Cette année j'ai participé au bain des otaries

Il y a toujours un drapeau breton!

Les conditions pour une totale frime s'y prêtaient à merveille: température de l'air identique à celle de la mer, marée presque haute qui fait qu'on n'est pas obligé de courir comme des dingues sur la plage de Cap Coz pour se jeter dans 50 cm de flotte, ambiance peau contre peau compte tenu de la foule (plus de 900 participants, au bas mot), temps presque ensoleillé, enfin très breton, ce qui nous contente pleinement, vin chaud, bonne action au profit de la SNSM, sécurité maximale puisqu'inscription obligatoire afin de bénéficier en cas de syncope, du bouche à bouche du pompier sauveteur plongeur présent sur zone (une dizaine de gaziers en combi 13 millimètres avec cagoule à 30 m de la plage pour empêcher toute velléité de partir au loin (ce qui à mon avis relèverait de l'inconscience).
Le bain des otaries? Je conseille! 
Ambiance faune avec les odeurs des corps pas toujours propres à 15h, parfois imbibés du repas de midi, foule bon enfant, déguisée souvent, spectacle garanti cette année puisqu'à 12° on peut rester des heures et se fendre d'une chenille gigantesque en braillant comme des ânes. 
J'ai donc fait ma frimeuse avec ma copine, qui n'a pas mouru et qui a conclu qu'en sortant du boulot, elle ferait bien d'y plonger, ça la calmerait! 
J'ai failli y perdre mon maillot mais Lo me l'a récupéré, j'aurais eu le sentiment de perdre mon après-midi, n'ayant pas hésité aux effets de mode, on ne sait jamais sur un malentendu. Cela dit, le peignoir de bain n'arrange personne, ni les combinaisons Cotten! 
Je conseille aussi l'aller-retour entre terre et mer sur la plage de Cap Coz, à Fouesnant, balade toujours aussi plaisante! 

mercredi 23 décembre 2015

La beauté de Londres!

Ne retenir que la beauté de Londres? Sans doute la meilleure chose! 
La caserne des pompiers

Faire comme si il n'y avait pas eu: 
- partir un dimanche après midi à 15h
- coucher à l'aller et au retour sur la moquette d'un bateau, enfilée dans un sac de couchage après avoir nagé dans les flaques de pisse des toilettes bouchées, tenter de dormir empêchée par les braillements d'une classe qui n'est pas la notre, ou bercée par le roulis du retour
- finir sa nuit ou la commencer, matin et soir, dans le bus pendant les deux heures d'embouteillage avant d'arriver à Londres
- se taper les marches en troupeaux
- gérer les bêtises,
- encaisser, surtout, sans moufter, le pire qui puisse arriver lors d'un voyage scolaire, gérer ...
- oublier le machisme et la connerie  du chauffeur 
- oublier les vomis de M. à grand renfort de beurks 
- ne pas faire cas (pas du tout) quand les élèves ne remercient que le chauffeur, prendre cette violence en pleine poire et en rire! Raisonner, se dire, que, non non, ce n'est pas volontaire et qu'après tout on est un peu dans leur vie comme sont leurs parents, empêcheurs de tourner en rond. 
Cinquante nuances de gris

Ne retenir que:
- l'accent anglais 
- les pintes, 
- Anna et les récits de sa vie quand elle en avait plusieurs et qu'elle était si belle, adorer ses  " I love you, I love you, you are sooo...." qui font chaud au coeur. 
- le dépaysement des paysages, du haut du car, contempler les alignements blancs des bow-windows
- suivre les cyclistes plus rapides, qui slaloment 
- s'épater de tant de grues, de travaux, de constructions, de réhabilitations, de projets
- goûter à l'ambiance des pubs où tout le monde braille en bras de chemises et talons aiguilles à tout heure du jour avec musique inaudible pour renforcer le niveau sonore 
- marcher et se croire dans une série britannique bien glauque sur un chemin coupe-gorge à peine tracé, être bien là sous le pont qui ne doit pas être le bon, rire
- les quelques conversations avec des jeunes filles en devenir, débrouillardes, volontaires mais déjà tellement marquées par les stéréotypes de genre
- apprécier la serviabilité des Anglais, leur gentillesse, leur amabilité
- déambuler 
- être toujours aussi émue devant les tournesols de Van Gogh à la luminosité si violente!
- assister au départ du premier cosmonaute britannique au musée des sciences dans l'ambiance déchaînée des groupes scolaires venus le soutenir
- venir saluer le squelette du dinosaure car les Anglais sont comme ça, tu entres où tu veux, c'est gratuit et facile. 
- musarder avec le groupe dans Belgravia, réaliser que la richesse ne se partage pas et que pour pique-niquer dans les parcs c'est juste impossible car fermés à clés... 
- prendre un thé chez Harrods et mater la blonde Priscilla, jupe en cuir, pull cachemire et cuissardes à talons aiguilles,   assise au milieu des sacs téléphonant à Robert "ma chérie, fais ce qu'il te plait, mais je t'aime aussi toute nue" ... 
- rigoler avec les copines, droites dans leurs bottes, si professionnelles, en apprécier la compagnie
- s'émerveiller devant les décors de Noël d'Anna, harmonieux (si si ) malgré l'abondance ...
- apprécier les soutiens et la bienveillance des uns et des autres. 
Et se demander pourquoi les profs sacrifient-ils toujours au voyage scolaire alors qu'il est tellement plus facile de s'en passer? 

