mardi 31 mars 2015

Vélasquez à Paris et autres visites ...

Paris en mars ça donne quoi ?


De la pluie, du gris mais de la douceur, un printemps tardif et des musées en transition. 
Au menu, Vélasquez au Grand Palais, Bonnard à Orsay. Des deux, je préfère le deuxième. Cependant, l'Espagnol a un don pour les trognes, rougeaudes, bonasses, les atmosphères chaleureuses des bodegons, et les portraits des reines mères  coincées. 
Bonnard fait chanter les couleurs, la chaleur des lumières du sud, les salles de bains idéales où il fait bon se prélasser dans la baignoire, le pastis sous les canisses, les petits ponts de bois de Normandie au dessus des prairies fleuries. Le bonhomme qui ne payait pas de mine, partageait sa vie avec sa compagne et sa maîtresse, il a fini par épouser la première, la seconde s'est alors suicidée.
J'ai adoré l'exposition des cahiers dessinés à la Halle Saint-Pierre, nouveau lieu hip de la capitale, il y avait un monde fou! La mise en scène, les oeuvres tout est à voir, courrez-y vite! Décidément, cette année je parcours (là vite fait) ce quartier de Montmartre avec goût, il s'y mélange les touristes et les gens du quartier, pressés, souvent, badauds de passage ou commerçants.  Le café de la Halle bruissait des tintements des cuillères à café sur le bois des tables. On peut s'y poser/pauser, comme beaucoup, bouquiner, goûter, dans la verrière, à l'atmosphère chaleureuse.
J'ai donc passé deux jours intenses, sur Paris, dans l'humidité, ce qui contrastaient avec la chaleur de la maison bourgeoise du Parc de Sceaux: un petit 26° minimum! J'ai mouillé la chemise, il aurait fallu que je me balade en pyjama, ce que je ne me suis pas permise! J'ai goûté de l'igname, tout à fait patate mais un peu plus ferme et plus sec,  du gombo (que j'ai aimé à la surprise de mes hôtes me prévenant que le produit était gluant) et un poisson appelé  tilapia cuisiné avec du riz à la manière sénégalaise absolument divin!



dimanche 29 mars 2015

Une virée au parc de Sceaux ... et un peu à Paris!

Je connais assez peu la banlieue parisienne, et je n'ai, pour tout dire, pas très envie de connaître! Cela dit, Sceaux et notamment le quartier proche du parc mérite le détour! 

Imaginez une banlieue chic, mais très chic faite de grandes maisons à étages datant des années 30, 50 et 60, couvertes ou enfouies dans la végétation, avec petit personnel, (jardinier, cuisinière, majordome..) loin du boulevard, mais jouxtant le parc de Sceaux. 
J'ai fait un petit tour en courant ce matin, sur un chemin comme du velours, pas une racine, ni un caillou, on peut y courir sans avoir le nez rivé au sol, mais apprécier le paysage, la géométrie des rangées d'arbres nus autour du bassin, la solitude des matins de bruine. 
Se rendre à Paris en RER prend peu de temps, mais pour y revenir il faut s'armer de patience, le nombre de trains qui s'arrêtent à Parc de Sceaux se compte sur les doigts de la main! La banlieue de richoux se mérite! 
Je me suis demandée, ce matin, ce que les gens, qui vivaient ici, pouvaient connaître de la vraie vie? Celle des foules qui puent sous les bras dans le métro, celles qui achètent son pain à Leclerc, bouffe des patates, boit de la bière devant le match de foot en se grattant le bas-ventre, traîne sur les puceries, celle dont les mômes se filent des tartes dans le métro, adeptes d'une violence masculine revendiquée, (béquilles, claques et coup de boule) et valorisée. Deux petits mecs de 12-13 ans jouaient dans la rame à se bousculer, l'un avouant ne pas pleurer, l'autre fier de ne pas avoir été vu en train de pleurer, car "une béquille, ça fait un mal de chien!". 
On vote comment à Sceaux?
En attendant, j'ai rendez-vous avec la pluie, il pleut des seaux!




vendredi 27 mars 2015

Trop humain

J'aime les cochons! Ils ont dans le regard un je-ne-sais-quoi de trop humain.

