mercredi 30 avril 2014

La somme de mes petites contrariétés.


La flotte à longueur de journée
La pelouse qui pousse tellement vite que je n'ai pas le temps de profiter d'un gazon impeccable, j'adore quand il ressemble à un green et qu'une myriade de pâquerettes n'en gâche pas le vert, pff, ...Les petites fleurs blanches sont pourtant magnifiques.
Le tapis du salon dégueulasse.
Le bruit du marteau piqueur gigantesque qui n'arrive pas à venir à bout d'une boule de granite bleu.
La grande qui rate un rendez-vous chez l'ophtalmologiste obtenu de hautes luttes car perdue dans la campagne, elle a atteint Gourin avec 45 minutes de retard.
Je hais les GPS, ils vous scotomisent, rendent abrutis.
Les mauvaises herbes qui poussent, que moi seule vois, qui dardent vers le ciel leurs feuilles au milieu des arméries maritimes. 
L'absence de planning à un jour (alors à une semaine, un mois, six mois n'en parlons même pas), car le mâle est liiiibreeee et ne prévoit pas, rien, jamais.
Les courses toujours renouvelées et le frigo qui se vide à vitesse grand V.
La jolie nappe blanche, neuve, en pseudo vinyle,  déjà tâchée d'une énorme flaque de café, indélébile.
Les quelques kilos superflus qui s'accrochent vaille que vaille.
La procrastination à l'ordre du jour.
Le printemps à l'heure de l'hiver, mâtiné de fraîcheur, un petit 12° à l'aube.
Nantes si loin, Laval si loin. 
Mais, depuis ce matin, je sais me servir d'une tronçonneuse, pas sans arrière-pensée toutefois, marquée par le film massacre à la tronçonneuse dont je ne connais que le nom. Je me suis gantée de cuir,  j'ai eu un peu  peur qu'elle ne se retourne contre moi et m'arrache un bras.
Cela étant, l'activité remet les pendules à l'heure, relativise la somme de mes petites contrariétés, tout à fait ridicule!

lundi 28 avril 2014

Le rapport Pilecki.


Le rapport Pilecki, déporté volontaire à Auschwitz 1940-1943 est un livre passionnant. 
Witold Pilecki est polonais, il se fait volontairement arrêter lors d'une rafle par l'armée allemande en septembre 1940, son objectif étant d'être interné dans le camp d'Auschwitz afin d'y constituer un réseau de résistance. Il s'évade au printemps 1943 après avoir, en vain, à travers des rapports confiés à des évadés ou des personnes libérées, informé des conditions effroyables de détention.
Des précisions historiques, en encart,  d'Isabelle Davion, l'analyse d'Annette Wierviorka permettent de mieux comprendre le fonctionnement du camp, qui est d'abord un camp pour les Polonais.
J'avoue avoir découvert à la lecture de ce texte remarquable, une histoire qui m'était alors quasi inconnue, celle du camp avant 1942. Je n'en connaissais jusqu'alors que les témoignages de Charlotte Delbo ou des survivants juifs. 
Je réalise à quel point les Polonais ont pu souffrir des exactions nazies, combien fut importante l'importance  la Résistance polonaise.

samedi 26 avril 2014

Le legs d'Adam, Astrid Rosenfeld.


A Berlin, en 2004, au moment même où sa vie personnelle le plonge dans le désarroi, le jeune Edward Cohen – propriétaire d’une boutique de mode branchée – tombe sur des notes laissées par son grand-oncle Adam. Ce dernier a dix-huit ans en 1938, et lorsque sa famille s’apprête enfin à quitter l’Allemagne pour se réfugier en Angleterre, il rencontre Anna, une jeune fille qui incarne tout ce dont il a toujours rêvé.
Quand cette dernière disparaît, il n’a alors d’autre choix que de partir à sa recherche, en Pologne… Car Adam est un rêveur, élevé par l’excentrique Edda Klingmann qui lui enseigne qu’il ne faut jamais avoir peur de rien. Il va jusqu’à échanger son identité, travailler pour un dignitaire SS, et pénétrer dans le ghetto de Varsovie pour essayer de retrouver Anna.
Plus de soixante ans plus tard, Edward découvre non seulement le récit sidérant de la vie de ce grand-oncle à qui une ressemblance physique très forte le lie, mais aussi la force du passé.