National gallery

dimanche 20 décembre 2015

Faites des gosses!

Il y a des jours où je me dis que j'ai dû rater quelque chose dans l'éducation des enfants!  A moins qu'aujourd'hui je ne reçoive le retour du bâton de quelque faute insoupçonnée jusqu'alors! Quoi qu'il en soit, faites des gosses! Pff!

Je peux aussi prendre le problème dans l'autre sens et me dire que l'éducation de mes enfants a été tellement bien réussie  qu'ils sont capables d'une très grande indépendance au point de laisser dans le peine et la solitude, pour Noël, une pauvre mère éplorée! J'exagère, bien sûr, (mais à peine), je vais bouffer des produits de luxe à me faire péter la panse, boire jusqu'à plus soif afin de sombrer au petit matin dans l'oubli de l'ivresse. Je vais me baigner dans une flotte à 15° parce que l'hiver a oublié d'arriver, puis me pendre au cyprès car je n'aurais pas eu le courage de me noyer. Me reste la mare mais j'ai pied!
Ah ah ….
Ainsi donc la benjamine est partie à la montagne skier sur le produit des canons à neige dans le luxe d'une grande station de ski des Alpes. La cadette qui jusqu'alors devait rester ici, ne rêve que d'aller dans sa belle famille sur Paris, quant à l'aîné, c'est trop loin. Ben oui, quoi, Bayonne ou Metz, c'est juste la porte à côté par rapport à Quimper, tu penses bien…
Ainsi donc, je conchie cette période de l'année qui, en ces temps de séparation, te rappelle que le père Noël est bien une ordure et qu'il ferait mieux de mourir étouffé dans le conduit de cheminée, coincé par son bide et ses certitudes de mâle. 
J'en profite, là, pour dire à quel point la testostérone me gave!

vendredi 11 décembre 2015

Il y a des jours où....

Il y a des jours où les galères s'accumulent, (insignifiantes, je vous rassure, au regard de certaines) de celles qu'on prend en pleine poire sans aucun recul, imaginant que le ciel vous tombe sur la tête! 