A regarder de près celui sur la photographie, on sent qu'il sait ce qui l'attend! 
Il n'a pas tort, bientôt il ne sera plus que côtelettes, saucisses et jambons, même ses yeux, si craintifs, finiront en pâtés pour chat ou chien.
Michel Pastoureau en a fait un livre, préfacé par Jean-Pierre Coffe qui rappelle combien le vrai cochon, celui que l'on chérissait autrefois avant de le tuer cérémonieusement (c'est aujourd'hui interdit), avait une  viande  onctueuse, savoureuse, persillée, soyeuse!

Donc un billet pour ne rien dire... 

Votez bien!

mercredi 25 mars 2015

Un p.. de virus ...

Quoi de pire que d'être prof et de ne plus avoir de voix! Que dalle, que tchi sauf un tout petit filet rauque comme le chien de mon voisin lorsqu'il tente un aboiement sur le facteur ou le tondeur de pelouse!


Le mal est arrivé brusquement un matin chafouin. Depuis, je parle d'une voix d'outre-tombe! Par peur de contaminer mon entourage, je ne fais plus la bise, me tiens à distance de tous, ne bois plus à la bouteille (je sais même sans virus, c'est dégueulasse), me lave les mains tout le temps, j'agonise littéralement.
Dimanche fut la pire journée bien que j'ai à peine parlé (enfin juste ce qu'il faut pendant le footing mais rien de trop, à midi aussi...) car j'étais, en plus, totalement épuisée. Depuis, la forme est revenue mais pas la voix torpillée par 6h de cours, dont une avec une classe de bavards invétérés, qu'il faut calmer en permanence.
Je rêvais de hauts parleurs, de micros, de les tuer pour être plus claire, d'en prendre un pour taper sur l'autre, de me casser dormir à l'infirmerie, de boire un rhum lait chaud avec du miel, ou de partir me promener dans le petit bois afin de mater la mer à travers les pins!
J'ai lutté, les ai mis au boulot avec succès puisque certains furent ravis de réfléchir à nouveau sur les exercices proposés, notés bien sûr (sinon ils n'en branlent pas une!)
Bénéfice: une voix reposée, et un bon paquet de copies sans aucun effet médical!..
Episode 2.
8 jours, ce matin que je traîne cette voix rocailleuse, sans pouvoir parler normalement! Je m'habitue, certains  me trouvent encore plus sexy, (oui je sais, je suis toujours très contente de moi). Cette voix n'empêche pas de rire. Hier, l'occasion s'est présentée, un inextinguible fou-rire à deux, sans pouvoir s'arrêter dans des circonstances où il ne fallait pas rire, surtout pas, ce qui est bien pire. J'ai eu l'impression d'avoir réalisé un exploit sportif tant la sensation de détente était ensuite importante, comme un grand soulagement qui tient au ventre, à la rate? Elle est restée longtemps, jusqu'à me faire dormir toute une nuit sans vraiment me réveiller. Et si le secret d'un sommeil profond était rire à ne plus pouvoir s'arrêter? 
Là, je me tâte, piscine ou pas piscine? 

lundi 23 mars 2015

Les soirées entre filles, c'est chic!

Sans doute est-ce lié à l'âge ou aux circonstances mais voilà plusieurs soirées que je passe entre filles (surtout en bande) et j'avoue aimer!




