mercredi 4 mars 2015

L'amour et les crapauds

Ma mare est devenue un immense lupanar pour crapauds en chaleur. 

Les crapauds forniquent à tout va. Plusieurs femelles grasses comme des loukoums  luttent  contre quelques petits mâles teigneux, totalement excités, fermement arrimés à leur dos. Généralement elles fuient, à mon approche, elles fuient également  les harceleurs sans pouvoir décrocher le petit viril ayant réussi à les choper. 
Je me réjouis, les chants seront nombreux en juin, les têtards abondants à la belle saison avant de se faire totalement liquider par les prédateurs.
Hier, j'étais quand même impressionnée par le nombre de couples plongeant  dans le fond noir et obscur effrayés par le bruit des pas sur le pont de fer, les femelles avec le petit mâle sur le dos, scotché, les deux ou trois trous du cul  évincés les poursuivant  comme des âmes en peine.
C'est bientôt le printemps! Etonnant non?

Pour autant une longue bouffée d'angoisse m'étreint ce matin, me pince le coeur, m'occupe l'esprit et je la sens accrochée à mon dos, à mon corps comme les petits teigneux de la mare. Nager suffira-t-il à m'ôter cette indicible sensation?

Et cette jolie photographie des gaufrettes de mon enfance, le petit biscuit, léger et très sucré, offre en sandwich la petite couche de crème blanche à la vanille, probablement synthétique, qui en faisait tout le bonheur. Je les ai trouvées à la boucherie-charcuterie de Fouesnant près de la caisse et n'ai pas pu résister. Mais, même après quarante minutes de nage intense, ce n'était pas aussi bon que dans mon souvenir! Je suis déçue puisque je n'ai plus autant le goût du sucre, je me régale davantage d'oreilles ou de pieds de cochons que, par contre, je n'ai jamais mangé petite.

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