dimanche 2 février 2014

Visite virtuelle en Corse


Une amie mienne est originaire de Corse par la mère de son père. Je lui ai aimablement proposé de faire quelques recherches généalogiques sur ses origines,  pour le moment, obscures. Je me fais violence avec délectation car depuis plusieurs mois, je me tiens éloignée des registres d'Etat civil en ligne, la recherche des racines est très  additive, au point de m'empêcher d'aller au lit à une heure raisonnable! Cependant, je me réjouis car c'est fou ce qu'on apprend à lire les vieux registres que les archives départementales mettent en ligne. Les turpitudes corses me tentent bien...

Bingo!

J'ai pris à rebours les registres  d'une petite commune perdue au fin fond des montagnes, qui répond au doux nom bucolique de Pietralba. Elle réunit les villages de Teto et Pedalo Pedano dans la région du Canale, à l'extrémité  orientale de la Balagne. Ce petit village rural cerné de monts qui culminent à plus de 1400m, couverts de maquis,  a longtemps été connu pour ses forges qui fabriquaient des pistolets -  le pietralbinca- et les sonnailles pour animaux, (ce n'est pas moi qui le dit mais Wikipedia)... Elle a eu aussi quelques célébrités comme Pascal Paoli, homme politique, philosophe et amiral corse, ou le premier aumonier de Napoléon  à Sainte-Hélène. 
En 2011, la commune compte encore 434 habitants, ce qui vous fait, je n'en doute pas, une belle jambe. Elle reste cependant réputée puisque son maire fut  mis en examen et écroué en mars 2012 dans le cadre d'une affaire liée au cercle Wagram!

Bienvenue en Corse!

Alors donc je vais m'arrêter sur le cas de Franklin Sauli, indigent, qui  en 1899 intervient auprès du greffe du tribunal, afin de faire enregistrer son acte de naissance sur le registre de la commune où il déclare être né! Après enquête, il est prouvé qu'il a bien vu le jour à Pietralba, le 20 janvier 1881 de l'union légitime de Sauli Ange Jean et de Franchi Marie née Placide, lesquels avaient contracté mariage le 14 février 1876. Le brave gars est donc enregistré gratis... Cependant, c'est bien la première fois que je constate dans les registres des manques aussi importants. Pourquoi les parents n'ont-ils pas déclaré à l'officier d'état civil la naissance de leur fils? Le père est laboureur, il a 24 ans lorsqu'il se marie en 1874 avec Marie Placide Franchi âgée de 20 ans, ménagère. Tous les hommes, marié et témoins, signent l'acte de mariage, l'épouse non.
Le 21 juin 1876 un premier fils naît Abraham, il est déclaré normalement,  deux ans plus tard, le 30 juin 1878 une fille  prénommée Preziosa, en juin 1883, Philippe Dorothé. Entre  Preziosa et Philippe est né Franklin qui lui ne figure pas sur les registres d'état civil! La mère continue à mettre au monde des mouflets, en moyenne un tous les deux ans: le 12 janvier 1886, Don Dominique, (mort en 1950 sur la commune), en novembre 1888, Ange Toussaint (marié à Paris avec Joséphine de Manjou en 1919, décédé à Sassenage en 1961), Alfred-Antoine en 1994, et Marie-Précieuse en 1897. Les registres s'arrêtent en 1900, Marie, la mère, n'est plus toute jeune, elle atteint l'âge vénérable de 44 ans, il est fort peu probable qu'elle ait continué à pondre des enfants.... J'en ai dénombré sept ce qui dans la commune semble la norme, toutes les autres familles déclarent un enfant tous les deux ans, les Sauli sont particulièrement prolifiques.
Franklin n'est pas né bâtard, les enfants naturels sont de toute façon inscrits, par contre, il peut s'agir d'une omission comme dans le cas d'une dame Franchi qui, à la fin des années 40, procède à la même demande auprès du juge de Paix du canton de Lama. Elle fournit aux trois témoins qui vont certifier bien la connaître, son certificat de baptême délivré par le curé de la paroisse!
Voilà, voilà ... 

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