En ces journées de la femme (moi c'est tous les jours), j'avoue trouver du plaisir près de mes copines chéries! Rire, danser, bavarder, bref, tout ce qu'il faut pour une bonne soirée jusqu'au bout de la nuit. Qui a dit qu'on pouvait avoir besoin des hommes?
J'ai été élevée avec l'idée que la compagnie des femmes était sujet à discordes, embrouilles, qu'on n'obtenait rien de bons dans un bureau où ne travaillaient que des femmes, qu'elles étaient à l'origine de chamailleries, de crêpage de chignons, voire même de bagarres. Il fallait la présence apaisante des hommes pour tempérer les ardeurs de ces dames, les canaliser, les empêcher de chicaner, ragoter .  Les métiers féminisées  étaient une catastrophe, il existait donc des concours, notamment dans l'enseignement, distincts hommes/femmes où les garçons peu nombreux réussissaient sans trop se fouler. Dans les années 70, ils pouvaient intégrer les écoles normales d'instituteurs avec une note médiocre en orthographe alors que les 20 filles reçues avaient toutes obtenu 20/20 en dictée.   A l'école, je sentais mes excellents résultats scolaires dénigrés, j'étais qualifiée de "laborieuse" tandis que le génie de la classe, un garçon, réussissait sans travailler, son intelligence était vantée devant tous. Du coup, ne pas travailler mais réussir devenait une qualité majeure, signalait le génie! Il n'a jamais eu son bac! Cela étant, les professeurs n'étaient guère plus complaisants avec les enfants issus de milieux sociaux défavorisés qui je cite " feraient éboueurs comme leur père, voire même pire". 
J'exagère à peine!
De la même façon, en tant que fille, il fallait mieux laisser la place, s'effacer car la priorité restait l'éducation des enfants. Point n'était besoin de trop réussir, du coup, puisqu'il y avait des métiers pour femme qui laissait du temps à leur consacrer. Travailler oui, mais sans sacrifier le couple et la famille. De fait, j'ai toujours travaillé: "on ne sait jamais ce qui peut se passer, tu peux être veuve ou même pire larguée pour une jeune, forcément à gros seins".
Les combats féministes restaient probablement l'apanage des femmes parisiennes, des "intellectuelles" et des jeunes, ma mère, alors, n'entrant plus dans cette catégorie.
J'ai toujours eu l'impression que son combat restait la lutte des classes et non celui d'être une femme. Elle n'a guère eu d'amitiés féminines, son couple était sa priorité. Jamais je ne l'ai vue recevoir des amies, elle a toujours eu, à leur égard, une grande méfiance. Aujourd'hui, ce sont elles qui lui permettent de palier à la solitude de la vieillesse.

La réalité est donc toute autre, les femmes, entre elles, s'assurent un soutien indéfectible, s'amusent, discutent, débattent, s'entraident et leurs amitiés sont chaleureuses, sérieuses. Travailler ensemble est généralement constructif, égalitaire et serein.
Je kiffe les femmes (et les hommes, certes mais ...) 

samedi 21 mars 2015

Voter!

Quelques raisons pourquoi j'irai voter dimanche!


1. Les départements gèrent l'argent public et j'ai mon mot à dire même s'il sera dilué ... 
2. Je vénère la démocratie, jusqu'à présent on n'a rien trouvé de mieux pour gouverner un pays! 
3. Les départements existent toujours! Il n'y a aucune raison que je snobe l'élection au prétexte qu'ils sont sur la sellette.  
3. Les départements ont un impact sur mon quotidien, les routes mais aussi les collèges, le musée départemental breton, petit bijou quimpérois, jusqu'à nouvel ordre, ils sont toujours en place. Virons les sénateurs!
4. Ils contribuent à la survie des campagnes, bien souvent oubliées des capitales régionales, des villes qui ont le vent en poupe.
5. Pour une fois, la parité est respectée, une place égale à l'homme, est faite à la femme. Youpi, certes l'enjeu semble bien faible, mais certaines prendront peut-être goût au combat politique pour se mouiller dans d'autres élections ou être acceptées par les dirigeants des partis. (Voeux pieu)
6. Voter est un acte civique majeur, une chance qui nous ait donnée que beaucoup nous envie..
7. Conforter un gouvernement que j'ai choisi ou contribué à porter au pouvoir, qui rame, certes, laminé par les critiques, mais lui toujours,  plutôt que Sarkozy qui a rabaissé le discours politique à sa plus vile expression, fait le lit des extrêmes! 
8. 9. 10 etc.... Je crois d'ailleurs qu'empêcher le retour de Sarkozy et de la "droite décomplexée et extrême" est  la seule raison qui me fera bouger dimanche parce que je me passerais volontiers des départements .... 

mercredi 18 mars 2015

Au Finnegans à Quimper

J'ai dansé le Charleston guidé par un beau mec en pull rouge moulant au Finnegans

