vendredi 28 novembre 2014

Un village français!

Toujours aussi réussie, la saison 6 d'un village français, à voir absolument. 

Certes, il faut mieux avoir regardé les saisons précédentes afin d'apprécier cette dernière qui évoque la libération et son lot de rebondissements. 
Je ne voudrais pas avoir l'air d'insister mais la saison 5 d'un village français était particulièrement réussie et notamment les épisodes 6 et 7.
Les réalisateurs ont mis en exergue toute la complexité de la situation liée à la guerre et à l'occupation, s'y télescopent les salauds, les naïfs, les idéalistes, les hommes et les femmes dans toutes leurs contradictions.
J'aime surtout le couple de communistes lorsque la femme exprime le souhait de profiter après la guerre et que Marcel s'écrit, "profiter? C'est capitaliste! Moi je veux partager car le partage c'est communiste!" Est-ce dans mon imagination qu'elle a répondu: " ah oui crétin et tu profiteras de quoi?"
Lorsque Marcel est arrêté, torturé et se retrouve dans la cellule des condamnés à mort, avec trois autres prisonniers, un résistant gaulliste, un jeune gars dont les policiers français ne veulent plus et un clampin pris dans une rafle alors qu'il faisait du marché noir, persuadé qu'il est prisonnier par erreur, (puisqu'il n'a rien fait)! Pour tuer le temps, ils se livrent au procès d'un cafard, procès véritable mise en abîme de ce qui les attend.
Les dialogues sont excellents! 
J'aime particulièrement l'acteur Thierry Godard qui intervient dans d'autres séries dont Engrenages et dont le jeu est toujours impeccable. 

mardi 25 novembre 2014

Du bon usage de la sieste!

J'aime faire la sieste mais depuis 8 jours, plus rien... Nada, que tchi, que dalle, peau de zébu! Je gagne du temps, pour lire, vaquer, ranger, manger, travailler, buller sur internet mais j'envie Kiki, ici vautré, lors d'une longue journée de randonnée en Ariège. 
Il y a un moment déjà, ravie de mon début d'après-midi consacré à la sieste, j'ai eu envie de vous narrer ce moment sublime, requinquant au possible à pratiquer quotidiennement. Je ponds donc mon petit article, toute fière, puis sur les conseils d'une amie blogueuse, je recherche dans mon vieux blog tous les articles susceptibles d'être relus par mes nombreux lecteurs, fans de ma prose! Je tombe sur un article de septembre 2012, quasiment rédigé de la même façon, relatant la même expérience de ronflements, vécue ce jour-là! Même la photographie a des ressemblances!

Ce qu'on peut être prévisible, grégaire et planplan! Et surtout, je prends conscience de la vacuité de mon existence entre lycée, sport, jardinage, lecture de romans et de la presse du jour,  et sieste!
Circulez il n'y a rien à voir!

Il y a les siestes légères et courtes, genre pas plus de 10 minutes voire moins, 3 minutes de perte de conscience, ce sont celles les plus efficaces qui permettent une remise sur pied rapide. Je les pratique, en chaise longue, assise, debout, au travail, mine de rien, la tête entre les mains genre " je réfléchis profondément" ce dont personne n'est dupe.
Il y a les siestes longues, de près d'une heure voire plus, dite sieste royale où la perte de conscience est totale et profonde, pour lesquelles on met du temps à émerger, à se relever, voire même à reprendre une vie normale qui ne soit pas zombie. Cette phase est appelée l'inertie du sommeil. Ce sont les pires totalement chronophages, à peine réparatrices mais signe d'une fatigue profonde qui peut inquiéter à long terme.
Pour les deux types, il suffit que je m'allonge et que je ferme les yeux pour que l'endormissement soit immédiat. Je m'épate moi-même! Il pourrait y avoir une fanfare dans le pièce, je m'endormirai car l'appel de la sieste est fort.
Il ne faut évidemment pas rater ce moment, comme pour les enfants en bas âge,  guetter en soi les signes qui feront la qualité et la réussite de cette récupération rapide: je pense qu'il s'agit d'une envie irrésistible, d'un impératif vital,  une injonction, " fais la sieste", les yeux picotent, les mains sont chaudes.
A chaque fois, je pense à mon oncle qui la faisait après chaque repas, la casquette rabattue sur les yeux,  il m'épatait car rien ne le réveillait! 
Je ronfle comme lui et mes ronflements me réveillent, j'ai l'impression d'être un troupeau de sangliers qui fourragent le pré de leur groin! Parfois, j'agite le pied, mais je ne suis jamais tombée de la chaise longue. 

lundi 24 novembre 2014

I love Paris.

