mardi 30 avril 2013

Charlotte Delbo, le convoi du 24 janvier


Après avoir lu  la trilogie Auschwitz et après de Charlotte Delbo ( Aucun de nous ne reviendra, une connaissance inutile, mesure de nos jours) parue dans les années 1970 rééditée depuis peu, j'ai voulu en savoir plus sur ce convoi de 230 femmes, combattantes de la Résistance.
Conçu comme un dictionnaire, l'ouvrage rend hommage à ces femmes déportées politiques en faisant leur biographie.
Je n'en dirai pas plus que l'interview mené par Madeleine Chapsal en février 1966, cependant j'ai été frappée par le rôle  qu'elles ont joué dans la Résistance, par leur courage, par la solidarité qui les a animée pendant la durée de leur détention, par leur fin souvent tragique y compris pour les survivantes. D'autre part, ces femmes à Auschwitz ont été traitées comme des hommes, ce qui n'a pas été le cas après puisque les familles ont dû redoubler d'efforts afin d'obtenir pour elles le statut qu'elles méritaient. Par exemple Louise Losserand arrêtée en même temps que son mari dont elle partageait les risques n'a pas eu la carte de déporté résistante mais politique . Quelle différence ? Appréciable puisque les déportés politiques sont assimilés à des victimes civiles, leur pension d'invalidité est inférieure de 60% à celle des pensions militaires. Ce n'est qu'en 1970 que les déportés politiques et militaires ont été pensionnés au même taux!
Ces livres sont à rapprocher de celui de Henri Borlant merci d'avoir survécu puisqu'ils éclairent les raisons qui font que certains ont pu tenir: l'amitié, la musique, la poésie, le théâtre, la solidarité, le hasard.

lundi 29 avril 2013

Rééducation ...


Levée dès potron-minet afin de pousser hors du lit l'ado rebelle qui a mise à niveau de math au lycée, (vu que les profs de maths n'arrivent pas à faire travailler leurs élèves et à les faire réussir), je m'attèle (ouarf) au rangement tout en me félicitant de la rééducation de mon épaule que j'ai menée de main de maître.... (Certes depuis que je suis née, je suis toujours contente de moi, mais il n'y a pas de mal à se faire du bien).
Je remercie mon kiné-gourou et ainsi que  la piscine les Balnéides qui m'ont vue presque tous les jours depuis début avril.... 
Les Balnéides sont, avant le nouvel édifice en construction de Concarneau,  le top du top dans la région (à part les jacusis aux jets un peu mous). Deux lignes d'eau sont toujours réservées aux nageurs, ce qui n'empêche nullement d'y voir, de temps en temps, le tremplin d'où sautent les palanquées d'adolescents et d'enfants excités. La lumière, le soleil et le vert dominent  quelque soit le temps qu'il fait dehors, le personnel est chaleureux, la propreté impeccable. 
C'est plaisir d'y voir quelques touristes venir s'exhiber. Hier, un ancien nageur mou du bras qu'il avait dû avoir ferme, coiffé d'un bonnet de bain vert d'eau, a multiplié les exercices d'assouplissement avant le grand plongeon, sur le bord du bassin, genre " regardez moi, je suis beau, souple et nageur"....Il se pliait en deux, faisait le moulin à vent, rentrait le ventre et regardait à droite et à gauche afin d'être bien sûr qu'on ne le louperait! Aucun risque le vert du bonnet clignotait comme un phare.

Je reste dans la piscine environs 35 minutes. Au début je pouvais à peine faire 25 m en crawl, je peux, aujourd'hui, aligner 300m sans souffrance que j'alterne avec des moulinets de bras et autres gestes de gymnastique sous l'eau, en soufflant comme un âne. Je réussis presque à tout réaliser sauf tendre complètement les bras devant moi, loin devant ma tête,  en battant des pieds. Je travaille à perfectionner mon geste. 

dimanche 28 avril 2013

Visite à la ferme bio.