La salle des profs est propice aux échanges de bonnes idées, faut pas croire! Ainsi donc, j'ai reçu une invitation orale pour découvrir le swing (c'est swag) et le charleston ... J'y suis allée dimanche soir en bonne compagnie. C'est très exagéré de dire que le lieu est un repère de profs même si plusieurs musiciens en étaient, il faut du temps libre pour prendre son pied en formation de jazz, probablement!
Imaginez un pub, le Finnegans,  signalé sur le trottoir par deux immenses parasols fermés (et pour cause il faisait un froid de gueux) rue Aristide Briant au 46, à Quimper, un immense bar comme je les aime, et au fond un salle improbable, une piste de danse en parquet usé, ses glaces et son estrade pour musiciens.
Le décor chaleureux est planté, les protagonistes, les Dirty swing,  commencent à l'heure, les danseurs affluent en couple, ou seuls, tous se connaissent, s'embrassent, s'enlacent, se collent, sautent, tressautent, rockent, se balancent, se dandinent, boivent de la bière (surtout) et rient!
La bière est bonne comme la musique!
La soirée fut une parenthèse enchantée, un rappel à l'idée que point n'est besoin d'être dans une grande ville pour faire de belles découvertes et de belles rencontres.


dimanche 15 mars 2015

Une virée à Cleden-Cap-Sizun

Je n'ai pas hésité une seule seconde lorsqu'on m'a proposé une virée à Cléden-Cap-Sizun pour plusieurs raisons dont certaines peu avouables. 

Tadaah 
J'ai donc pris le volant après avoir noté sur le GPS la destination finale. Ouh la la ! La pointe bretonne se dessinait plongeant dans les eaux noires du raz de Sein, je partais bien pour le bout du monde!
La "voix rapide" (la quatre voie s'entend)  s'est imposée d'elle-même, le samedi est l'heure des campings-cars sur la vieille route.
Petite mise au point concernant la vieille route: les gens du coin et de tous les coins alentours, nés ici et vieux, (et moins vieux conditionnés par leurs  parents) vouent un amour sans recul pour la "vieille route" sinueuse, étroite, ponctuée de ronds-points et de patelins improbables, encombrées de tracteurs, traversée par les chiens, gadouilleuse, parfois, et souvent même dangereuse mais soooo charming ! Quand on n'est pas absorbé par le volant, on peut y contempler les champs, les vaches et les talus! 
Pourquoi Cléden-Cap-Sizun? Afin de trouver une maison de bois rouge à vendre en viager pour un copain sarthois....autant chercher une aiguille dans une botte de foin, le bâti est dispersé parfois regroupé en petits hameaux aux noms improbables sur des communes immenses. Cléden-Cap-Sizun n'échappe pas à la règle cependant le territoire plonge vite dans les eaux profondes face au Cap de la Chèvre, limitant les recherches errances. 
Je tenais à marcher quelques pas sur le chemin côtier, GR 34, vers la pointe du Van, à partir de la pointe de Castelmeur,  m'imaginant filer vers la pointe du Raz: le paysage ressemble à celui de Belle-île ou de Jersey, battu par un vent violent et froid.  En cette saison, la pointe est rase, pas d'arbre, ou quelques malheureux pins tordus de douleur blottis le long des quelques maisons trouvant abri aux pieds de la falaise. Rien de trop! La côte nord est peuplée mais pas autant que sur la côte sud, vers Audierne et Plouhinec. 
Au bout d'une heure,  après avoir testé tous les chemins, les culs de sac, Mescran, Kerfaval, Kerbesquerrien, Trouerennec, (j'en passe), fait demi-tour sur les parkings défoncés au dessus des falaises, demandé sa route à un vieux jouant de l'accent (genre je ne parle pas le français, je vous comprends à peine mais vous ne pouvez pas vous trompez, y a une croix), la maison rouge fut repérée mais claquemurée derrière un immense portail cachant l'essentiel ... Drôle d'idée de venir acheter ici quand on ne connaît pas le pays, juste vouloir s'imaginer faire du surf dans les eaux froides de la baie des Trépassés, y a plus glamour, certes,  mais pas aussi sauvage et sportif. Une quinzaine d'élèves de l'école de surf rentrait le matos, quelque peu violets et rougis par le froid, je me suis dit qu'en été, on devait, ici, se bousculer sur les vagues! Faut pas croire mais y a foule sur toutes les plages à surf dès l'ouverture de la saison, les touristes étrangers ne sont d'ailleurs pas toujours les bienvenus. 
C'est le bout du monde, vraiment! Des visiteurs foulaient le chemin vers la pointe du Raz avançant son nez comme un i ponctué par Sein. 
Pas de maisons à chercher sur la route du retour, sud, cette fois-ci par Audierne, mais une exploration en bagnole de la région. Le bâti est dense, souvent ancien et délabré, autour des enclos paroissiaux: chapelles, fours, moulins, fontaines en granit enfouis sous les fougères. Castel, lieu dit est à cet égard remarquable. Je préconise la randonnée pédestre mais, mieux peut-être, le vélo, les distances me semblent  énormes d'un bourg à l'autre, le paysage un poil monotone en dehors du trait de côte, truffé de maisons à pignon blanc des années soixante, sur sous-sol (à l'époque on ne faisait guère dans l'esthétique). En passant à Plogoff, j'ai rendu un hommage muet à ceux qui se sont battus contre la centrale qui aurait pourri le paysage et le littoral.
Tout cela n'a guère changé au final depuis l'époque où mon père explorait aussi la région en voiture, sans s'arrêter sauf pour pisser! Les tracteurs sont juste plus gros et plus rapides!
Pointe du Van