Le legs d'Adam est un roman qu'on ne lâche que lorsqu'il est fini. Bien écrit, bien traduit, il est réellement passionnant et renouvelle la loi du genre concernant la Shoah et les récits romancés qui jusqu'alors ont pu être écrits. Il fait vrai, c'est probablement sa qualité première.
Les portraits des personnages sont criants de vérité ce qui est probablement dû aux talents de cinéaste de l'auteure, directrice de casting. Ces hommes et ces femmes sont fiers, lucides, j'imagine un film, les photographies des scènes décrites, le jaune des roses dont il est question, les cheveux bleus de la grand-mère etc.....
Le livre, sans pathos, restitue à merveille l'ambiance du Berlin contemporain comme de la Pologne des années noires sous la botte nazie, de nombreux faits ou portraits sont historiquement attestés.
Le legs d'Adam est un livre à lire, conseillé par de nombreux libraires mais dont on ne trouve aucune critique "intitutionnelle" sur le net. J'ai dû lire en allemand une interview de l'auteur, puis renoncer et me coltiner le charabia traduit par google afin d'en savoir un peu plus sur les modalités d'écriture d'Astrid Rosenfeld dont la famille pendant la guerre, contrairement à ce que laisse penser son nom de famille, a dû produire un certificat d'aryanité. La famille de mon ami allemand qui s'appelait Kaufmann s'était également trouvée dans la même obligation car le nom signifiant littéralement commerçant donnait à croire qu'ils auraient pu être juifs. 
La jeune écrivaine, - 34 ans- dit à juste titre qu'il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle s'intéresse à cette problématique comme beaucoup de jeunes de sa génération.

jeudi 24 avril 2014

Cyrano de Bergerac, Philippe Torreton


Quand Paris vient en province, le plus souvent c'est au théâtre: avec Philippe Torreton dans le rôle de Cyrano d'après une mise en scène de Dominique Pitoiset.
Standing ovation! Excusez du peu! 
Et il le vaut bien...
Trois heures sans entracte, sur le feu, chaud bouillant, superbe.
L'on comprend mieux pourquoi il y a les acteurs de la comédie française et les autres.
Cyrano est vivant, il est notre interlocuteur, notre pote. On rit beaucoup, mais j'avoue avoir versé une petite larme sur la fin.
Le texte est d'une étonnante modernité.
Un régal. 

PS A Quimper cependant, théâtre et culture riment avec inconfort dans une salle quasi neuve, ou comment passer 3h à se contorsionner, les genoux sous le menton, dans la petite brise fraîche de la sortie de secours, à trois rangs de la scène? 

mardi 22 avril 2014

L'homme fait l'actu...


Ce matin, j'ai eu un choc, en découvrant la page entière du Ouest-France concernant le 36ème Spi Ouest-France-Intermarché : 17 portraits de bonshommes, chacun vainqueur d'une régate sur un voilier de gabarit différent. 
D'une part la voile, à l'évidence, est surtout une affaire de couilles, exclusivement,  hormis la magnifique Marie Bolou qui navigue en laser, dont au final on fait  peu de cas! Vous connaissez  l'espoir olympique française  en voile? 
D'autre part, me suis-je dit, la femme est bien peu visible dans l'actualité du jour. 
Dans Ouest-France, on la trouve au Burkina Faso, en grand-mère "qui carbure au solaire", en dernière page ; en Une, devant un rayon de volailles " le poulet français résiste", en publicité,  mais nulle part en page 2, 3, 4, 5, 6, 7 ; puis elle apparaît, en artiste ou à la cueillette du muguet, lorsque la presse se fait locale, "trou du cul du monde", elle participe aux entraînements spécifiques en trailers féminines page 9 (activité sportive qu'elle découvre), aux compétitions de twirling, aux Working On Women d'Albacete ou pour la défense des consommateurs de Quimper. 
Les femmes sont donc visibles plus fréquemment lorsqu'il s'agit de l'actualité très locale, pour des activités dans lesquelles elles s'investissent qui touchent au social ou aux sports dit féminins des petites communes. Elles disparaissent à nouveau dans les pages sportives nationales ou régionales laissant la place à un feu d'artifice masculin. 
Alors quoi? 
La femme ne fait pas de voile, la femme ne fait pas l'actualité, la femme est invisible.
D'aucuns me diraient mais elles ne veulent pas, elles ne font rien, elles se laissent aller, elles refusent, elles préfèrent rester peinardes à la maison à torcher les mômes... Ben voyons! 
Il est fort probable que le problème est beaucoup plus complexe et je laisse à mes blogueuses favorites engagées dans la cause des femmes la réponse à cette problématique choquante.

lundi 21 avril 2014

Week-end culturel ...