I love Paris. Je ne passe pas un séjour à Paris sans découvrir ou revoir de nouveaux quartiers épatants!


Vendredi, c'était Montmartre à la lueur des lampadaires.
Après avoir dîné tout à fait copieusement chez les Canailles dans le 9ème arrondissement, de galettes de pied de cochon et de légumes de pot au feu en vinaigrette à l'huile de truffe, nous avons remonté la rue Le Pic vers la butte Montmartre en repérage pour une horde d'adolescents boutonneux hormonés (ils ne sont plus couverts d'acné aujourd'hui avec les nouveaux traitements qu'on leur propose):  grimper la rue Lepic, découvrir le tertre, désert ou presque à cette heure, visiter le Sacré-Coeur où une armada d'excitées célèbrent une messe en continu, admirer Paris, redescendre sur les grands boulevards…

Samedi, la MEP, toujours épatante, et ses expositions photographiques. Un amateur de clichés anonymes exposait ses trésors, des petits bijoux dignes des plus grands professionnels: toute photographie fait énigme de Michel Frizot.

Moins épatant mais néanmoins instructif, les Invalides, pour les amateurs de sabres au kilomètre, de pistolets dont un seul détail justifie qu'ils trônent par milliers dans les vitrines, d'exposition un poil foutraque sur représenter la guerre.
Elle commençait bien puis se noie  dans les détails ; pour l'historienne, elle reste intéressante, mais trop compliquée et trop confuse pour le néophyte. Nous (Sameplayer, le tenancier du gîte et moi)  aimons les textes bien faits, lisibles (pas ridiculement petits sous l'objet exposé), pédagogiques,  avec une sélection intelligente de ce qu'il faut montrer (et pas la totalité du stock, ce qui est fort inutile).
Je n'avais jamais vu le mausolée consacré à Napoléon et aux grands chefs de guerre de la patrie reconnaissante, Lyautey ou Foch, dont la cohabitation avec l'empereur me gène un peu.

On aime toujours le musée Guimet même si je n'y connais rien, et j'ai grandement préféré l'exposition sur le Kâma Sûtra à la Pinacothèque (ça ne s'invente pas) supérieure à celle consacrée au monde des Geishas, le Japonais y apparaît franchement plus bestial, avec des zizis monstrueux qui émergent dessous les tissus amples des kimonos. Très belle exposition, complète, instructive à bien des égards, que je recommande vivement puisque elle nous enseigne un savoir vivre et ce que fut la civilisation de l'Inde médiévale, de quoi apprendre le véritable origine du "livre de vie",  (350 oeuvres exceptionnelles).

Ne pas manquer non plus et surtout l'exposition, au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, consacrée à Roman Vishniac, qui a photographié les années trente de Berlin à New York. On y découvre la vie juive d'Europe centrale, un monde à la veille de son anéantissement. J'avoue avoir été considérablement émue par ce qu'elle montre des sourires, de la vie qui commence déjà à être très difficile du fait des déplacements de populations. J'ai aimé les photographies de pionniers s'entraînant pour émigrer en Palestine lorsque le photographe revient en Europe après la guerre. Les clichés sont superbes. 

dimanche 23 novembre 2014

Et pendant ce temps Simone veille.

Une chouette comédie à ne pas manquer: Et pendant ce temps Simone veille.


Les quatre artistes revisitent l'histoire du féminisme depuis la seconde guerre mondiale, Simone en chef d'orchestre fait le point historique.
Elles sont péchues, rigolotes.
Pour tout dire, je me suis reconnue dans la dernière génération, avec humour et un poil de honte ?
On passe un excellent moment!
A consommer sans modération!

vendredi 21 novembre 2014

A Paris !