Nous avons visité la ferme où officie le divine fille. Les chiens, trois bassets roux et un cabot noir,  blanc, craintif mais curieux de toutes les odeurs nouvelles qui arrivaient, ont copieusement aboyé, l'oeil mauvais, le nez en l'air, courant sur les mollets et se retirant aussi vite de peur de prendre un coup de tatane.  J'ai attendu patiemment que le petit clebs essuie ses pattes sales sur le beau pantalon noir d'un des visiteurs avant de sortir. Il est en apprentissage afin regrouper les vaches et s'entraîne aussi sur les visiteurs. Bien m'en a pris, la bête m'a vaguement reniflée, de loin. Je l'ai joué, habituée, lui conseillant de me laisser en paix, et d'aller se coucher. 
Les génisses nous ont accueillis, intriguées, sans plus, l'oeil vif, pas du tout bovin, elles étaient bien plus préoccupées à manger et ruminer qu'à faire grand cas de nous! 
Dans cette ferme qui fait du lait bio, cela fait belle lurette qu'il n'y a plus ni poules, ni coq, ni dindons, ni lapins dans les clapiers, ni potager tiré au cordeau, juste une salle de traite, des box afin d'accueillir les veaux, le hangar où s'abritent les vaches  avant de retourner au champ. 
La salle de traite  a la particularité d'accueillir les vaches sur une estrade afin que le paysan qui fait bien deux mètres, puisse ajuster la trayeuse sur les pis sans avoir à se baisser. Cela est très pratique mais présente un inconvénient majeur pour le visiteur qui n'y prend garde: lorsque la vache chie, la bouse tombe en giclant aspergeant tout autour. J'avoue avoir été baptisée, mais  pas autant que le beau-père, pourtant un rude et ancien paysan, genre "moi on ne me la fait pas, les bêtes je connais" . Il a dû essuyer sur son visage, sa veste et son pantalon, les giclées de bouse avec un petit kleenex vite rempli. Il a empesté la voiture au retour, ricanant à demi.
Bienvenue à la ferme! 



samedi 27 avril 2013

Le Vivier à Ploemeur ...


Je continue ma tournée des popotes bretonnes. 
Cette semaine nous avons testé un nouveau restaurant, nouveau pour nous Finistériens puisqu'il se situe en Morbihan à quelques encablures de chez nous.
Le restaurant donne sur l'eau, face à Groix, à Lomener sur la commune de Ploemeur.
Le dîner valait largement les 45 minutes de  déplacement, empêtrés dans les ronds points en pagaille qui limitent la vitesse vers la mer. Passé la Laïta, on se sent en pays touristique urbanisé, tiré au cordeau, propret, balisé, aux aménagements rigoureux. Rien à voir avec le côté un poil foutraque du Finistère qui donne, un peu, l'impression d'être en retard de 20 ans mais qui, au final, conserve tout le charme d'une région restée dans son jus. Je n'accueille pas les touristes en sabot mais parfois on se demande si nos municipalités ne pourraient pas aller faire un stage ailleurs afin de  prendre des notes sur ce qui attirent les doryphores Parisiens. Dans mon quartier, quand le talus est tondu ras, le fossé affiche un bon mètre de mauvaises herbes et inversement. Visiblement, personne n'a encore réussi à ce que les services municipaux se mettent d'accord afin de  tondre et nettoyer les fossés en même temps. On peut pester, je préfère en rire, c'est le côté sauvage, grrr...
Le Vivier est une adresse à retenir, certes le décor fait chichi pompon, mais l'assiette est bonne tout comme le vin et le dessert, tous les desserts, absolument divins!

vendredi 26 avril 2013

La piscine Saint-Georges de Rennes


Petit billet rapide afin d' inaugurer  une rubrique des meilleurs piscines de France, de Navarre et du monde à ne pas manquer.
Aujourd'hui, la piscine Saint-Georges de Rennes lors d'un stop and go ultra rapide! 
Elle est  identique ou presque à celle rue de la Pontoise à Paris, dans le 5ème. Les cabines occupent le rez-de-chaussée, un balcon permet aux spectateurs d'assister au ballet des nageurs, le plafond reste quelconque mais le bassin est magnifique, l'eau limpide, claire dans 33,33m de mosaïques bleues et dorées. La décoration est réalisée lors de la construction par Isidore Odorico (fils) en émaux de Briare. Cette piscine municipale est un petit bijou du début du siècle (1923-1926), inscrite quasiment dans le centre historique de Rennes, proche du parking Kléber pour ceux que l'aventure pourrait tenter.
Chaque nageur dispose d'une cabine avec un banc de bois bleu et d'un petit miroir afin de se pomponner. Autrefois, on la quittait pour plonger directement dans le bain. Il faut aujourd'hui passer dans le pédiluve. 
J'ai pris une photographie malgré l'interdiction, de ma cabine (en loucedé) car c'est "public". On croit rêver. Le cerbère s'est littéralement jeté sur moi lorsque j'ai dégainé. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi, bientôt nous ne pourrons plus rien photographier, nulle part, puisque tout est public!


mercredi 24 avril 2013

La rade de Lorient.