Pâques, ici, c'est roots
Point d'exposition Van Gogh, point de photographes mondialement connus, aucun spectacle international, mais les joies de la province chère aux Parisiens et aux habitants des grandes villes qui se la pètent et viennent chez nous humer le fumier des épandages, le fumet des algues en décomposition,  ramasser des coquillages et poursuivre  sur les  plages les mouettes et les goélands.
Une des grands occupations du week-end pascal, hormis la messe, reste le festival du livre et mer. Ce dernier qui existe depuis trente ans, n'a jamais réussi à prendre un envol régional, encore moins national comme par exemple les Etonnants Voyageurs de Saint-Malo. Non, il est resté confiné dans le catafalque noir que constitue le centre culturel local, aux murs tendus de tentures sombres cache-misère, sans lumière si ce n'est celles artificielles de quelques spots antédiluviens, ce qui sied à une salle de spectacle. Cette année pour égayer, ou alors parce que la minuscule salle de conférence à l'étage devait être occupée, une jolie tente occupait la rue pour les conférences où se pressaient une dizaine de spectateurs attentifs. Pour autant, il fallait faire la queue à la caisse pour entrer (3 euros) et la queue pour payer les deux ou trois livres achetés dans le meilleur des cas. Il fut un temps où la moitié de la ville recevait une invitation tandis que le pauvre nouvel habitant, ignorant les usages, payait plein pot, j'avoue avoir été dépitée à cette époque! Depuis, quelques passe-droits doivent bien exister mais le festival souffrant de la faiblesse des subventions ne peut plus se permettre de trop grande générosité. 
Quelques auteurs bravant l'ennui d'un dimanche pascal signaient leurs ouvrages, les habitués manquaient à l'appel ayant probablement d'autres rendez-vous plus prometteurs.

L'autre festival, plus confidentiel, au bar des Glénan,  faisait le plein, 500 visiteurs ou un demi millier, (ce qui fait plus classe sous cet angle-là). Il a  bénéficié  d'une publicité hors pair dans la presse locale, sur le mode humoristique, et de l'énorme capital de sympathie pour les organisateurs : le festival de la boule. Non ce n'est pas ce que vous imaginez, il s'agit de la boule de neige, celle qui fait rêver les enfants dans les boutiques de colifichets et autres babioles comme la mouette en plastique ou la poupée en habit traditionnel que l'on gardait précieusement dans  sa boîte de plastique à cordon, de peur qu'elle ne prenne la poussière. 
Les Chionosphérophiles se sont précipités en masse pour partager leur passion et la faire partager.
L'objet invite à la rêverie et au voyage, le collectionneur en a tapissé ses toilettes et comme il le souligne " dans 2 m2 je fais le tour du monde et je médite. La perfection de la sphère me plonge dans un monde rassurant et balisé". Pourra-t-on jamais mettre  sa vie en boule afin d'en attiser les bons moments?
Pour ma part, je n'ai qu'une boule, celle offerte par Sameplayer, il y a trente ans sur l'air de " tiens voici la première d'une longue série" mais c'est la plus belle! Elle  entraîne sur une petite musique de circonstance,  le père Noël et ses rennes autour du monde.

dimanche 20 avril 2014

Sales bêtes!



Tandis que je faisais mes emplettes de poissons frais chez Gisèle, en l'écoutant d'une oreille raconter comment elle avait payé de la grosse sole au prix de la moyenne, j'admirais le mur immonde de l'église, mur raté et indigne d'un lieu de culte,  mur bâclé type dancing, mur à pisse car fait de racoins propices à la vidange de prostate de ces messieurs s'il n'y avait pas quelques hortensias rabougris qui vaille que vaille tendaient vers le soleil leur future boule de fleurs bleues.
C'est alors que mon regard fut attiré par une scène cruelle, un énorme goéland mâle, noir et blanc, au bec acéré tirait de la retraite où il s'était réfugié un pauvre petit pigeon, frémissant des ailes. Il l'avait saisi par le cou, l'agitait violemment avec la ferme intention de le becqueter avant de l'avaler tout cru, de lui faire la plume, puis la peau et de se repaître de ses entrailles encore chaudes! J'ai demandé à google qui me signale qu'il est effectivement coutume, pour les goélands, de manger du pigeon, je vous fais grâce des scènes cruelles diffusées sur you tube comme celle où un de ces palmipèdes noie le pigeon avant de le dévorer.
Diantre, me suis-je dit, le monde des volatiles est un monde cruel, un monde de prédateurs où les forts font la loi, se gavent sur le dos des petits faiblards et sans défense! 
Je n'ai pas assisté au carnage plus préoccupée par mes langoustines vivantes, les bouquets de crevettes, le futur rôti de lotte et la mayonnaise de Gisèle qui ne fait pas grossir.

vendredi 18 avril 2014

Bouzin, zinzin...


