dimanche 29 décembre 2013

Traverser la France


La Bretagne est à perpèt ....
6h, le réveil sonne
6h10, je me lève, le mâle viril râle, on a déjà 10 minutes de retard sur le planning
6h25 le café est prêt, on se décide à  réveiller le troupiau qui râle comme quoi, faut être crétin de se lever si tôt pour passer une journée à la con dans la bagnole sous la flotte! 
7h pétante le copain est arrivé, pile poil à l'heure prévue du départ sauf qu'on est tranquillement à prendre notre petit déj en lisant la presse locale. Bises, smack, l'air du temps, les projets, bref, le café est froid.
7h17  On se décide à remplir le coffre mais le mâle hurle qu'il faut le ranger et qu'il ne faut rien mettre dedans tant qu'il n'a pas fait ce qu'il avait à faire, on se passe de son avis et on remplit le coffre et la banquette arrière
7h35 on est fin prêt mais le mâle viril a perdu ses lunettes et déclare tout de go qu'il ne quittera pas la maison sans ses lunettes, on le regarde indifférents, chacun sa merde. 
7h40, toujours pas de lunette, il réitère son ultimatum, tout le monde s'en fout, je jette un oeil dans le dressing, en vain, il secoue sa valise, on attend, finalement on part. Sans lunette, il passera à la pharmacie ou dans une station.
8h40, Nantes
8h45, plus d'essence, on quitte l'autoroute vers Carquefou afin de trouver en urgence une station, demi-tour dans un cul de sac, on dégotte le super U. Je prends le volant. Je vais trop vite, pas assez, je ramollis.
10h45, au péage, j'ai le bras trop court, je sors le demi-corps par la fenêtre, en vain, mon bras est toujours trop court, je dois tout en restant en suspension par la fenêtre ouverte ouvrir la porte, je râle, je me fais engueuler car j'emmerde le monde derrière, par le mâle et l'ado rebelle. 
11h15, envie de pisser, je laisse le volant à l'ado rebelle, je me mets sur la banquette arrière. 
12h une aire d'autoroute improbable entre Tours et Bourges, on avale un expresso lavasse en mâchant nos sandwichs
13h-14h35, j'écrase, une sieste mémorable, l'ado conduit toujours, au péage elle doit aussi sortir le corps, je ricane, je me fais engueuler ...
15h on file sur Montpellier, on doit faire demi-tour, 
15h30 on passe Tiers, une ville improbable d'où nous avons rapporté une prune il y a 20 ans sur un parking vide, touriste passe ton chemin. 
16h on prend une nouvelle route, avec des tunnels de ouf, qui a dû coûter un bras à la région et à l'état et à l'Europe, ....mais on gagne 30 minutes sur le planning pour atteindre Lyon dans une banlieue qu'on ne connaît pas, le mâle viril veut prendre par le nord, à cause des bouchons, je résiste. Bien joué, on traverse Lyon mais sous Lyon, super... 
17h35 il fait nuit, ça bouchonne vers Bourgoin Jallieu, le mâle viril a une idée, prendre une route parallèle ... On sort vers Bourgoin Jallieu, on se perd, l'ado se gare en plein rond-point à la trash afin de potasser la carte du GPS qui s'affiche sur l'écran de la bagnole. C'est là qu'il faut aller une route vide dans une vallée vers Chambéry. On écoute une daube en boucle sur RFM.
L'année dernière on est allé à Chambéry par Grenoble, cette année on est bien parti pour aller à Grenoble par Chambéry. Je ricane et je suggère de rester dans le bouchon dans la mesure où l'expérience a déjà prouvé qu'en réalité, le bouchon s'avérait très souvent fluide ...
18h35, on vient de traverser des patelins déserts, loin de tout, sur une route qui s'enfonce dans la montagne, on atterrit dans une banlieue pourrie, il est temps, grand temps de se poser de sérieuses questions. Finalement on fait demi-tour ou du moins une boucle. Pourquoi sommes nous à nouveau à Bourgoin Jallieu? Ou presque. Le mâle viril se justifie, je cite : il n'y a pas de bonnes solutions! Amen!
19h30 on passe Grenoble, ça bouchonne, vers Vizille comme il y a trente ans: même route, même trottoir et pas de 3G. Le troupiau dans la voiture devant, (ils nous ont doublé pendant notre exploration hors bouchon), envoie un sms disant," il faut être con pour se lever si tôt". 
19h31, j'envoie un scud ..
19h32 je reçois "c'était pour vous exiter" .... sans commentaire. Le SMS a réussi.
20h30, plus de bouchon, on file vers les Deux-Alpes, première neige, premier flocon, pellicule de plus en plus épaisse, on grimpe grâce aux pneus neige mais sans compter les hardis qui montent, patinent et bloquent la route, dans les deux sens, on patine aussi, faut chaîner