La rade de Lorient s'ouvre sur quatre cours d'eau, le Blavet et le Scorff notamment. Ce fut longtemps la porte de la compagnie des Indes Orientales choisie par Colbert en 1666. Ses rives accueillent toujours les chantiers navals et les silos des produits agro-alimentaires par exemple. Il est fini le temps où l'on débarquait, le long du quai des Indes, les épices, les soies et les bois exotiques.

Les militaires ont gardé la main sur une grande partie du littoral ainsi que les administrations en tout genre.  Les malades de l'hôpital ont depuis peu la vue sur Groix et bientôt les "bureliers" de la communauté d'agglomérations seront les gardiens de cet espace ouvert sur le large , le bâtiment est édifié sur une pointe  tel un phare moderne. Comment faire profiter à tous quelques uns des joies de la mer? Rien à voir avec ce qui se fait dans les pays du Nord, Hollande ou Danemark, chez nous on stérilise ces espaces remarquables qui seront, les week-ends, des quartiers de bureaux déserts. Y aura-t-il seulement une terrasse, un bar ou un restaurant près du bâtiment des décisionnels? Les politiques pissent ainsi sur ce qui se fait de mieux, marquant leur territoire d'élus au sommet de la hiérarchie de ceux qui les ont portés au pouvoir. 20% seront accessibles au public en partie basse: salle d'exposition, bar-brasserie-terrasse et belvédère...J'espère que la mayonnaise prendra, ce qui n'est pas gagné ....
Cependant la Maison de la mer se décarcasse afin de faire découvrir les activités et lieux remarquables de la rade, les balades guidées se font en bateau-bus: marée du jour, rade aux 3000 navires, secrets des navires etc .. Je conseille vivement.

mardi 23 avril 2013

Le Guilvinec..




Le lundi en Finistère sous le gris du ciel, c'est morose... Le musée breton de Quimper est fermé tout comme celui du Faouet qui expose Henry d'Estienne. Le musée des Beaux-arts nous a gratifié d'une expo plan-plan qui ne mérite pas vraiment le détour, celui de Pont-Aven est en rénovation,  le salon livre et mer est terminé: quelques stands dans une salle de spectacle à pleurer de tristesse. 
Bref, lorsqu'on a écumé la ville close (Concarneau) et ses badauds, il ne reste plus que l'arrivée des bateaux au Guilvinec, plaisir toujours renouvelé. 
On croirait des cow-boys ou des bateaux de course arrivant à fond de train, prenant la jetée et son phare à la corde! Un monde fou se pressait sur la terrasse du musée Haliotika, il fallait jouer des coudes pour trouver une place afin d'assister au débarquement des langoustines, des lottes, des araignées et des tourteaux. 
Une virée à Pont-Labbé a clôturé l'après-midi, là où j'ai perdu la tête, impossible de me souvenir de mon numéro de carte bleue que je traîne depuis plus de 10 ans et où j'ai constaté la perte de mon carnet de chèque...
Trop d'émotion sans doute ...

lundi 22 avril 2013

Comme un lapin ...


