mardi 29 juillet 2014

La touffe ...

La mode est à la touffe


Aujourd'hui, les garçons mettent un point d'honneur à être la mode capillaire. 
Ils cultivent la touffe façon champignon sur l'avant du front. Les tempes restent rasées, la nuque courte. 
Rien à voir avec Lucien de Margerin, non plutôt chou à la crème ou crottin de cheval, bouse évaporée sur le dessus du crâne, un poil crêpée, voir bouffante. 
Je préfère largement cette mode à celle qui consistait à se balader tête rasée, façon taulard. C'était affreux, affreux, surtout chez les bruns dont la tonsure noire se voyait très nettement. En plus, ils n'avaient pas très bonne mine, ils avaient le teint blafard et anémié, -c'est l'âge où généralement on se vautre sur son lit à jouer à la PSP-, ils avaient des trognes de serial killers! Je les imaginais armés d'une hâche ou d'une tronçonneuse, prêts à faire la peau aux bourgeois. J'ai le vague souvenir que cette mode sans poil s'accompagnait du port de pantalons trop grands qui leur tombaient sous les hanches, montrant un début de raie des fesses, mais je confonds peut-être. 
La touffe, c'est mieux, nettement, plus humain, mais, parfois, carrément , tartignol, notamment quand le temps se met à la pluie et que le cheveu frise. Dur dur de garder le poil lisse, gonflé juste ce qu'il faut et propre, sans l'once de brillantine. Le temps du gel et de l'huile de cheveux est terminé, le petrol han donnait l'impression que le gras suintait, que l'hygiène était douteuse. Aujourd'hui, le boutonneux sort pomponné, fleurant bon le sent-bon, à la mode! Je ne vois plus guère de différence avec les filles! Y-en-a-t-il déjà eu? Certes, certains garçons cultivaient le "jean-foutisme", leur dégaine négligée pouvait donner l'impression qu'ils n'avaient rien à faire d'être à la mode, mais, au final, n'était-ce pas, non plus savamment cultivé?
J'ai le souvenir d'un élève particulièrement sale dont on ne savait que faire en classe. Tout autour de lui, un no-man's land était maintenu par les camarades tellement il puait, (appelons les choses par leur nom): des pieds, des aisselles, ses fringues sentaient la friture, les ongles étaient douteux et le cheveu, long, huileux. Je devais supporter plus que les élèves étant bien connu que les espaces vacants sont devant, les fonds de classe blindés. Je subissais donc, sous mon bureau, ses pieds puants qui dépassaient largement m'obligeant à de fréquents aller-retour dans les allées ou vers la fenêtre que je maintenais ouverte alors que je suis plutôt frileuse!
Les grosses allusions concernant les progrès de l'hygiène au XXème siècle, notamment après la seconde Guerre mondiale avec la création des salles de bain, l'arrivée de l'eau courante dans les maisons et surtout de l'eau chaude,  ne l'ont jamais incité à se laver, il ne comprenait pas! Un jour, à la piscine, ses petits camarades l'ont coincé dans les douches (façon commando) afin de déverser sur sa tête une bouteille de shampoing! Visiblement, il ne profitait même pas de devoir passer par les douches pourtant obligatoires pour se récurer! Il cultivait la crasse, elle devait lui tenir chaud!
J'ai toujours été confrontée au désir de dire "lave-toi" de manière abrupte et celle de ménager les susceptibilités, eu peur de vexer. Je crois me souvenir que le gars en question avait dû répondre une fois à un camarade sans état d'âme, que chez lui, on économisait l'eau et qu'il était hors de questions de prendre une douche plus d'une fois par semaine. Assurément, il pratiquait l'économie au point de ne jamais en prendre!


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