Premières odeurs, le RER, sas de décompression, atterrissage le coeur de Paris

Habiter loin de Paris présente certains avantages, notamment se dire qu'on peut aussi s'y rendre en avion ce qui, pour moi ex-Cosette, bretonne basse du front, constitue une expérience luxueuse, toujours très agréable. Entre le train qui met près de 5h30 de porte à porte, je préfère la multi-modalité: avion-voiture-RER-métro qui, lorsqu'on s'y prend assez tôt, reste abordable pour une prof près de la retraite, (j'ai reçu un dossier du ministère me donnant les perspectives financières à venir, ça fait toujours plaisir de sentir qu'on est un peu poussé dehors, l'âge butoir est 67 ans pour quelques euros de plus... Lire à ce sujet l'excellent billet de Didier Goux ici ou , je n'ai pas retrouvé celui où il fait enfin ses comptes!)
Il faut dire qu'Air France a le don de vous faire sentir combien vous êtes VIP: cordialité, service impeccable, célérité (quoique celui du dimanche soir pour Brest a souvent du retard). 
Le premier choc reste le RER B, l'arrivée aux Halles-Chatelet station dévastée par les travaux, le froid sur le quai d'Anthony alors que, chez nous, il fait certes humide mais doux. Si, si j'insiste! 
Tu réalises alors qu'avoir pris ton gros manteau est vraiment, vraiment une bonne idée car tu te les pèles! 
Jeudi soir, le métro n'est guère plein surtout à 22h, seulement occupé par les salariés qui terminent tard et des bandes de jeunes étudiants en goguette, pas mal allumés braillant comme des ânes. 
Ceux-là étaient habillés d'énormes salopettes jaunes taguées dont je n'ai pu voir les logos, ceinturées par les manches autour de la taille, un ou deux se baladaient un pull, d'autres étaient emmitouflés. 
Ils jouaient à chi fou mi... ou pierres feuilles ciseaux ou schnick schnack schnuck en Allemagne, jeu de mains qui peut réunir les peuples!
Ils avaient quelque peu dévoyé ce jeu, un grand gars aux hormones en ébullition,  plus excité que les autres, préférant chi-fou-fessées ou chi-fou-sexe, occasion pour lui de peloter indifféremment les copains ou les copines! 
Sont descendus en horde à Saint-Michel ou Denfert-Rochereau s'excusant du dérangement... Des provinciaux exilés probablement, bien élevés! 


mardi 18 novembre 2014

Un petit coup de blues !

Ouvrir le journal le lundi matin n'est vraiment pas une partie de plaisir, j'entends, lire le Ouest-France, bien sûr (je ne peux pas m'en passer malgré qu'il m'agace de plus en plus)! C'est un petit coup de blues garanti! 

Le week-end est passé par là, avec son cortège d'accidents et de morts. 
La lecture en est encore plus violente quand il s'agit de quatre jeunes de l'âge de nos enfants, broyés à l'aube de leur jeunesse, et que les miens, les vôtres les connaissent. 
C'est le boule au ventre, le coeur au bord de la nausée, les larmes aux yeux que la journée commence. Et de là-bas, d'Australie, on vous écrit "c'est trop injuste, tellement injuste!
Et là, l'indicible, un très gros cafard ... 

Décidément ce blog vire au noir, je pense qu'un bain s'impose afin de retrouver le moral, et pourquoi pas une petite virée à Paris? Hein, pour le fun ! 

samedi 15 novembre 2014

Du stress

Etre submergée par le stress m'arrive encore, celui qui prend racine au plus profond de mon âme et met mon corps en panique, le coeur en chamade. 


Mon stress (Dubuffet à Landerneau) 