Nous vivons au rythme du stage paysan de la fille divine qui renoue ainsi avec ses ancêtres bouseux! Elle conduit le tracteur, laboure, gratte le fumier des étables afin d'accueillir le veau et sa mère, donne le biberon, participe à la traite des 50 vaches laitières élevées en bio. Demain elle rapporte du lait directement sorti du pie, aurais-je une révélation façon madeleine de Proust?
Tous les soirs avec ma mère nous allions chercher notre litre de lait dans le pot en alu,  j'avoue vouer une passion pour l'odeur de bouse et de purin que j'ai toujours trouvée jouissive. Il fallait juste éviter de se salir les pieds en évitant la rigole qui coulait vers la fosse. Les vaches avaient alors le cul couvert de croutes et les mouches vrombissaient tout autour. La bête balançait vertement la queue et à la réflexion il est fort probable qu'il en tombait (de le merde) dans le seau émaillé que la fermière tenait fermement entre ses cuisses. J'adorai tout particulièrement le bruit cinglant du  premier jet de lait au fond du récipient, puis la mousse qui se formait lorsque le seau se remplissait. L'odeur en était douce. Ma mère faisait bouillir assez longtemps dans une casserole qui contenait une rondelle en verre qui signalait que le lait allait verser. Elle n'a jamais écrémé, c'est sans doute pour cela que je vomissais tout mon café au lait le long du mur de l'école en m'y rendant, après avoir pleuré pour échapper au liquide maronnasse devenu froid avec les yeux de beurre qui surnageaient.
Ma fille  découvre les joies de la ferme et de la nature: la vache qui vêle en plein champ et planque son petit afin que personne ne le trouve, conduit le paysan à l'opposé de la cache où elle l'a laissé, surveille les hommes à la recherche du veau, du coin de l'oeil, en dodelinant de la tête, avant d'accourir ; le lapin qui batifole en liberté, course le chat et tente de l'enculer tandis que celui-ci effrayé cherche à se glisser sous la voiture afin d'échapper au viol, en miaulant. 
P., quant à lui évoquait, la vache facétieuse, élevée parmi les chèvres,  qui se prenait pour l'une d'entre elles, galopant à fond de train parmi le troupeau, mettant ses papattes sur la clôture ou sur les épaules des visiteurs. (bon une vache n'est pas une chèvre, il fallait faire très attention!)...

samedi 20 avril 2013

Petit rat


J'ai toujours eu envie de faire de la danse d'autant que ma voisine, Hélène, en faisait et me faisait rêver. Ma mère m'a donc inscrite dans la même école mais pas dans le même cours puisque débutante. J'en ai  conçu une légère déception mais il fallait  apprendre la rigueur. 
Ma mère traversait donc la ville vers des quartiers inconnus d'elle, pour m'y déposer en fin de matinée le jeudi. Aller rue du 3ème régiment d'infanterie représentait une véritable aventure et surtout une bonne volonté que je me devais d'honorer. 
Cette rue de faubourg, infinie, bordée de maisons grises  était à l'image du nom, sinistre. Je ne  comprenais pas la signification de cette dénomination qui se mêlait dans mon imaginaire à la guerre d'Algérie et à celle de 14-18 que mon grand-père avait faite.
Ma mère m'avait acheté un juste-au-corps noir, type maillot de bain, mais ceinturé en taille basse d'un petit volant de tulle du plus bel effet. J'ai débuté avec des petits chaussons noirs alors que je rêvais de pointes roses en satin avec des lacets montants.
Je me souviens de l'ensemble des petites filles qui répétaient toujours les mêmes gestes à la barre, sans en distinguer aucune, des vestiaires, et surtout de ma mère, pour qui, il s'agissait d'une corvée de m'emmener. 
Pour le gala de fin d'année, on avait acheté un joli tutu blanc et nous avions officié au théâtre. Nous, les débutantes devions traverser la scène à la queue leu-leu façon marche militaire, ce fut je pense notre seule intervention. J'ai dû être stressée par les lumières violentes, la volonté de faire ensemble, le parterre de spectateurs mais j'étais contente.
Las! Le verdict de ma mère fut sans appel, "c'était nul, tout ça pour ça, franchement je n'allais pas continuer une activité pour aller me ridiculiser devant tout le monde".
Je ne sais pas pourquoi sa hargne contre quelque chose qui me plaisait fut aussi terrible. Il y avait probablement la méconnaissance  pour une activité qui lui était totalement étrangère tant d'un point de culturel, (on déboulait de la campagne profonde) que social, ce n'était pas notre monde de filles de bourgeois. Elle avait peut-être imaginé que son enfant ferait autre chose qu'un défilé militaire et réalisé qu'il faudrait galérer longtemps pour espérer faire de moi,  un petit rat. 
 Elle a donc chargé la mule. Est-ce elle qui m'a convaincue ou moi qui ai décidé d'arrêter? Je lui en ai voulu de ne pas m'avoir forcé à continuer, de ne pas avoir cherché à me faire faire de la danse contemporaine par exemple, cela se pratiquait un peu.  J'ai gardé le juste au corps ainsi que le tutu très très longtemps dans mes placards, contemplant l'ensemble à chaque déménagement, imaginant que si j'avais des filles peut-être qu'elles aimeraient faire de la danse.
Au final, je faisais plaisir à ma mère qui n'avait plus à se faire suer à m'emmener, je me suis convaincue que je n'étais pas vraiment douée. Mon amie, au bout de quelques années, a fini par arrêter ce qui a atténué ma frustration. Entre les deux plaisirs, satisfaire ma mère et faire de la danse, j'ai opté pour le premier.
Vers 20 ans je suis allée à un cours de danse contemporaine pour entériner  définitivement l'idée que ce n'était pas pour moi, qu'il y avait inadéquation entre mes gestes et la musique. Pourtant j'adore me trémousser mais j'arrête parce que mon entourage ricane. C'est con non ?

vendredi 19 avril 2013

Les rats ....