Notre quartier est l'objet de travaux, nous allons avoir le tout à l'égout! Fini le débouchage sauvage de mes canalisations avec le tuyau d'arrosage, (je suis experte),  je vais enfin bénéficier d'un pompage municipal de ma merde familiale. C'est obligatoire de toute façon, une loi oblige le particulier à se brancher dans les deux ans aux canalisations communes, sinon la répression financière sera sévère. 
Depuis un mois, la rue ressemble plus un à un champ de bataille qu'à une voie de paisible quartier périphérique, un lotissement de pavillons et de maisons individuelles où mon beau-frère, il y a vingt ans, a promis que je deviendrai alcoolique. Il n'y avait pas pire que la vie de banlieue, l'enterrement première classe, l'étouffement, la déchéance et en plus dans une ville de moins de 20 000 habitants,  en province et en Bretagne. (Terre battue, sabots et galettes saucisses)
Je me voyais déjà, le nez comme une fraise, la voie rauque, la bouteille dans le cartable délicatement camouflée dans un enrobage de sky, brun, imitation cuir. Je finirais bourrée sur mon canapé, tout juste capable de ramper jusqu'à mon lit, le cerveau en compote incapable de tenir une conversation plus de trois minutes sur des sujets aussi triviaux que l'installation du tout à l'égout. 
Bref, ici, le sol étant en granite, la pelleteuse dégage 2,50 m en moyenne par semaine lorsqu'elle tombe sur un énorme bloc, une belle boule, bien grosse et bien solide... Les ouvriers ont achevé un marteau piqueur et ont dû faire venir un nouvel embout, qui met en miettes la pierre au son du tac tac tac .... Le soir venu, le calme est au rendez-vous mais il faut compter avec le chien du voisin, le kärcher qui prépare les terrasses pour les touristes et mes envies de meurtre. 
Pff... 
Cependant, le débriefing avec l'ado rebelle rentrée de Brest me met en  joie, elle a un don particulier pour raconter ses aventures hebdomadaires, sa découverte du magnifique jardin botanique de la ville blanche, que j'ai bien envie de visiter.  Le coucher de soleil est fabuleux, la mer est d'huile, le ciel limpide, insectes et pollen brillent dans la lumière dorée, c'est franchement un des meilleurs moments de la journée avec le footing sur le chemin côtier au petit matin. 



mercredi 16 avril 2014

Alpaga


J'avais trouvé une magnifique écharpe en alpaga, une des fibres les plus fines et les plus luxueuses au monde (c'est Wikipedia qui le dit). C'est chic, me suis-je dit, superbe, chaud, élégant, raffiné et lumineux pour les longues journées d'hiver. Le produit sied  à l'homme moderne, égayant les lourds manteaux noirs... Sauf que, le cache-col doit être vivant, il peluche, laissant partout où il passe des moutons de laine plumeuse, couvrant les épaules d'un revêtement pelucheux, blanc, collant, incrustant et même plus ...
Le problème est que l'on ne s'en rend pas compte tout de suite.
Je me souviens être allée prendre un café dans un des ces bistrots qui ont gardé les banquettes à l'ancienne, sur les grands boulevards d'Angers, déshumanisés et vidés par le passage du tram et l'arrachage des arbres que les nouveaux freluquets qui les remplacent, mettront des décennies à combler .
Bref, en partant, le manteau du mâle viril était couvert de poils qu'il a tenté d'éliminer à grands coups de taloche, de casquette et de brossage du dos de la main, se plaignant auprès du barman qu'un chien avait dû coucher là, polluant de son pelage la banquette en sky rouge ...
Etonnement du loufiat, " pas de chien ici à ma connaissance" mais bon, poli, il n'a rien fait de particulier.
L'opération s'est renouvelée au restaurant, décidément, les chiens à Angers perdaient tous leurs poils, pour un peu on en aurait trouvés dans notre lit ....
Je ris encore après avoir réalisé que le foulard en alpaga, s'étiolait partout où on le couchait!
Le propriétaire l'a fait bouillir et essorer afin de lui faire rendre raison, de calmer les pertes, en vain puisque aujourd'hui, en plus de continuer à semer des petits partout, il ressemble plus à une serpillière qu'à un cache col "so chic"!

lundi 14 avril 2014

Paris, épisode 1, la revue des musées.