samedi 14 mars 2015

Ballet du grand théâtre de Genève, Benjamin Millepied.

Pour les vingt danseurs du grand théâtre de Genève, Benjamin Millepied revisite deux joyaux du répertoire des ballets russes , le spectre de la Rose et les Sylphides, il chorégraphie Amoveo, une parabole sur l'amour et un opéra de Philippe Glass. 

Cette dernière pièce m'a totalement émue, la beauté des corps, l'enlacement du couple, l'amour qui en dégageait m'ont littéralement fait pleurer. Je suis assez peu sensible à la danse mais jusque-là je me forçais à prendre quelques spectacles phares afin de parfaire une culture proche du néant. Bien m'en a pris, petit à petit j'apprécie de plus en plus jusqu'à Amoveo dont la chorégraphie a résonné en moi de manière très forte. 
J'en suis sortie toute émue, la salle aussi à des degrés divers mais elle n'a pas manqué de faire un triomphe aux danseurs, les yeux des spectateurs pétillaient à la sortie. 
Décidément la programmation du théâtre de Cornouailles, cette année, est exemplaire à bien des égards. J'en remercie le directeur! 
Point besoin d'être parisien au final! 

vendredi 13 mars 2015

Une virée à New-York, épisode -1.

Alors voilà, je vais réaliser un vieux rêve, une virée à New-York pour les 20 ans de l'ex-ado rebelle, 20 ans pile poil après ma première fois dans la Big Apple. 

L'envie nous taraudait depuis plus d'un an, habituées que nous sommes à partir en long week-end dans les capitales européennes, Londres, Amsterdam ... bientôt Berlin, j'espère! Régulièrement nous compulsions les sites des compagnies aériennes, désespérant de ne pas trouver les bons prix, à la mesure de nos modestes bourses. Il ne faut pas désespérer Billancourt*, puisque vers Noël, Air France a balancé sur son site des offres tout à fait alléchantes. Je suis fan de la compagnie, passant souvent outre les quelques désagréments que j'ai pu connaître. Un rapide calcul nous a convaincu qu'un départ de Brest dès potron-minet était probablement plus économique qu'un acheminement en train à Paris et un départ sur une compagnie britannique via Londres. Je prie toutefois pour qu'il n'y ait pas de grèves du personnel navigant qui a souvent le bon goût de pourrir les vacanciers calés sur les vacances scolaires. 
Nous avons également trouvé l'hébergement, un open space (je vous la joue class), grâce à Airbnb, dont je suis également fan et que je recommande vivement: down town dans le financial district. J'ai apprécié la collaboration étroite avec mon amie afin de se mettre d'accord sur la location, pour une fois je ne prendrai pas de scud à l'arrivée du type, "trop loin, trop petit, trop tout, ...mal placé, trop cher, trop pich ..." Après avoir longuement pesé les avantages et les inconvénients, nous nous sommes mises d'accord en espérant que l'appartement existe bien et que nous n'aurons pas de mauvaises surprises. Notre rêve est de monter sur le toit de l'immeuble en buvant un verre. 
Il nous reste à établir un planning de visites ne plombant pas le moral des ados...Je compulse les nombreux blogs qui parlent de New York: en vrac, curiosités and frivolités à New York, ou le blog de Romain et Austin à New York que je lis depuis plusieurs années déjà. Mais il y a pléthore, comme par exemple New York mon amour qui me semble, à première vue, très bien …
Mon premier grand fantasme, un footing dans Central Park, (Dustin Hoffmann dans Marathon Man 1976) ou m'asseoir sur un banc sous le pont de Queensboro ou 59th Street Bridge, ( Manhattan de Woody Allen, 1979)…. Il semblerait qu'il n'y ait plus de banc ou même jamais eu selon Wikipedia.
* J'adore cette expression… Je ne suis pas sure de bien l'utiliser...