Ainsi donc hier soir sortant tardivement de mon rendez-vous, à la nuit noire, à Quimper où je ne connais personne (en fait si...mais les oubliés m'ont signifié qu'ils étaient heureux que je ne les aies pas emmerdés avec ça..), ma voiture qui signalait, depuis trois jours, un problème de batterie (énorme voyant rouge que j'ai consciencieusement ignoré), n'a plus rien voulu savoir... genre rien. Tu tournes la clé, la lumière s'allume mais le moteur se tait! T'insiste, un peu, que dalle, le bougre boude et tu imagines le noyer ce qui serait un comble ... 
Voilà une quinzaine d'année que je n'ai plus connu les galères de bagnole, là, soudain, retour au club en fanfare! Après les pneus qui se dégonflent sans raison, la batterie fait des siennes. Je hais les problèmes de voitures! 
Deux solutions s'offraient à moi: appeler l'assurance avec la certitude d'y être encore à minuit, joindre un vague copain qui avait eu le tort de me dire "si tu as besoin, pas de souci, je suis là, en tout bien tout honneur", le choix n'a pas été longtemps cornélien, après avoir pris conseil auprès de la spécialiste des copains et des coups de main, B. est arrivé dans les 15 minutes avec les câbles et a eu le bon goût de m'attendre au tournant puis de me suivre et de me guider vers un garage de sa connaissance: "t'as plus de phares, t'avance plus et tes roues ont un problème" ... Merci, j'avais remarqué! Le cul serré, j'ai guidé Mémère sur le parking de Peugeot! 
Ainsi donc, conseil à tous, si la voiture très intelligente (en tout cas plus que moi) indique problème de batterie, il est urgent d'agir! Ne pas attendre! 
Depuis, je roule en à vélo! Bah oui! J'ai vaguement espéré que mon assurance, qui me coûte un bras et les deux jambes, me permette d'obtenir un véhicule de courtoisie ... Que dalle "vous n'avez pas souscrit à l'option, on peut juste vous remorquer et vous ramener chez vous, désolée!".. Après démerde toi! 
Ce matin, je suis donc partie dans la nuit noire en à bicyclette, sans lumière ni casque mais équipée d'un joli blouson jaune fluo afin de me faire repérer. J'ai consciencieusement évité les grandes routes, préféré le chemin côtier au risque de plonger dans la mer dont je sentais les embruns, (note à moi-même, quel bol de travailler en matant la mer de la salle 101)! Je n'ai pas réussi à éviter les lazzis de mes terminales, que j'ai menacées des pires châtiments s'ils continuaient à ricaner. 
Point positif, je parque l'engin sous les fenêtres de la salle de prof, à côté de celui de Loïc, j'évite ainsi les 10 minutes de randonnées depuis le parking! 
Les élèves, peu avares, en ont remis une couche en cours, "mais madame vous roulez sans lumière et sans casque? Quel âge a votre vélo? ( 50 ans), ça ne doit pas être facile en escarpin ?" ... bah si, même que c'est la seule coquetterie que je puisse me permettre ... au moins je ne marche pas ! 
Et cerise sur le gâteau "madame où avez vous acheter votre si joli chemisier, c'est superbe!
J'adore leur  me faire plaisir ! 

jeudi 10 décembre 2015

Moriarty

Je ne connaissais pas le groupe Moriarty, j'ai aimé. 
 
Ouest-France 10/12/2015

Il a fallu vraiment que je me pousse afin d'aller écouter, mardi soir sur Quimper, au Pavillon, récemment rénové, ce groupe très péchu, après une longue journée de boulot.
La salle ne m'inspirait guère!  Imaginer un immense hangar à l'acoustique déplorable, dénué de tout confort, j'y avais écouté le drame de Henry et Vincendon, terrible bivouac,  emmitouflée dans des couvertures polaires, le lieu à l'époque se prêtait à une reconstitution minimaliste de l'inconfort. Tout cela a bien changé, heureusement, même si je préfère le son du théâtre de Cornouailles!
Cerise sur le gâteau, G. nous avait gardé une place au sixième rang! (Il fallait du cran pour étaler écharpe, gants et manteaux sur trois places alors que tout autour la salle était déjà pleine!)

Moriarty est un groupe qui mêle le country, le blues et le rock. Ils se produisent sans batteur, blessé au Bataclan, qui devrait mettre deux ans à guérir! 
Après les Gogo Penguin, vendredi soir groupe de jazz britannique, j'avoue me régaler et enquiller les soirées très plaisantes moi qui, jusqu'à peu, ne sortais quasiment jamais. J'aime les spectacles courts et originaux, qui commencent à l'heure!

samedi 5 décembre 2015

Une bien belle!

Quand l'élève laisse exploser ses compétences et capacités artistiques! 