Dans la rubrique "ma vie est tout à fait fascinante" voici, un pot pourri de mon escapade à Paris, pour une bouffée d'air, quitter ce rocher où je suis scotchée comme une bernique! 
Bouger...
J'ai donc fait le plein d'expositions et de musardages le nez en l'air à la manière des boulimiques.
J'ai aimé :
- l'exposition à la BNF, François Mitterrand, Eté 1914, les derniers jours de l'ancien monde, le temps suspendu à l'orée de la guerre,  utiles exposés des conférenciers qui se partageaient de nombreux groupes.  Il y a peu de photographies mais beaucoup de documents qui méritent une bonne explication afin d'en comprendre le sens historique. Je retiendrai la lourdeur du fusil Lebel, 4,8 kg et plus de 1,50m de long ce qui, pour le moins, devait être particulièrement pesant pour partir à l'assaut des tranchées ennemies ; l'essayage du casque à pointe et viens Poupoule de Félix Mayol.  L'esplanade était déserte, à peine ventée, la chaleur étouffante derrière les vitres où l'on pouvait confronter les récits de guerre du tonnelier Louis Barthas avec les photographies actuelles des champs de bataille de Lorraine. L'exposition est également virtuelle.

- J'ai sacrifié à Cartier-Bresson, à Beaubourg, avec bonheur puisque sur le créneau 18h-20h personne ne faisait la queue, ni à l'entrée, ni devant les clichés. J'ai particulièrement aimé le jeu du mystère de l'enfant perdu!  Publié dans Ce soir, les parents qui reconnaissaient leur enfant, à la Une du quotidien, étaient invités à se présenter au journal afin de recevoir 200 francs. Quelle drôle d'idée! Cependant, n'ayant pas pris d'audioguide, j'ai cherché en vain une explication sur place.... Heureusement qu'il y a google!
- Epatant, Mapplethorpe au Grand Palais, des clichés énormes, d'une qualité extraordinaire,  des fleurs et des portraits de personnalités qui semblaient plaire davantage au visiteurs que toutes les belles bites photographiées! Le portrait de Patti Smith de la pochette de disque, Horses, vous replonge irrémédiablement dans le souvenir de Gloria qu'on braillait comme des ânes à chaque boum! Les jeunes filles en fleur qui m'accompagnaient connaissaient, ce qui m'a fait grand plaisir.
- Martin Parr à la Maison européenne de la photographie ne déçoit jamais, sauf que le photomaton était en rupture de stock de papier, frustrant pour les amoureux. Mention spéciale pour Fouad Elkoury, photographe libanais qui mêle les paysages urbains au quotidien, à la guerre et à la poésie en projection triptyque.
- Moins séduisant pour cause d'ambiance grotte, - presbyte s'abstenir-, à visiter uniquement quand il neige, qu'il pleut et que la balade s'avère impossible, l'inénarrable musée du quai Branly, sombre, étouffant, plombant le moral. Il porte une atmosphère de fin du monde, comme si il constituait l'expiation des occidentaux coupables d'avoir pillé les peuplades colonisées. Les Indiens des plaines ne sont pas seulement des artisans talentueux ayant le goût du beau mais des artistes !!!! Le procédé agace...
- Je conseille l'exposition Gotlib uniquement quand il n'y a personne, et si tel n'est pas le cas, échappez-vous pour la superbe exposition permanente du Musée d'art et d'histoire du Judaïsme...
A suivre demain parce que je ne me nourris pas uniquement de culture. Amen!




jeudi 10 avril 2014

Fumier


Oyez, oyez, le printemps est arrivé, la Bretagne se couvre d'une odeur de purin du plus bel effet!  Le fumet s'accompagne d'une explosion de jaune, celui des genêts et des ajoncs.
Le pays  pue!
C'est l'heure de l'épandage, activité codifiée, légale, mais polluante, chargeant les  nappes phréatiques et les cours d'eau de produits qu'il ne faut mieux pas connaître...
J'aime (l'odeur pas les nitrates). 
Je pense alors aux fermes où j'allais petite chercher le lait, assister à la traite et nourrir les lapins. La fermière assise sur un trépied s'excitait sur les pis, tandis que le lait, en jets violents et droits, giclait dans le seau mousseux à moitié rempli. J'aimais tout particulièrement le premier tir qui frappait la tôle.
La vache balançait de grands coups de queue pour chasser les mouches qui se régalaient sur les croutes de bouses collées sur son arrière train, il est probable que la pureté du lait devait en être entachée ... Mais on était immunisé.
Le purin s'écoulait en ruisseau vers la mare en contre-bas de la cour où courait la volaille: des poules surveillées par un coq fier comme artaban, la crête rouge écarlate, deux fois plus gros que les femelles, indifférentes à son port de tête. Le jars me faisait particulièrement peur, il m'avait pincé le mollet une fois (la sale bête), il ignorait les dindons et les canards. La cour était particulièrement cracra entre les fientes, la boue et le purin. De temps en temps le cheval de trait y lâchait son crottin.
J'aimais nourrir les lapins dans leur clapier avec du plantin puis on allait jouer dans les bottes de paille de la grange: grimper l'échelle, se vautrer. On en sortait couvert de griffures sur les mollets à la peau craquelée par le soleil. 
La journée terminait par une balade vers les champs afin de voir les chevaux, énormes, ils m'inspiraient un peu de crainte car l'histoire familiale restait marquée par la mort d'un arrière grand-père ayant reçu un coup de sabot à la fin du XIXème siècle. 
Grimper sur la barrière de bois présentait une part de risque, certes, mais infiniment moins dangereuse que de s'approcher du cheval.
Il me semble sentir à nouveau la rugosité de l'écorce que j'aimais caresser jusqu'à la marque d'usure faite par la main du paysan qui la faisait pivoter.