L'aigreur d'estomac guette,  l'insomnie est récurrente, et surtout, je n'ai pas faim, ce qui est un signe imparable. 
La situation est ingérable, au sens propre puisque rien, là, tout de suite, ne peut apaiser la sensation de vague, de tsunami qui me ravage. 
Qui n'a pas connu le stress
Mes premiers stress? 
Les interrogations à l'école, les devoirs, les récitations de  poésie par coeur, les retards en classe parce que ma mère m'obligeait à ingurgiter, tous les matins, mon café au lait, devenu froid avec les yeux du beurre qui nageait, en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, avec quelques croutes de pain imbibées (j'avais le temps de lire l'avenir qui m'attendait dans la bouillon jaunâtre d'un énorme bol). Je gerbais sur le chemin qui menait à la classe en braillant comme un âne, honteuse d'arriver en retard, de n'avoir pas mangé. Sur le trottoir, j'étais Caïn subissant la colère de Dieu, il me semblait voir le doigt de ma mère continuer à me menacer, courbée sous le poids du cartable, honteuse et déçue d'avoir rater le meilleur de la classe (sûrement), horrifiée par l'idée de me prendre une avoinée de la maîtresse (quoique?) et surtout d'être suivie du regard par tous les autres élèves jusqu'au confort de la place devant, à côté de Roland qui avait une petite bite, toute blanche et ridicule, comme un chewingum (il me l'a montrée à deux reprises pendant les leçons de calcul, la deuxième fois, j'ai cafté, je m'en veux encore). 
Le stress pendant l'épreuve de math au bac car j'ai séché pendant deux heures avant de me rendre compte qu'il suffisait de tourner la page pour continuer le problème, sans avoir besoin des réponses aux questions 1 et 2, après avoir réglé (au pif) les exercices de probabilité (je hais). 
Le stress du permis de conduire a fait que j'ai pris un trottoir, carrément comme si c'était la première fois que je conduisais, la honte! L'inspecteur s'est jeté sur le volant en râlant et on est rentré dare dare au parking, j'étais collée, on l'aurait été à moins. Je me suis consolée de ne pas l'avoir puisque je savais pourquoi! 
J'ai aimé le stress des examens, paradoxalement, celui qui fait que vous allez trois fois vider vos boyaux avant l'épreuve fatidique, qui rend les mains moites, fait battre le palpitant à cent à l'heure.  Lorsque les contenus sont maîtrisés et que vous êtes sure de vous, sure de ne pas raconter de la merde (ça m'est arrivé, on ne souhaite alors qu'une chose, qu'un des membres du jury mette fin à l'entretien), le stress est jouissif, on sort à peu près calme. Réécrire l'histoire ne sert pas à grand chose juste à s'évaluer. 
J'ai moins aimé le stress des inspections car le facteur élève n'est pas vraiment maîtrisable. Ma première visite, alors institutrice, avait rendu l'inspecteur hilare, en une heure, j'ai dû prononcer 160 fois "chut", alors que rien ne le justifiait! Point positif, le monsieur était ravi, content, en joie. Mais pourquoi diantre autant de "chuts", m'avait-il demandé, "tout se passait bien, vos élèves étaient charmants? Oui pourquoi donc !!!". J'ai dû lui répondre qu'il me stressait, mais que oui, ma foi, je maîtrisais ma classe! 
Bref, je stresse lorsque je dois affronter ma hiérarchie ou dire des choses que je pense désagréable  mais qui sont justes, ou que je dis de manière abrupte sans vraiment prendre de gants, je stresse lorsque je ne suis pas à l'heure ou que je risque d'être en retard. Je poireaute donc le plus souvent un bon quart d'heure avant un rendez-vous, ce qui rallonge d'autant, mon temps d'attente lorsque le professionnel lui ne respecte pas ses engagements. 
Mais il y a un stress que je ne supporte pas, le stress du stress. 
Quoi? 
Oui vous avez bien lu, je n'ai pas fumé, ni picolé, j'ai bien dormi mais je stresse à cause du stress qui monte parfois en vagues, me submerge et est incontrôlable, ingérable, dont les sources sont inconnues, infondées, résultent de mes croyances et de l'interprétation que je fais, d'un regard, d'un mot, d'une situation qui entre en résonance avec d'autres  tellement enfouies dans mon inconscient que même allongée devant quelqu'un sur le divan, je ne peux pas l'expliquer ...( je me la pète comme Caroline, mais j'ai déjà fait mon psy-out ici) ... 
C'est la tête, docteur? Ben oui! 
Secoue toi, dis stop, réfléchis aux bénéfices secondaires que tu en tires! Ben justement, là je ne vois pas, mais alors vraiment pas. Je réagis comme lorsque j'étais petite, j'ai une peur immense qui me paralyse, inconsciemment je dois risquer ma peau et je répète, inlassablement! 

Bref, y a pire dans la vie, j'en conviens, mais punaise, je suis prête à faire dire une messe, un mantra tous les mois à celui ou celle qui m'aidera à régler mon problème (peut-être à coups de pieds au cul, à l'ancienne?)

vendredi 14 novembre 2014

Philippe Meyer Le fils

Le fils de Philippe Meyer est un bon roman américain concernant le Texas!