21h30, on est toujours bloqué à 4km de la station, je vais voir à pied, histoire de me défouler, des jeunes gars ont pris les choses en main, ça débouchonne, les inconscients sont sommés de se garer sur le côté et de ne plus en bouger,
22h15, on est au chaud dans l'appart et on se jette sur le saucisson et le pinard.
13h de route....ça le fait!

samedi 28 décembre 2013

Travaux de jardin


Jeudi, une fenêtre météo s'est présentée avec le soleil et la fraîcheur matinale, un petit 5°... Une armada de coureurs à pied a parcouru à toute heure de la journée les rues de notre quartier, il ne fallait pas se louper, car vendredi c'était le déluge! Sans vent, c'est pire!
J'ai donc couru, comme tout le monde, puis je me suis attaquée aux papyrus autour de la mare, qui plongeaient leur tête fanée dans l'eau, j'ai juste eu le temps de terminer avant d'attaquer le fil électrique! Le tas de déchets attend des bras costaux libérés des obligations de surf, mais avec la pluie qui tombe drue, ce n'est pas gagné!
Depuis, rien!
Si ce n'est une petite soirée bien sympathique, au cours de laquelle je me suis probablement cassé un doigt de pied, improbable, un de ceux dont en temps normal on ne connaît pas l'existence: le bougre est bleu, un poil enflé, je crains fort me l'avoir fracturé! 
Ci-dessous la mare devant chez moi (dans la rue)  et le pignon breton de la maison voisine surmontée par un croissant de lune, annonce d'une belle journée. 

mardi 24 décembre 2013

Zénitude....



Je dois le reconnaître, la tempête fut mémorable! Mon jardin n'a pas souffert mais les rues sont jonchées de déchets végétaux, les poubelles ont valsé sur la chaussée, quelques branches sont cassées, celles qui avaient résisté aux deux derniers coups de vent un peu violents.
Moi je suis énervée, ma piscine favorite est fermée, il a fallu sacrifier aux courses de bouffe! Noël valait donc bien un bain, à défaut d'aller à la messe! 
Je ne m'y suis pas plongée depuis deux mois!Il me faut des circonstances particulières et une furieuse envie de me faire mal! Ayant perdu l'habitude, j'appréhendais le premier contact, dur pour mon petit coeur fragile! Il a sursauté au contact du froid, mais il a surtout failli être emporté par la peur: la plage n'est plus que galets et rochers coupants, les vagues sont encore longues et violentes, la mer n'est pas bleue mais encore blanche de l'écume de la nuit.
J'ai fait une brasse en braillant comme un âne, ravie d'évacuer le stress, l'énervement avant la pluie qui pointe son nez! 12° voire plus,  ce qui, comme disent les surfeurs et kite-surfeurs de la maison, n'est pas vraiment froid!
Le père Noël de ma poissonnière vous souhaite de joyeuses fêtes. Avec des langoustines à 72 euros (la petite) sous criée au Guilvinec, il est préférable de carburer au homard ou à la langouste!