lundi 7 avril 2014

Sexisme ordinaire ....


La scène se passe devant la télé, un soir vautré devant le Cercle, émission intéressante de critiques de films sur Canal+. Beigbeder mène tambour battant la soirée, le poil long, la barbe rase, négligé mais chic, la blague potache et bon enfant sur le bout des lèvres. De frétillants critiques se renvoient la balle autour de la table, deux femmes, voire trois, mais rarement et quatre hommes, jamais les mêmes... 
" Quelle dentition elle a celle-là! Devrait pas la laisser à la télé, elle est moche!" 
Que la critique en question s'exprime bien, qu'elle apporte un éclairage intéressant par rapport aux autres, que ce qu'elle dit soit intéressant et subtil, ne comptent visiblement pas! Que les  mâles présents sur le plateau ne soient pas des Apollons, loin de là, n'a, par ailleurs, pas l'air de choquer: l'homme ne vaut que par son discours! 
A l'inverse, Enora Malagré a eu droit en son temps,  aux honneurs des journaux, elle qui fait la paire avec Hanouna et qui semble-t-il n'a pas la langue dans sa poche! Jolie et vulgaire semble dire la presse, c'est incompatible, du moins ai-je lu l'article dans ce sens, ce que d'autres ne manqueront pas de faire également...
Et pour clôturer, le 5 avril, une demi-page dans le Télégramme de Brest, "Politique. De l'importance de l'accessoire. L'auteur Anna Cabana consacre une partie de son article au chignon de Ségolène Royal, à l'émotion triomphante de Duflot et pour faire bonne mesure, à Valls afin de signaler non pas qu'il a des émotions de gonzesse, ou une chouette coiffure qui  ferait de lui un nouvel homme, comme c'est le cas pour Royal, mais qu'il sait être attentif aux moindres détails et en l'occurrence pendant la campagne des présidentielles à ce que la cravate de Hollande soit droite. Bref, un article pour ne rien dire si ce n'est renforcer les stéréotypes, les réflexions à la con sur les femmes de pouvoir. 
C'est donc la double peine que nous encourons. Ce discours commun modèle encore fortement nos filles, quoiqu'on dise ou fasse, par ailleurs, pour leur donner toutes les chances face aux hommes.

Doris Lessing, les grand-mères


Il est certain que si Anne Fontaine avait gardé ce titre pour son film, au lieu de Perfect mothers, l'audience aurait été moindre. Avant même de voir l'affiche, on aurait pu imaginer Bernadette Chirac ou Patti Smith en aïeules  rassies et revêches, sans aucune envie de les voir.
Naomi Watts et Robin Wright dans les rôles titres nuancent certes l'imaginaire, 45 et 47 ans respectivement, elles ont l'âge d'être grand-mères certes mais, métier oblige, pas vraiment le look, du moins, elles sont peu conformes aux stéréotypes! 
J'ai donc vu cette aimable bluette sur ma télé, mais je n'ai pas vraiment compris la fin toute occupée à de multiples tâches, puisqu'il faut bien l'avouer, c'est loin d'être un chef d'oeuvre qui vous scotche à votre écran. Cependant, pas de scènes de cul lourdingue, l'émotion filmée à fleur de peau, le jeu des actrices tout en subtilité, des jeunes gars sublimes, mais pas que... intelligents, fins, émouvants. Les paysages sont magnifiques et donnent envie d'aller goûter à la nouvelle Galles. 
J'ai donc acheté l'ouvrage de Doris Lessing dont le film est tiré, rassurée sur l'écrivaine, prix Nobel de littérature...C'est la première fois que je lis un de ses livres et j'ai longtemps cru qu'elle n'écrivait que des bluettes de gare! L'écriture est aisée, l'exposition des sentiments subtile, en tout point identique au film. Du coup je reste un peu sur ma faim, avide de résolutions tranchées des problèmes et  de fin heureuse. 
Ce petit ouvrage publié en poche (j'ai lu) me donne envie de lire d'autres livres de Doris Lessing.

samedi 5 avril 2014

Passeport biométrique!!!