Certes, il est bâti à la manière américaine, un chapitre par personnage, depuis le début du XIXème siècle jusqu'à nos jours. On suit ainsi Eli, Peter et Jeannie à différentes étapes de leur vie, mais le processus est pour une fois relativement subtil.  Le livre est surtout bien écrit et très bien documenté. La langue est riche, les descriptions des paysages percutantes. Il vaut plus pour l'Histoire que pour le roman, dont les personnages sont peu attachants. 
Terre de conflit, le Texas fut tour à tour indien, espagnol et mexicain, puis américain, ces derniers plus destructeurs de la nature qu'aucun de leur prédécesseur.
On s'y plonge avec plaisir même si la fin m'a quelque peu pesée, (trop long?).
J'ai particulièrement apprécié les récits concernant les Comanches, leur vie, les raids menés pour vivre puis survivre. 98% d'entre eux ont disparu de la surface de la Terre.
1850. Eli qui a été enlevé par les Comanches puis libéré, raconte sa vie parmi eux, pendant trois ans il s'identifie totalement à la tribu. "L'épidémie de petite vérole de l'année précédente avait laissé place au choléra - maladies propagées dans les deux cas par les chercheurs d'or qui faisaient leurs besoins dans les cours d'eau - et un hiver rigoureux avait achevé les survivants. ....Malgré l'extermination de dix mille Comanches, les plaines n'avaient jamais été aussi peuplées. Nos terrains de chasse voyaient s'installer toujours plus de tribus déplacées ..."

mercredi 12 novembre 2014

Woody Allen, Magic in the moonlight

Une grosse meringue rose et blanche qui ne manque pas de contenu:  le dernier Woody Allen, Magic in the moonlight. 

Que faire un jour de pluie un peu triste sinon aller au cinéma!
Donner à la caissière sa carte de piscine, qui s'esclaffe "c'est quoi, ça?"
S'excuser platement en rigolant.
S'apercevoir que sa carte d'abonnement est périmée alors qu'elle est à peine rentabilisée.
Rigoler à nouveau avec la caissière qui se plaint de sa sciatique car elle peut à peine tendre le bras afin de se saisir de la monnaie
Découvrir le confort du siège: large, profond, chaud!
Mater quelques bandes annonces.
Plonger dans l'univers des années 30, avec un Colin Firth tout à fait dans le jus; une bluette sur des rythmes de Charleston mais des dialogues profonds, sur la vie, la mort, et pourquoi pas l'amour!
Les grincheux sont malheureux, leur pessimisme empoisonne la vie, ils en oublient de respirer le parfum des fleurs, de goûter aux paysages,  de manger, d'aimer! Les optimistes sont peut-être de sombres crétins qui ne voient pas le monde tel qu'il est courir à sa perte, qui se complaisent dans la bêtise la plus crasse, prient des dieux inexistants, croient aux fadaises qu'on leur raconte mais la vie est tout de même plus rigolote avec eux!

J'aime que le cinéma m'enchante, goûter au  luxe des jardins sur le littoral de la côte d'Azur, les décors impeccables,  la chatoyance du tissu des robes et la sobriété des bijoux "so chic", le magnifique maillot de bain du joueur d'ukulele, aux muscles offerts à l'ombre chaude de quelques cyprès, le corps lustré, la voix ténébreuse chantant la sérénade à sa douce rayonnante!
Voilà, y pas de mal à se faire du bien!

dimanche 9 novembre 2014

François Morel et Carmen Souza.

Je prends plaisir à aller au spectacle, cette semaine, deux: le one man show de François Morel et la chanteuse Carmen Souza.

La jeune femme accompagnée d'un pianiste, d'un batteur et d'un guitariste tout aussi à l'aise à la contrebasse,  a une voix aux infinies variétés mais qui manque de coffre à mon goût, je dis bien selon moi, car je n'y connais rien, en voix: bercements, couinements, chuchotements, voix grave ou haut perchée. J'ai aimé cependant et notamment une interprétation de "sous le ciel de Paris" très ensoleillée! J'ai eu également un vrai coup de coeur pour le pianiste, londonien, qui l'accompagne sur scène, visiblement brillant, jeune et beau ce qui ne gâte rien ...
Le concert qui a débuté très Cap Vert a fini vraiment jazzi, ce que je préfère.
A l'origine je devais voir Mélanie de Biaso, qui a choisi une carrière américaine lâchant les bouseux de Bretagne et d'ailleurs! Pas class!