dimanche 22 décembre 2013

Rue Saint-Blaise


Je ne connaissais pas le 20ème arrondissement. Coucher à l'auberge de jeunesse  Le d'Artagnan, rue Vitruve,  fut l'occasion de découvrir ce sympathique quartier. Pendant des années, nous choisissions l'hôtel porte d'Orléans mais, cette fois-ci, pour des raisons d'ordre comptable, nous avons dû accepter d'être à perpète afin de satisfaire aux exigences administratives et financières. Au final, nous n'avons pas vraiment été déçus (hormis les longs trajets en métro, formateurs toutefois), l'auberge est bien tenue, la plupart des chambres sont équipées de douches, les enfants se sentent un peu comme chez eux, ils peuvent descendre le soir au sous-sol pour une petite récréation (rien ne les fatigue). Un sympathique vigile veille au grain en cas de bazar.
Nous avons pu cheminer tranquillement vers le cimetière du Père Lachaise, dont je suis totalement fan, (comme de tous les cimetières d'ailleurs), un must pour nous qui pouvons  montrer aux élèvesn le mur des Fédérés bien que, depuis des lustres, ce ne soit plus au programme des 1ère S (pourtant 11018 cadavres furent inhumés sur place après fusillade le 28 mai 1871), les mémoriaux des différents camps de déportation, les "mausolées" des pontes communistes qui font face au mur où les héroïques communards furent passés par les armes! Pas bégueules les Georges Marchais,  Maurice Thorez et caciques du parti, dans leur tombe fastueuse!

Balade nonchalante entre les tombes, via celle d'Oscar Wilde au sphinx castré par de fervents admirateurs. Depuis ce sacrilège, un mur de verre empêche tout bisou de rouge à lèvre, à moins d'escalader coûte que coûte les tombes voisines. Le lieu est entretenu par un passionné qui nous y a fait la retape! Par contre, nous fumes  totalement quiches pour trouver la tombe de Jim Morrison!

Quelle ne fut pas ma surprise en cheminant vers le cimetière, dans la rue Saint-Blaise de me trouver immergée dans un dossier de la documentation photographique évoquant Paris Villages: Charonne. La rue Saint-Blaise était autrefois l'axe principal du village avec une croix de carrefour qui se dressait  devant l'église. La configuration du quartier s'est figée au XIXème siècle. Si les boutiques alimentaires d'antan ont totalement disparu, il n'en reste pas moins que j'ai retrouvé un monde qui n'est pas vraiment celui de la grande ville, surtout au petit matin. Il en est probablement de même pour Saint-Pierre de Montmartre ou Ménilmontant, ou  la Mouzaïa.
Cette découverte permet de mieux comprendre pourquoi Caroline se plaît tant dans son quartier même si depuis belle lurette il n'a rien et n'a jamais rien eu de villageois. Il se dégage une ambiance, qui évoque le home sweet home.
Prendre plaisir à faire  du tourisme dans le XXème fait de moi une vraie privilégiée, une amoureuse de Paris, inconditionnelle et je dois beaucoup à mon hôte préféré à qui je souhaite de très belles fêtes de fin d'année et l'excellence pour 2014.

samedi 21 décembre 2013

De l'utilité des voyages scolaires...