Une usine à gaz ou un véritable outil? Qui peut lire actuellement la puce contenue dans votre passeport? Quels sont les pays dotés du matériel performant?
Aux dernières nouvelles, les mairies sont équipées pour dire que la puce fonctionne, qu'elle n'est pas endommagée mais pas pour y lire les informations, .... l'aéroport reste encore le plus sûr moyen de connaître ce qui s'y cache à l'intérieur et encore, aux Etats-Unis dans les plus grands....
Alors donc, il se trouvait que X avait besoin d'un nouveau passeport biométrique pour remplacer son passeport électronique valable jusqu'en 2015, on se demande encore pourquoi une telle lubie? Il faut renoncer par écrit à ses droits fiscaux valables encore un an, des fois qu'il viendrait à l'impétrant l'idée de se faire rembourser le reliquat. 
La recherche du Saint-Graal relève du parcours du combattant lorsque toute l'attention n'est pas concentrée sur l'objectif, je m'explique:
La première étape consiste à prendre rendez-vous à la mairie de votre commune, le samedi étant un jour béni des dieux et donc surbooké, il est rare d'avoir un rendez-vous avant un mois, sauf urgence, ce qui en l'occurence n'en était pas une ...
Réunir ensuite toutes les pièces indispensables est un problème pour qui ne peut consacrer une once de temps à ces triviales recherches: extrait d'acte de naissance, ou pas, timbres fiscaux, qu'on trouve ici uniquement au trésor public, aux heures ouvrables, c'est-à-dire jamais pour la personne normalement constituée qui travaille la journée entière et, surtout, photographies ad-hoc au format repris de justice, les oreilles bien décollées, sans sourire.
Afin de ne pas faire fuir le douanier ombrageux, X a pris rendez-vous chez la photographe locale à 9h pétante pour un rendez-vous en mairie à 9h30, la dite professionnelle étant absente à 9h05, X est parti, en râlant qu'il ne pouvait pas prendre le risque de rater un rencard aussi important,  au super-marché local à 9h10 pour se faire tirer le portrait au photomaton qui a bouffé la totalité de la monnaie (8 euros) sans résultat malgré les grands coups de tatannes et de baffes sur la machine, à 9h15 de retour à la boutique, ouverte entre temps,  le portrait fut tiré le temps de dire "ouf", ce qui corroborait les propos de la professionnelle pas inquiète sur la réalisation des clichés, en quelques minutes comme elle l'avait promis au téléphone, il suffisait d'attendre qu'elle arrive …
Il faut maintenant patienter un mois que le précieux document revienne de la préfecture, pour prendre à nouveau rendez-vous afin de faire valider ses empreintes et le retirer… 

jeudi 3 avril 2014

Maillot de bain ...