J'aime découvrir dans mon ouest-france préféré du petit matin, qu'une légende ( qui va croire ça) estime qu'à Paris, on compte  deux rats pour un habitant. Cela me met en joie!

Ou comment la nature trouve son chemin, et quelle nature, pas de la plus appétissante! Pouah! 
Certes, nous en avons nous aussi.
Un jour que je me baignais, à marée très haute, dans ma crique favorite une de ces bestioles à longue queue, tentait tant bien que mal de se maintenir à flan de mur sur une excroissance rocheuse. Et ce n'était pas la petite bête dont Ouest-France nous a gratifié ce matin en dernière page, non, une énorme ventripotente, au poil long. Il faut croire que nos égouts, nos plages et notre eau couleur azur nourrissent bien son homme.
Je me suis dit que je n'avais plus qu'à me laisser couler, que jamais je n'oserais revenir à la côte de peur que les miasmes qu'elle transporte, ne me contaminent ou tout simplement qu'elle ne me saute à la gorge! 
Beurk!
Mais savoir qu'ils grouillent en hordes nauséabondes dans vos couloirs vos escaliers, vos caniveaux, librement .... Brr! 
Cela étant, je n'en ai jamais vus à Paris, par contre, certains batifolaient en toute impunité dans les rues de Bucarest et celles de Palerme,  même sur MA plage!
Lorsque j'étais petite,  j'appréciais tout particulièrement la fable de La Fontaine, le rat des champs et le rat des villes ; sur le dessin, je leur trouvais une certaine noblesse, tandis qu'ils se tenaient debout comme des gens bien élevés. J'ai, depuis, bien changé d'avis....

jeudi 18 avril 2013

Plexus brachial


Le plexus brachial correspond à un bouquet de nerfs issus des racines nerveuses de la moelle épinière, qui va innerver l'épaule, le bras et la main. Sa blessure peut aboutir à une paralysie du membre supérieur, dans les cas les plus graves.
Je n'en suis pas encore là mais il y a des gestes qui me sont encore impossible à faire comme me shampouiner correctement, faire le papillon avec mes coudes les deux mains derrière la nuque ( attitude très utile pour se raffraîchir), écrire haut, au tableau (j'envoie maintenant les élèves faire la trace écrite à ma place), dormir sereinement sur le côté droit, soulever des poids à la gym, au dessus de mes yeux le bras fléchi en équerre. Mine de rien, ça peut miner ...car je suis à l'écoute et j'ai l'impression que quelque chose dans mon bras freine, comme si il y avait un gros noeud qui bloquait .... Cela me fait immanquablement penser à cet embrouillamini électrique de Bucarest.

Je rêve donc de fluidité, le geste test étant de nager le crawl. J'y arrive presque sans avoir de douleur car le secret selon gourou Kiné est d'écouter sa douleur et de faire piscine tous les jours! Je m'y active dès que j'ai le temps.
Sur le côté du bassin il y a donc une folle, chaussée de palmettes blanches et équipée de plaquettes qui fait des gestes amples devant elle, derrière elle, au dessus de la tête en coulant assise et en soufflant comme un boeuf! Elle alterne avec 50m de brasse ou de crawl et 50 de battements sur le dos.
Je sors de là, moulue avec un cul et des cuisses en béton! Puis, je vais me faire bouillir avec des champignons dans la marmite à bulles, pétrir l'avant bras et le biceps sous le coup des jets puissants. 


mercredi 17 avril 2013

Apprendre les langues ..