A ceux qui se demandent pourquoi nous acceptons chaque année d'emmener un troupeau en voyage scolaire, j'aimerais répondre par pur bonheur! Comme toujours, nous revenons ravis, enrichis ; les élèves responsabilisés, dégrossis pour les voyages, curieux de tout. 
Quelques clins d'oeil, pour résumer!
Le Breton est rustre. Il mange tellement de pain que le gestionnaire de l'auberge de jeunesse, où environs 200 jeunes de Landerneau et autres cités bretonnes séjournaient, s'est trouvé à cours de baguettes de pain pour le petit déjeuner. En ronchonnant, "je n'ai jamais vu ça" il a dû courir à la boulangerie afin de garnir les panières! Emile, une silhouette à faire pâlir d'envie, dévore chaque matin une baguette entière.
Le Breton sent la niche. Alors que le centre de Paris était bouché, les quais impraticables pour cause d'embouteillages monstres, de métro à l'arrêt pour une mystérieuse alerte à l'amiante (???), nous avons pu quitter la capitale et son périphérique, le temps de le dire, filant à vivre allure vers le soleil couchant, les embruns et la tempête. C'est porte d'Orléans, la bien nommée que nous avons pris le bus qui nous attendait pour filer vers notre home sweet home.... 
Le Breton aime Paris, sous le soleil, le soir tard, sous l'Arc de Triomphe, sous les ors de la République à l'Assemblée Nationale, au petit théâtre de la Huchette devant la Cantatrice chauve à la mise en scène renouvelée et aux acteurs enfin plus jeunes et dynamiques... Un régal!
Le Breton est gai et joyeux lorsqu'il chante à tue tête, les démons de minuit, à capella, dans le micro du bus et que tous, en choeur, répètent: " qui c'est qui c'est? Où ça où ça?" Sachez que c'est pour nous, l'occasion  de découvrir les nouvelles tendances jeunes: Joe Dassin et le groupe français Images.
Bref des Bretons désinhibés!


vendredi 20 décembre 2013

Paris n'y night

A Paris pour le travail, nous sacrifions à ce que notre public aime (cela dit, j'aime aussi)
A très bientôt, pour un récit circonstancié !

mardi 17 décembre 2013

La chèvre de monsieur Seguin!


Non mais quelle gourde, quelle cruchasse! Pourquoi donc aller batifoler dans les herbes folles de la montagne, gambader parmi " de grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux!", au lieu de rester dans son enclos bien gentiment? Pourquoi donc courir le risque de se faire manger toute crue par le loup, cette ignoble bête noire et monstrueuse?  Avec la petite Sirène, c'est probablement la pire histoire que me racontait ma mère, en boucle, la pire histoire qu'on lisait à l'école et dont on apprenait, oh comble de l'horreur,  par coeur, des passages entiers! 
Les destins des deux héroïnes, destins choisis, me tordaient le coeur, littéralement. Je tournais en boucle pour inventer d'autres fins, en vain. Y pas, la sirène perdait sa langue, marchait sur deux jambes en souffrant le martyr, l'autre disparaissait dans le ventre du loup pour avoir désobéi! Certes, Blanquette se battait vaillamment, ce qui la sauvait du déshonneur ; pour autant, cette fin tragique ne me consolait pas. " Enfin! Dit la pauvre bête qui n'attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tâchée de sang ... Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea" .
Il est certain qu'il n'y avait pas de meilleures histoires à raconter pour créer des barrières mentales et forger l'avenir! 
Pas de valeureuses héroïnes qui sauvent la famille du malheur, combattent le dragon ou l'ogre, non des gourdasses désobéissantes, croyant bêtement au prince charmant, punies pour ne pas être restées gentiment là où était leur place! Certes, Gretel sauve son frère, Cendrillon épouse son prince, la belle se réveille dans les bras du bellâtre qui l'embrasse, mais rien de transcendant non plus et surtout pas de dépassement de soi! ....
Il ne nous manquait plus que le baigneur à Noël, la poupée qui parle, la balai et la pelle, ou Barbie  et on était mure, nous les filles, pour une longue vie de ménage et de pouponnage, assumés pleinement, sans rechigner, comme il allait de soi!

dimanche 15 décembre 2013

Corbeaux, merles et martinets...