François Morel m'a littéralement enchantée! Ses chroniques matinales sur France Inter mises en scène sont un bonheur. Le bonhomme a la forme et reste un grand comédien, je ne bouderais pas mon plaisir même si le public quimpérois, très "prout ma chère" semblait à la sortie un poil ronchon... Pas tout, et je suis bon public,  puisque la salle était blindée.
Je n'avais pas encore expérimenté les places du  balcon, je ne suis pas déçue et je confirme bien que ce sont les places du pauvre ou de ceux qui ne sont pas allés à la vente orchestrée en juillet (mais qui ont fait leurs emplettes sur internet). S'y assoir est pire que l'orchestre car à moins d'1,80 m, la barre en fer forgé, garde du corps, masque le petit bonhomme seul en scène, vraiment très loin. Je n'étais pas loin de penser que j'aurais mieux goûté le spectacle sur mon canapé devant la télé.... Une fois n'est pas coutume. J'ai regretté de ne pas avoir de jumelles afin de mieux mater les expressions du visage, la sueur qui ruisselle sur le front, preuve que l'acteur en veut et nous en donne pour notre argent! J'ai dû bagarrer avec mon voisin de gauche, ventripotent, afin de conserver ma part de bras de siège et passer l'heure le foulard sur le nez, ma voisine refoulait sévèrement du goulot, elle exhalait le saucisson à l'ail par toutes les pores de sa peau, parfum matiné d'aisselles malpropres .
Des inconvénients des salles antiques, confinées et peu confortables .

vendredi 7 novembre 2014

Cher journal intime!

Aujourd'hui, lecteur, j'ai envie de ta raconter ma vie, façon journal intime… Alors si tu t'en bats la race, les c…Passe ton chemin! 

Alors voilà, mes côtes, pas terrible, j'ai toujours un mal de chien à dormir sur les deux côtés: le droit parce que mes os se retrouvent dans le vide, vu l'affaissement du bide, et ils n'aiment pas (je ne vois pas trop pourquoi parce que théoriquement ça devrait au contraire les alléger, le corps humain a des secrets que j'ignore) ; le gauche, parce que, là, c'est tout le contraire, le poids du bide pèse un max sur les côtes, qui n'aiment pas, mais alors pas du tout. Hier soir, j'ai donc été condamnée à dormir sur le dos, ce que moi, je n'aime pas du tout! Je ne peux pas trop tousser, pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque, ayant un résidu d'irritation de trachée qui dure depuis un bon mois. Je ne peux pas rire, ni courir, ni porter mes sacs poubelles, ce qui est ballot étant en mode désencombrement.... 
Pour mon dos et le début de sciatique, j'ai consulté un ostéopathe cet après-midi, je suis dubitative mais bon, mon prof de gym préféré me l'a vivement conseillé avant que ne s'installe une douleur permanente, il n'est pas aussi beau qu'on me l'avait dit mais efficace. Je me suis faite tripoter dans tous les sens, par des mains chaudes et douces, (j'aime) de façon à dévriller le corps (?), ce n'est vraiment pas désagréable! Il a repéré les bosses et les oedèmes, doit un peu connaître le corps! Il ne m'a pas fait craquer, ce qui est, à mes yeux, un vrai plus. 
Mon régime légumes porte ses fruits (ouarf), j'ai perdu le surplus, à moins que ça ne soit des muscles, compte tenu de mon impotence. J'ai même renoncé aux bains car la mer brasse beaucoup et j'ai peur d'être projetée en mode algues sur les rochers. 
J'ai attaqué le cagibi afin de jeter les vieux stocks qui datent d'il y a plus de deux ans, je ne suis pas déçue, j'en ai trouvé plein, trois énormes sacs poubelles de 50 litres, youpi, et j'ai réussi à créer du vide
Pour le moral, -je vous remercie de vous en préoccuper-, ça "roule" sous le vent des grandes marées (ça piaule comme dit le marin averti), des averses ou des grains, des moments de soleil intenses!

NB. En photographie le lieu où je me suis vautrée, la pente apparaît peu mais les pieux sur lesquels j'ai failli m'empaler, oui! Au delà de la ligne de troncs bruns, les barres rocheuses…. Je vous laisse juge. 

mercredi 5 novembre 2014

Diète numérique

La fracture numérique, je connais, je l’ai vécue: récit! 


