mercredi 22 mai 2013

Robert Bobert

J'ai adoré le dernier livre de Robert Bober. Il raconte une histoire des années d'après guerre celle de sa mère et de ses pères, mais il comble aussi les amoureux des rues de Paris qu'il décrit en pointillé. C'est une oeuvre très subtile,  impressionniste et profonde à la fois. Il évoque  notamment le cimetière du  Père Lachaise et le mur des Fédérés. J'aime particulièrement y emmener mes élèves,  parce qu'il est un symbole révolutionnaire. A proximité on y trouve  les monuments commémoratifs des différents camps de la mort, les tombes luxueuses et staliniennes des pontes du PC, la France des années cinquante enterrées sous le marbre cossu, noir et lustré. Cheminer dans le cimetière au petit matin, terminer la matinée place de la République sont des symboles forts.
Ce livre  conforte  mon choix,  parce qu'on traverse avec l'auteur ces quartiers qui ont peu changé. On y trouve toujours de vieux bistrots au mobilier de bois usé dont les pieds des chaises à la couleur marron indéfinissable, au dossier raide mais accueillant, rayent le plancher lorsqu'on les tire, les relents de tabac qui peinent à s'effacer, ces zincs où quelques alcoloos viennent siroter leur premier blanc, le petit noir qu'on déguste en regardant dehors par la vitre froide: les enseignes pour matériel funéraire, les vieilles devantures cher à Depardon et non pas ces boutiques franchisées ou ces bars aseptisés et plastifiés.
Le livre donne parfois le sentiment d'être un peu le foutoir et pourtant, il a le charme des souvenirs heureux ou douloureux. 

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