Après la vie de maître Renard qui batifole dans mon quartier, je me suis dit qu'un petit billet nostalgique concernant les corbeaux qui ont bercé mon enfance, serait tout à fait bienvenu!
Ils n'étaient pas les seuls, l'été, j'entendais les martinets qui tournaient dans le ciel du soir tandis que je cherchais le sommeil, couchée à 20h 30 pétantes. Volant très haut dans le firmament (ouarf littérature), ils tournaient en bande en piaillant, les voir raser le sol était un signe de lourdeur, d'humidité, de fourmis volantes et d'orage. Parfois on pouvait trouver  un cadavre tout raide, sous le préau de l'école, oublié et sec comme un bout de bois. Je conservais précieusement la dépouille dans ma cabane. J'apprécie quand les films les font chanter et je me dis que le réalisateur a dû également les  aimer dans son enfance. Où sont-ils  aujourd'hui? Ils ne crient pas dans le ciel breton! Chaque été, seules, quelques hirondelles viennent boire au bar de la mare. Une année, elles ont tenté de nicher sous la porte du garage de mon voisin, un grand maniaque de la propreté qui n'a guère dû apprécier les fientes qui maculaient ses poutres, elles ne sont jamais revenues!  
J'ai aussi aimé les merles, ceux de notre voisin, un vieux acariâtre, qui avait fait la guerre 14-18, il y avait perdu sa jambe et vieillissait dans l'aigreur, sans contact, aucun, avec le voisinage. Il tuait les merles au fusil car ils dévoraient ses cerises malgré les miaulements du chat enfermé dans une cage qui se balançait au milieu des branches! On les cherchait ensuite dans le fossé, mon père les plumait pour les manger, j'attendais avec impatience le moment où il trouvait les plombs qui avaient troué la carcasse.
En hiver, nous entendions les corbeaux. Mes parents avaient le chic pour les ambiances fraîches et plombées, ils nous emmenaient promener au bout d'un long chemin qui finissait par un sentier étroit sous des peupliers déplumés, parmi de hautes herbes vertes, couchées par les pluies. Ce chemin commençait bien, entre les maisons du village, relativement large, cerné par des talus de pierres, très  rassurants, le long desquels poussaient des fougères que je trouvais très belles et dont l'habitat restreint m'impressionnait. Puis, il se faisait sentier, pour s'achever en cul de sac sous les nids de corbeaux qui croassaient à qui mieux mieux.Le terminus de la ballade avait des relents de fin du monde.

Je n'avais pas peur des oiseaux sauf de l'aigle (jamais vu) mais qui, dans mon imaginaire, allait venir m'enlever pour m'abandonner dans un camp de romanichels. C'est ballot, non ? alors que les petites filles rêvent du prince charmant qui, je le rappelle, n'existe pas!
(La photographie est prise dans la magnifique maison de Poppée en Italie, près de Naples ).

jeudi 12 décembre 2013

Paris pas gai!


Il y a aussi le Paris pas gai notamment quand il fait gris et que l'humeur pourrait rapidement devenir chagrine. Les souvenirs sont alors noirs comme l'exposition de photographies à la BNF: Anders Petersen. Toute la misère humaine est affichée en vues serrées sur les murs de la galerie Mansart. J'y ai vu les bas-fonds, les marges, le désespoir. Je garde une image prégnante des  regards fous mais très humains des chiens et des chats qui côtoient ces hommes et ces femmes, ils semblent prêts à sortir de l'image pour vous sauter à la gorge. Au milieu des scènes de bouffe entamée, des saucisses qui traînent dans une assiette, des putes à gros nénés, des alcoolos déjantés, des traces de pas au cimetière sur la neige noirâtre, d'un bonhomme de neige nostalgique, on peut trouver un beau portrait de femm, serein mais triste! Coup de bol?
Je préfère les photographies du Russe, Boris Mikhailov, ses sujets ont une fierté, une humanité  que je n'ai pas trouvée chez Petersen.
On sort  de la Bibliothèque nationale, décidé à voir tout en noir et blanc,  d'autant que  les vitrines des magasins ne sont guère pavoisées, les rues froides et sombres, n'y-a-t'il que les Champs élysées à fêter Noël? 
Les corps sévèrement burnés au musée d'Orsay complètent l'impression. Mais sans hésiter, je préfère les nus féminins aux nus masculins. En vrac, j'ai retenu les masses musculeuses et torturées, les bites de toutes tailles, ramollos ou discrètes le plus souvent. Cependant,  l'exposition vaut pour une magnifique scène de drague à la sortie de la ville close  de Paul Cadmus peinte en 1952 (New York, Witney Museum of American Art)  illustrant selon le commentaire, "un improbable Finistère", comme si la seule activité du département consistait à manger des crêpes, pêcher et taper du pied au fest-noz ... Pour la peine, j'offre l'image volée en dépits de l'armada de beaux mecs chargés de faire la police muséale, traquant à grandes injonctions l'impétrant voulant immortaliser tous ces mecs à poil! 
Vous apprécierez, je l'espère, les pêcheurs au repos en arrière plan, discutant le bout de gras avec une vieille femme, baguettes de pain sous le bras, aux cheveux cachés par une magnifique coiffe de Pont-Aven.