Je ne pensais pas me passer aussi facilement de numérique! Même le téléphone dans ces montagnes sauvages,  se fait rare: l’absence de réseau est quasi automatique dès qu’on sort des sentiers battus! 
Au village, rien, au gîte rien, même pas de télévision, à 21h la troupe était au lit et à 22h nous dormions tous du sommeil du juste, jusqu’au petit matin. Certes, les chiens enfermés derrière la maison nous réveillaient parfois sur le coup de quatre heures parce que quelques bestioles viennent régulièrement les narguer, ce n’est pas l’envie qui manque d’aller les égorger (je pèse mes mots) mais quelques mousses profondément enfoncées dans le conduit auditif pallient à cet inconvénient. J'ai lu à nouveau avec plaisir!
Certes, on a bien essayé de satisfaire notre manque, au prétexte d’aller acheter quelques chaussures de randonnées dans le bourg voisin, Seix, où par miracle la 3G passait. Pas partout, ni sur la place où on se gare, ni sur celle où il y a l’église, un poil après la pharmacie et encore ! Entre le dos d’âne de Oust et le croisement plus loin. Il faut alors nous imaginer stationnées sur le bord de la route, empiétant sur  le bas côté herbeux,  seul endroit entre deux ronds points où messenger, instagram, whatsapp et autres applications étaient enfin fonctionnelles, en geeks, rigolant dans la nuit, à la lueur de nos écrans. On l’a refait une fois, malgré les 15 bornes de virages serrés, à vomir, au prétexte d’acheter des anti-inflammatoires. Au top, on était toutes au taquet, branchées sur le téléphone à guetter la 3G, tandis que les messages en attente tombaient en rafale, seule la conductrice souffrait en silence de ne pouvoir se jeter sur son portable! 
Les virées vers le Saint-Graal ont vaguement satisfait notre soif de connexion! Faut pas pousser mémé dans les orties, comment faisait-on avant ? 
Oui avant? 
Il n'y a pas si longtemps où il fallait aller téléphoner au bureau de tabac-épicerie-boulangerie-bistrot, où l'on prenait l'eau à la pompe, où l'on jetait tout au fumier au fond du jardin?
Et qui habitera ces villages quand les vieux seront morts? 
Là où je viens depuis plus de 20 ans, chaque année, même le maire habite Toulouse et se fiche comme d’un guigne des trois pékins restés vivre sur place! 
Etre reliés au monde via internet? Une utopie! 
Même avec une box, les ordinateurs rament! 
Imaginer télé-travailler? Même pas en rêve! 

La fracture numérique est partout, Paris et les grandes villes sont connectées parfois au de-là du raisonnable, ailleurs c’est le désert! Entre Rennes et Lorient, entre Bordeaux et Toulouse, les no man's land sont de plus en plus fréquents, les coupures intempestives tout autant. Il faudrait l’inverse. J’accuse les politiques incompétents, déphasés, incapables de penser l’avenir, plus préoccupés de ronds-points et de ronds de cuir ou de chrysanthèmes, de ne rien faire et en conscience! 

lundi 3 novembre 2014

Le jour où j'ai failli mourir!

J'ai expérimenté la gym acrobatique, en montagne....