Alors donc, ayant appris hier que ma voiture allait être réparée, presque gratuitement,  j'ai décidé que l'achat vestimentaire du mois serait un maillot de bain! Je le vaux bien, d'autant que deux à trois fois par semaine, je vais "bouffer du carrelage" à Fouesnant, après 20 minutes de voiture car (parenthèse informative) la piscine de ma commune a ouvert afin de fermer aussitôt pour cause de carrelage glissant (si il n'y avait que ça). 
Les maillots de bain de piscine s'usent tellement vite qu'au bout d'un an, les produits chimiques cuisent le  tissu, qui ballote alors de la fesse et du bide. Ils deviennent vite transparents là où l'on ne voudrait pas qu'ils  soient! C'est étonnant d'ailleurs cette perte de matière?
Il est hors de question que je me baigne avec les bikinis italiens que j'ai achetés sur un coup de folie à Procida, l'année dernière, je devais être exaltée, bourrée, aveugle,  ils sont indécents et finiront probablement à la poubelle car, honnêtement, je crois aujourd'hui avoir passé l'âge de ces frivolités, à moins qu'un régime sévère (genre déprime profonde) m'autorise, à nouveau,  les quatre petits triangles tenus par un fil (les deux bonnets, les fesses et le pubis)...
Alors donc, dans ma boutique de sport préférée, j'ai fait une sélection de ce qui, en maillots de nage sportive, pouvait satisfaire mes envies, une pièce avec bonnet obligatoire (pour éviter de ressembler à une planche à pain). 
J'ai pris une dizaine de modèles en 38, pleine d'optimisme et d'espoir de ressembler à Vanessa Paradis éblouissante: déshabillage, essayage, rhabillage, pff... J'ai refait une sélection en 40: déshabillage, essayage, testage, choix raisonné. Il faut une certaine dose d'abnégation, dans l'étroitesse de la cabine, sous l'éclairage cru des néons pour se mater dans le miroir ; je tente de ne voir que le maillot, si possible, car la décrépitude de la vieillesse saute immanquablement aux yeux. 
Certes, la femme se regarde trop, et trop méchamment, roulée qu'elle est dans le mirage de l'éternelle jeunesse, véhiculée par les revues, les films, les photographies, les publicités, la télévision,  mais en même temps, acheter un maillot sans se mirer dans la glace ressemble à de l'abnégation que je n'ai pas... 
En matière de maillots de piscine pour la compétition, à mon âge, on a le choix entre le noir et le noir, avec effet liftant, le seul maillot couleur n'était pas vraiment au point pour la nage papillon (je me vante un peu, je ne suis capable que de faire 25m et je meurs à la fin).
Je suis partie avec un petit gris, "gainant", "body lift". Il promet la disparition du gras du bide  par magie, de rendre à la poitrine son galbe, de la sculpter, afin de faire croire au bonnet C, de redessiner les formes, de marquer la taille et de mettre en valeur les proportions! On peut se demander comment 45 cm2 de tissu peut à lui tout seul vous transformer en bombasse, qui soit dit en passant reste plus souvent dans l'eau à mater le carrelage que sur les transats de la piscine à reluquer le micheton....

Heure d'été!


Je déteste l'heure d'été, et encore plus le passage à l'heure d'été.
Dimanche soir,  à minuit, j'étais encore en pleine forme, prête à avaler la totalité du programme télé, à lire jusqu'à plus soif, seule la pensée de la journée marathon du lundi m'a poussée à éteindre afin de chercher le sommeil. 

Mais le pire, c'est le matin, il fait à nouveau nuit noire, les oiseaux ne gazouillent pas sur le chemin de la presse que je trouve toute fraîche dans ma boîte aux lettres, la nature dort tandis que moi je râle, je peste, j'émerge, je nettoie mes yeux chassieux, je lutte déjà contre l'envie de me recoucher ou de plonger dans une sieste réconfortante. 

Je déteste l'heure d'été même si j'apprécie (un peu) les soirées à n'en plus finir, de pouvoir buller au soleil couchant jusque tard, prolonger la journée de boulot par un long moment sur la terrasse au soleil. 

mardi 1 avril 2014

Ici pas de survivants, d'Ingrid Brunstein.


Le livre d'Ingrid Brunstein, publié aux éditions de l'Aube, se présente comme un document. Le sujet est passionnant, puisqu'il s'agit de l'histoire des enfants allemands nés  à la fin des années trente, en gros à partir de 1935, ce qu'ils ont vécu, leurs souvenirs, leur vision du monde, les bombardements, la fuite de Prusse orientale devant l'avancée de l'armée rouge, les exils successifs, l'Allemagne et la croissance d'après guerre.
En fait, tous les problèmes tournent autour des pères nazis, soldats ayant parfois à leur actif les massacres des populations juives ou non, comme le tonton Karl revenu de captivité, après 12 ans dans les mines de plomb, qui ne fut pas simple soldat mais qui en tant que commandant a fait enfermer deux cent villageois dans un grand bâtiment qu'il a laissés mourir de faim et de soif! 
Ceux qui sont revenus, sont marqués à vie, parfois totalement cinglés, appliquant à leur famille, les principes rigides qui ont guidé leur vie. 
Les femmes sont restées, seules, ont tout géré, les enfants, la fuite, la faim, les Russes, et au retour des époux, elles ont à nouveau perdu toute autonomie, les pères ont repris le contrôle des familles, des comptes du ménage, des mères, des enfants et des femmes.
"Fiction et réalité se rejoignent" prévient l'auteur, c'est justement ce qui me chiffonne, la structure du bouquin est un poil compliquée à comprendre, les non-dits sont nombreux car il ne s'agit pas d'un livre d'histoire, ni d'une véritable biographie, le témoin ne veut pas tout dire, du moins de façon directe, car le poids de la culpabilité et la volonté de ne pas salir la mémoire des uns et des autres, déjà très lourdement entachée par les fautes commises pendant  la guerre, nuisent à la vérité.
Le titre est un peu tartignol cependant, c'est le mot que les habitants des quartiers collaient sur les ruines des maisons bombardées; l'héroïne a survécu mais dans quel état psychique? 

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