mardi 10 décembre 2013

Paname ....

J'aime Paname en hiver ; en fait j'aime toujours Paris, cependant, sous le gris, la ville est un poil stressante, surtout en décembre quand les rues et les boutiques dégueulent de passants à la recherche du cadeau original et pas cher (crise oblige)!
Voir le soleil couchant sur le pavillon Colbert est un vrai régal!

Je me suis donc adonnée le temps d'un long week-end à mes passe-temps favoris quand je monte à la capitale!
La déambulation pour rien:   en réalité, les découvertes sont infinies pour qui croit avoir tout vu et pense tout connaître. Ainsi nous nous sommes plongés avec délice dans le marché des enfants rouges, le dédale des ruelles du 6ème, ou du Marais.
Les petites expositions sans queue: les Etrusques au musée Maillol, superbe, dimanche matin quand les guides érudits mènent les visites auprès d'une armada de personnes âgées passionnées, avides de tout savoir, immortalisant avec leur téléphone leurs objets préférés. Un de ces guides, dans chaque salle, martelait à l'envi "si il n'y a que deux choses à retenir .... ", je crois bien qu'au final tout devait être retenu!

Le footing au petit matin en deux parcours:  les grands boulevards vers l'opéra, le jardin des Tuileries, ou le quartier du Marais, l'île de la cité et la montagne Sainte-Geneviève, là où tu comprends ce que montagne veut dire en course à pied! Nous la grimpons le pas guilleret, pas  comme Verlaine et Rimbaud bourrés, non non, en pleine forme et en courant, pas question de marcher, il suffit juste de cesser de parler pour mieux revivre sur le parvis du Panthéon. Le final se fait toujours dans le jardin du Luxembourg alors que les hordes de joggers ne sont pas encore levées. Le retour s'achève en vélib, à fond les manettes sur les pavés du Louvre!
C'est l'occasion de mater les vitrines du sixième ...
Justement face au jardin du Luxembourg, une vitrine, ou plutôt la baie vitrée d'un appartement en rez de chaussée expose un magnifique bison empaillé. J'aurais aimé voler la photographie mais en arrière plan vautré sur son canapé en robe de chambre noire, le propriétaire des lieux n'a pas vraiment apprécié mon projet et a gentiment ouvert les cuisses me faisant fuir derechef ...

mercredi 4 décembre 2013

Käfig Brazil


Encore un spectacle épatant, enlevé de mains de maître, par une troupe de beaux gosses, musclés et vifs! Décidément je fais encore de la publicité pour la vie de province! Je parie que je me culture davantage que n'importe quel Parisien épuisé par les transports, le bruit et la fureur de la grande ville,  qui n'a guère envie de quitter sa banlieue après une longue journée de boulot! 
Venez vivre chez nous!
Diable!
La compagnie Käfig du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne présente une pièce de cinq courts modules mis en oeuvre par cinq chorégraphes variés, singuliers  dont Mourad Merzouki qui assure également la mise en scène. 
Le spectacle prend aux tripes petits et grands!
Un régal!