C'est avec un saut en arrière et un petit oups que Denise a préféré s'asseoir à la table de troisième rang plutôt que celle du deuxième! 
"Quoi? que se passe-t-il?" ai-je demandé surprise.
Du menton, elle a désigné le plateau qui affichait un superbe graffiti.
"Elle ne va pas vous manger!" ai-je argumenté, tandis que Georges commentait "C'est une bien belle bite!
Assurément, on avait affaire à un artiste, un obsessionnel, ayant passé son heure de cours sous les yeux de son professeur aveugle, à styliser l'engin: des petits triangles patiemment dessinés pour un effet boeuf! Coup de bol, me suis-je dit, il n'a pas sculpté le plateau, juste occupé son temps sur un support classique de potache. 
Le bougre n'en est pas à son premier coup d'essai. La classe, histoire des arts oblige, est tapissée d'affiches d'expositions où l'artiste a mis sa patte: ici un ange doté d'un braquemart fièrement dressé, là, une jeune oie blanche menacée par un homme en rut. Le dessinateur y a mis son grain de sel subtilement, de manière non ostentatoire mais éloquente, en fin connaisseur du tableau représenté,  il faut s'approcher afin de discerner l'obsession. Le petit jeune homme (je ne doute pas qu'il s'agisse d'un mâle en devenir) sait analyser, ajouter ce qui manque, personnaliser, en finesse, une peinture avec toute la fraîcheur qui convient à ses pulsions juvéniles. Je dois avouer que si mon collègue Y. ne m'avait pas montré les premières oeuvres, si discrètes, je n'aurais rien vu de l'année, je ne passe pas mon temps à mater les posters en tournant autour de la classe.  Etre un habitué des musées des Beaux arts permet de détecter le sacrilège au premier coup d'oeil! Y. pointait  d'un index rageur, mi goguenard mi scandalisé, les graffitis qui gâchaient ses affiches! "Mais ce n'est pas tout, regarde, là et là": sur chaque étiquette qui accompagne les prises électriques d'une rampe qui fait le tour de la salle à hauteur des yeux d'un élève assis, notre dessinateur y avait dressé un sexe, toujours le même au stylo bic bleu! L'affaire avait, en début d'année, fait grand bruit puisque notre proviseur s'était fendu d'un mail appelant à la vigilance (depuis nous sommes passés à la vigilance pirate et aux exercices de confinement). 

Des dégradations ont d'ores et déjà été constatées dans la salle 101:
- Dessins sur les tables, sur les posters
- Etiquettes de prises dégradées
Je vous remercie de faire preuve de vigilance pour que ces dégradations cessent. Vous voudrez bien nous signaler tout élève surpris à dégrader afin que nous puissions prendre les mesures qui s'imposent.
Je vous remercie d'avance pour votre implication.

Je ne suis pas certaine que les utilisateurs de la salle 101 se soient fortement impliqués. L'artiste facétieux a cessé toute atteinte au mobilier scolaire tout neuf. Les affiches n'ont pas été retirées et l'amoureux de la bite artistique est resté inconnu.
Lundi après-midi, en découvrant l'engin, je me suis dit que le bougre avait changé de braquet, il espérait la reconnaissance à travers la sanction. 
Paradoxalement, la semaine a passé sans scandale, ni mail furieux signalant le tag, appelant à la dénonciation, jusqu'à vendredi en salle de profs où quelques collègues s'interrogeaient sur l'origine du dessin! Il s'agissait de cerner précisément l'heure probable du sacrilège, la vie scolaire qui n'a rien à branler la plupart du temps (rires) menait l'enquête et attendait les détails, l'affaire prend enfin de l'ampleur, l'occasion, de bon matin, d'évoquer les fantasmes des uns et des autres entre courageux prêts à dégainer dès 8h. 
A suivre!

mercredi 2 décembre 2015

La cache Christophe Boltanski

La cache de Christophe Boltanski n'est pas seulement bien écrit, il est passionnant.
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L'auteur dresse les portraits de sa grand-mère et de son l'appartement habité rue de Grenelles, de ses oncles et de son grand-père caché dans l'entre-deux, pendant la guerre. Tout comme Sauve qui peut la vie de Nicole Lapierre, lu récemment, il interroge la migration des Juifs d'Europe de l'est vers des jours meilleurs, fuyant les pogroms et la révolution russe, les réseaux, les tribulations des noms de famille modifiés au cours des retranscriptions, les souvenirs, les quelques photographies rescapées, les traditions culinaires parfois oubliées ou ré-interprêtées, le vocabulaire, les accents la perte des racines, la disparition de toutes traces à Odessa, le questionnement sur la judéité. 
Je suis toujours surprise de lire à quel point la France des années 40 restait très largement antisémite, comment, les institutions, -ici, le milieu médical des hôpitaux de Paris-  ont mis au ban de la société, leur personnel juif, qu'elles ont repris sans se poser de questions, à la fin de la guerre, et sans excuse. L'auteur interroge également sur comment l'occupation a libéré les haines, l'indifférence et les dénonciations. 
Il interroge les ressorts de la création artistique et littéraire de cette grand-mère Myriam qui n'a jamais cessé d'écrire et  de l'artiste Christian Boltanski , son oncle.
Faire le portrait d'une maison est une idée très originale et la construction du livre est d'une grande subtilité, j'en conseille vivement la lecture. 
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