La montagne reste un milieu dangereux et pourtant, ce n’est pas pour me vanter, je connais, depuis longtemps. J’ai fait de l’escalade (ici), j’ai randonné tous les ans, parfois plusieurs semaines, j’aime et je suis on ne peut plus prudente, voulant, surtout l’hiver, conserver mon patrimoine: chevilles et genoux intacts! Mais voilà, parfois, on fait des trucs, on ne sait pas trop pourquoi et là, c’est l’accident bête, la chute, la tuile, la connerie! 
Ainsi, après que l’ado, qui n’est plus rebelle, ait clamé qu’elle avait pris une option de descente des plus débiles, certes légèrement humide, j’ai quand même, en faisant un poil plus attention, tenter le saut ! 
Et là, je n’ai plus rien compris, j’ai sans doute rebondi, une première fois sur mes deux pieds, puis sur un tronc, sur le dos, façon tortue, je me souviens vaguement m’être dit, «tiens, le sac amortit », puis une troisième fois sur le ventre avant de me  stabiliser sur le dos, bloquée par un ultime tronc juste avant les barres rocheuses.
Mon premier réflexe, ayant entendu pendant toute l’opération, les hurlements de ma fille et de mon amie, a été de m’asseoir, hébétée, mais vivante et surtout ni morte ni hémiplégique. 
Vous ne pouvez imaginer le bonheur que représente le fait de se redresser, de réfléchir si tout fonctionne, de penser à bouger les bras, les jambes, à tourner la tête, de se lever, de reprendre le sac à dos (mon sauveur) et de rassurer l’entourage! 
Mais redescendre est hyper stressant, j’avais hâte de mettre mes fesses dans l’eau froide (dans le torrent), la solution fut de me coller un linge humide dans le caleçon, puis de faire un sauna et de me caler sur une chaise ou au lit, après un massage aux huiles essentielles en priant que le lendemain je pourrais bouger sans trop souffrir ! 
J’ai honte!
Je suis hyper vexée, mais intacte, n’est ce pas le principal? 
Le jeudi matin,  j’ai eu bien du mal à me mouvoir mais il faut bien avouer qu’avec un sac à dos vissé, très serré sur les hanches (plus jamais sans lui), deux bâtons entre les mains, sur un chemin herbeux et aérien, j’ai pu faire l’ascension du mont Béas. Certes, un fois le retour à terre, car il faut bien le dire, grimper vers les cimes vous porte hors du monde, un poil au dessus des autres tandis que les vautours planent en l’air, 8 bestioles immenses qui attendaient la chute définitive, j’avais toujours mal. Soigner par le forcing n’est pas véritablement la meilleure idée, j’ai dû me résoudre aux anti-inflammatoires en espérant qu’ils feront des miracles, je suis moulue, tuméfiée, je ne sais pas si mes os sont toujours en place, je prie pour que ça ne soit que des bleus, les effets des chocs, du stress ! J’aurais pu être empalée sur un tronc, dévisser les  barres rocheuses, en gros je me suis vue mourir.
C’est ballot !


Vendredi soir, je me suis demandée si j’avais bien fait de marcher coûte que coûte sous ce soleil radieux…. Une fois, « froide », même se coucher et surtout se relever, s'apparente à un exploit! J’ai tenté aussi le vautrage sur le canapé tout pourri sans plus pouvoir en sortir ! Je vous passe les ricanements des ados et de Choupinette prenant des photographies pour envoyer aux copines avec des commentaires assassins du type, «sa plus grande expérience avant de mourir », « on a failli laisser son corps aux ours » , « l’acrobate » et la photographie assassine légendée, « le résultat après deux saltos et 10 m », « empalée sur un tronc » …  

samedi 1 novembre 2014

Du bonheur de la montagne!

Il y a quelques années, une publicité vantait les mérites des cimes avec un slogan que j’ai toujours trouvé crétin : « la montagne, ça nous gagne », pour autant il était efficace puisque je ne l’ai pas oublié! 
Vue du Port de Saleix sur le Mont-Vallier. 

Se dorer au soleil à l’issue d’une longue montée entre blocs et énormes cailloux qu’il faut enjamber, parfois en mettant le genou, sur des sentiers parfois bien tracés qui scarifient la pente herbeuse. Il s'agit de cheminer lentement pour ne pas se lasser, ni s’essouffler, se fixer un objectif où s’arrêter, boire, manger un figolu (c’est le gâteau à la mode de la semaine, juste ce qu’il faut de sucre), contempler, allongée dans l'herbe, jouir du temps qui passe et du paysage. A l’arrivée, un lac, un col, un sommet, se poser lentement et se chauffer sous cet soleil éclatant d’automne, chaud malgré tout. 
Le bain est frais, très, mais on s’habitue à tout et au bout de trois jours les gaies randonneuses sont  capables de faire quelques brasses, voir de prendre trois baignades, sans mettre toutefois la tête sous l’eau. J’aime marcher sur le fond noirâtre, tout doux et me demander quelles bestioles peuvent bien s’y être enfouies pour passer l’hiver. On trouve encore des grenouilles minuscules dans les marouillaux ou de gros et gras têtards, des poissons dans les lacs herbus de  faible altitude, ils se jettent sur les morceaux de pain qu’on leur lance. 


Il est bon de se gaver de charcuteries locales, une semaine n’est pas coutume, de fromages de brebis très goûtus, ou de boire goulument des chocolats chauds, lentement mijotés avant de partir. 
Je crois bien que cette parenthèse, sans internet et presque sans téléphone, sans télévision, sans radio, a un petit goût de paradis. 
Mais pas sans kilos! Tout dans le ventre,  gonflé comme une outre. Ils  vont être diablement difficiles à perdre (et quand je dis ça, j'ai rien dit! Punaise, la montagne ça nous gave!)


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