lundi 2 décembre 2013

Ortografe


Mea culpa!
Heureusement que je me plonge la tête froide dans les billets précédents afin de corriger les fotes d'ortograf que j'y laisse souventes fois. Honte à moi! Je sens ma face rougir... Pourtant, j'ai lu, relu et re-relu en vain, mais non, il en reste toujours: pas que des toutes petites, ridicules qui se voient à peine, non des grosses, impardonnables qui font bien piètre impression et nuisent à la lecture! 
Je m'en excuse, notamment sur le billet concernant West Side Story, cinq fautes énooormes, indignes, trônaient au coeur du texte sans que des lectures répétées les aient détectées  à temps, obsédée que je suis à ne pas trop écrire en charabia.  Désolée pour mes lecteurs, ce qui justifie ce petit mot d'excuse ce matin. Je veux bien un petit rappel sms de mon docteur es orthographe lorsque la barque est pleine! Merci, elle se reconnaîtra... il suffit d'écrire: "à corriger". L'oeil s'adaptera à la mission et effacera la honte.
Je fais pourtant partie des enfants conditionnés par les maîtres tortionnaires du primaire. Je connaissais le Bled par coeur, les analyses grammaticales n'avaient plus de secrets, j'ai d'ailleurs fini par adorer en faire, restait les étourderies à corriger.  J'ai dû copier plus de 1000 fois la règle du participe passé conjugué avec le verbe avoir qui s'accorde avec le complément d'objet direct lorsqu'il est placé avant ... et autres règles à la con. Je vois les heures que je passais à copier: en colonne le premier mot puis le second, et ainsi de suite ; puis je variais les plaisirs en faisant ligne par ligne! C'était devenu une obsession. Les profs du collège étaient plus radicaux avec les garçons qui, convoqués dans le bureau du directeur (on ne disait pas encore principal), ressortaient les deux joues rouges comme des pivoines, humiliés, furieux, rageurs. En vain puisqu'à la maison, les calottes du père complétaient la gamme des rouges. 
Je pense sincèrement que nous ne sommes pas tous égaux devant l'orthographe, il y a des petits veinards pour qui c'est naturel, qui n'ont pas à plisser le front, à se poser mille questions de conjugaison et de grammaire, à relire dix fois afin de trouver la faute. Pour moi, il s'agit d'un exercice à part, qui force à la relecture, le petit Robert sous le coude, le dictionnaire des difficultés de la langue française derrière moi sur les étagères.
Et pourtant il s'en échappe toujours un peu. 

dimanche 1 décembre 2013

West Side Story au Quartz à Brest.


Quand Paris vient en province, ça se passe au Quartz à Brest ou au théâtre de Cornouailles à Quimper. Nous n'avons par conséquent rien à envier à la capitale, et je dirai même, c'est elle qui devrait baver d'envie sur notre chance d'avoir à portée de mains (de pieds) la mer et l'urbanité, le chemin côtier, le sable,  les embruns et les bruits des vagues, tout ça tout ça ... Certes, voyager nous coûte un bras puisqu'il nous faut ajouter à nos périples, les 5h de TGV, la fatigue de la route, ou le luxe de l'avion! Quand on sait que Marseille n'est qu'à 5h de Paris, nous pouvons hurler vraiment sous les portiques écotaxes et trouver la géographie bien injuste.
Alors donc, cette semaine, Broadway venait à Brest pour un spectacle jubilatoire: West Side Story!
34 danseurs, 24 musiciens sur scène, dans la chorégraphie originale de Jerome Robbins et la musique de Léonard Bernstein, nous plongent dans l'Upper West Side de New York. Rodée comme du papier à musique la comédie musicale m'a emballée, moi qui n'avais jamais vu le film et qui, d'ailleurs, n'en avais jamais eu envie! Par contre, j'ai frissonné lorsque les acteurs ont entonné la chanson si célèbre " I like to be in America!"
C'est donc vierge ou quasi que j'ai découvert le spectacle, emmené de mains de maître par une troupe jeune, belle, extrêmement professionnelle. Tout est réglé comme du papier à musique! 
J'ai également découvert la salle du Quartz qui n'a rien à envier à certains théâtres tout pourris de Paris où par exemple, j'ai pu voir Cabaret, il y a quelques années, inconfortablement assise sur une chaise de bois à peine rembourrée mais sans poteau! Une chance!
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