mardi 10 mars 2015

Parler de moi ...

Tambour-Major (en lien ici) que je lis depuis quelque temps déjà propose un dévoilement à ses lecteurs autour de quelques questions, je choisis - si je peux - d'y répondre ici ...J'écris vite fait, spontanément sans trop réfléchir, avant que le questionnaire ne devienne une usine à gaz. 


1/ Aimeriez-vous être votre femme / votre mari ? Pas vraiment, non, quoique ..
2/ Qui auriez-vous préféré ne jamais rencontrer ?Je suis incapable de répondre à cette question. 
3/ Aimeriez-vous posséder la mémoire absolue ? Oui, vraiment, je le souhaiterais parce qu'aujourd'hui elle me fait défaut sur bien des points et j'aimerais aller plus vite dans ma quête de celle-ci. 
4/ Quel mort aimeriez-vous revoir ? Rapide, brutale, sans vraiment m'en rendre compte. A me relire, je m'aperçois que j'ai d'abord pensé à ma propre mort! Lapsus.... J'aimerais revoir Marylène mais telle qu'elle était et pas la vieille femme que je vois quand je l'imagine toujours vivante aujourd'hui. Cela dit, je pense qu'elle serait restée rayonnante. 
5/ Auriez-vous préféré appartenir à une autre nation (culture) et laquelle ?Pas vraiment, je m'aime française et bretonne.
6/ Quel âge aimeriez-vous atteindre?Le plus bel âge, celui des centenaires mais en forme, en étant capable de dire des bêtises, de faire rire le journaliste qui ne manquera pas de venir me demander le secret de ma longévité. 
7/ S'il vous arrive de vous imaginer n'être pas né, cette idée vous trouble-t-elle? Oui, elle me trouble, mais dire pourquoi ? Je ne saurais, en bref, je ne regrette pas d'être née quand bien même ce n'est pas toujours facile à vivre. Mais il y a pire, non, comme vie? 
8/ Quand vous pensez à des personnes décédées: souhaiteriez-vous que telle personne vous parle ou préféreriez-vous lui dire encore quelque chose?Parfois, oui, d'ailleurs je leur parle et ce sont toujours les mêmes à qui je m'adresse, de belles personnes qui m'ont aidée à un moment de ma vie. 
9/ Aimez-vous quelqu'un ? Oui, non, ça dépend quoi mettre derrière ce mot? J'aime mes enfants, c'est le premier amour qui me vient. 
10/ Et qu'est-ce qui vous amène à cette conclusion ?L'étape de ma vie où je suis, pas facile, charnière, confuse, qui fuit sans que je puisse la retenir et inutilement puisqu'on ne peut vivre sans amour (enfin si). 
11/ A supposer que vous n'ayez jamais tué personne: comment expliquez-vous que vous n'en soyez jamais arrivé là ?Drôle de question! Cela dit quand je suis rentrée de formation et que la maison empestait l'huile de lin étalée sur les murs de la salle de bain, en couche épaisse, huile comme une mare autour de la baignoire, les murs devenus sombres, de grosses taches de gras masquant le vernis qui s'écaillait, les serviettes de toilette empuanties, la bougie inutile à supprimer l'odeur, les fenêtres grandes ouvertes par 0°, j'avoue avoir eu des envies de meurtre....Je me suis juste armée d'huile de coude et ai commencé à poncer... Je suis au bagne sans avoir tué mais l'envie ne m'a pas manqué. Pour ne pas avoir tué? L'éducation, la morale? Et ne pas avoir tué tous les autres, l'espoir! 
12/ Quel espoir avez-vous abandonné ?Celui de rajeunir, ... 

Répondre à un tel questionnaire est troublant, d'autant qu'à la réflexion je le trouve morbide.
Merci Tambour Major ...

samedi 7 mars 2015

Ibrahim Maalouf Parachute

Epatant concert au théâtre de Cornouaille,  Ibrahim Maalouf et l'orchestre symphonique de Bretagne (et je n'ai pas dormi) 



Le concert s'est ouvert sur le Barbier de Séville de Rossini, ce qui permet de mieux apprécier, ensuite, les oeuvres contemporaines. Je ne sais pas pourquoi mais en spectacle, le classique me gave par contre j'ai découvert que la musique ultra contemporaine me plaisait vraiment, notamment en écoute en public! Darius Milhaud m'a plongée dans l'atmosphère du carnaval de Rio et des ouvrages des écrivains latino-américains, j'ai moins vibré pour l'escale en Chine contemporaine du compositeur Tan Dun mais c'est la première fois que j'entendais un pipa, luth chinois, à peine audible, parfois, devant les violons, joué par un musicien inspiré en habit de satin rouge comme il sied à mon imaginaire. 
L'oeuvre d'Ibrahim Maalouf, Parachute, qu'il a pris le soin de nous expliquer, est magistrale, notamment les yeux fermés, les musiciens improvisent l'introduction et la conclusion, tandis que le corps du morceau a été écrit autour d'un duo, trompette-piano. J'ai aimé voir les trois contrebassistes appuyés sur leur instrument, tandis que les violoncelles reposaient allongés sur leur propriétaires guettant le moment d'intervenir dans un bel ensemble. 
Le chef d'orchestre, Darell Ang, est épatant, il saute, mène la troupe. Bravo également aux musiciens classiques qui se sont confrontés au génie de Maalouf. 

Croisons les doigts pour que la municipalité de droite n'aille pas tailler dans le budget du théâtre (heureusement scène nationale),  qui fait le plein, comme elle l'a fait pour le musée des Beaux-Arts et le Quartier. Qu'elle en reste à donner aux voitures le centre ville, ce qui le jeudi soir, ne sert à rien, il reste désespérément vide! Je ne suis pas certaine que rendre le parking gratuit à partir de 17h augmente le nombre de clients des petits commerces. 
La culture coûte cher, certes, mais diable, que c'est bon et quelle désespérance sans elle! 

mercredi 4 mars 2015

L'amour et les crapauds

Ma mare est devenue un immense lupanar pour crapauds en chaleur. 

Les crapauds forniquent à tout va. Plusieurs femelles grasses comme des loukoums  luttent  contre quelques petits mâles teigneux, totalement excités, fermement arrimés à leur dos. Généralement elles fuient, à mon approche, elles fuient également  les harceleurs sans pouvoir décrocher le petit viril ayant réussi à les choper. 
Je me réjouis, les chants seront nombreux en juin, les têtards abondants à la belle saison avant de se faire totalement liquider par les prédateurs.
Hier, j'étais quand même impressionnée par le nombre de couples plongeant  dans le fond noir et obscur effrayés par le bruit des pas sur le pont de fer, les femelles avec le petit mâle sur le dos, scotché, les deux ou trois trous du cul  évincés les poursuivant  comme des âmes en peine.
C'est bientôt le printemps! Etonnant non?

Pour autant une longue bouffée d'angoisse m'étreint ce matin, me pince le coeur, m'occupe l'esprit et je la sens accrochée à mon dos, à mon corps comme les petits teigneux de la mare. Nager suffira-t-il à m'ôter cette indicible sensation?

Et cette jolie photographie des gaufrettes de mon enfance, le petit biscuit, léger et très sucré, offre en sandwich la petite couche de crème blanche à la vanille, probablement synthétique, qui en faisait tout le bonheur. Je les ai trouvées à la boucherie-charcuterie de Fouesnant près de la caisse et n'ai pas pu résister. Mais, même après quarante minutes de nage intense, ce n'était pas aussi bon que dans mon souvenir! Je suis déçue puisque je n'ai plus autant le goût du sucre, je me régale davantage d'oreilles ou de pieds de cochons que, par contre, je n'ai jamais mangé petite.

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