Gros débat hier en salle des profs.
Les protagonistes ont failli en venir aux mains... Chaud!
J'aime ces luttes d'arrière garde, qui remplacent parfois le consensus mou qui prévaut la plupart du temps. Je n'ai rien dit, mais n'en pensais pas moins, moi qui teste chaque année mes élèves pour savoir s'ils savent dire fourchette dans toutes les langues apprises depuis le collège. 
Je vous laisse deviner le résultat.
Faut-il absolument que les élèves interrogés à l'oral au bac, connaissent tout de la civilisation espagnole ou doit-on seulement attendre d'eux qu'ils parlent espagnol y compris sur un match de foot entre Liverpool et le PSG? 
A mon avis la deuxième proposition est la bonne ...
Sauf que la chasse gardée "civilisation" disparaît au grand dam des officiants, déplorant alors de n'être plus que des profs de langue (sic).... 
Une bonne chose!
Certes, une langue est intimement liée à la civilisation dont elle est issue mais les élèves en ont ras le bol d'évoquer l'Allemagne de l'est disparue il y a 24 ans, la chute du mur, ou les vopos tentant de franchir les barbelés pour fuir la dictature. Ils préfèrent savoir comment on dit une fourchette ou commander un big mac .... ou même discuter des avantages d'internet ... Seulement voilà, le pré carré ne s'abandonne pas si facilement et il faudra de multiples injonctions académiques afin que les habitudes changent ... 
Cela dit, on peut comprendre l'amertume: peu payés, méprisés, honnis parfois, nous enlever ce qui faisait le fondement de notre existence, à savoir être les pourvoyeurs de  culture est difficilement supportable, du moins dans le contexte actuel de dénigrement.

mardi 16 avril 2013

ONI (épisode 2)


Suite ! 
Le test a réussi, l'expert a survolé avec la main, le pot fatidique avant de se rabattre sur de l'abricot, légèrement éventé, (le couvercle n'a pas fait pop à l'ouverture, damned!), sans grande conviction puisque la deuxième et la troisième tartine ont été largement enduites de l'excellente confiture d'oranges que l'on m'a offert récemment. D'ailleurs, le pot est bientôt fini, j'en veux bien un nouveau, cela me ferait vraiment plaisir! 
Avis ....
Dépitée, mais toujours armée de la ferme volonté d'éradiquer l'inutile, j'ai tout versé dans la poubelle, la bouillie est tombée comme une bouse au fond du conteneur. Je suis partie à la traque au double, armée d'une éponge et de scotch-brit car la confiture ça colle. Mes étagères sont enduites d'une couche maronnasse à la manière d'un papier tue-mouche que l'on suspend au plafond .... J'ai honte!
Enfin, pas du tout, je m'en fous comme de ma première culotte!
Il y a tellement de ménage à faire que je ne m'étonne plus de rien. Je contemplais ce matin, de mon lit,  les longs fils de toile d'araignée qui pendouillent au plafond, les quelques résilles qui contiennent des oeufs, promesse d'une véritable nichée en pleine forme, j'évaluais la poussière sur les murs, je pensais à l'odeur dans la cuisine que je ne sens même plus, je me désespérais de voir autant de  mauvaises herbes dans le jardin.
Le mâle en a fait le tour: " alors là, tu arraches les plus grosses, puis tu vaporises, là il faut enlever le surplus, ratisser, ... ah! tu as fait faire la terrasse , mais il faut planter derrière .... couper la branche de mimosa trop grosse..."
Coup de bol, j'ai un bras en vrac, y a pas mort d'hommes, ça attendra!
Pour le plaisir, une photographie du dessert au Flaveur, excellent restaurant en devenir. 

dimanche 14 avril 2013

Le hamac rouge


Le hamac rouge de Jean-Luc Payen est un petit livre jubilatoire. Il y raconte son enfance dans les années soixante près de sa soeur et de son frère, ses joies dans "le château",  cabane qu'ils ont construite en haut de l'arbre, sur l'île ; les méchancetés de l'instituteur qui soulève les enfants par les petits cheveux, (ce qui est impossible selon ma fille, mais elle ne soupçonne pas à quel point les enseignants de l'époque pouvaient être violents afin de faire entrer dans les têtes l'orthographe et la conjugaison, et combien les cheveux peuvent être bien enracinés), la grand-mère qui a survécu aux camps, la virée en Equateur, le beau-père violent, la soeur paraplégique. 
Le récit est tour à tour tendre, léger, profond, dramatique sans jamais peser. 
Un régal en ces temps de sécheresse littéraire!

samedi 13 avril 2013

ONI


ONI pour objet non identifié....
Toujours animée de la ferme volonté de désencombrer ma maison (et sans doute aussi ma tête...opération à suivre prochainement), je poursuis la traque du produit inutile, encombrant que je n'ai pas touché depuis des lustres. Et quand je dis des lustres, il faut compter au moins dix ans...
Ce matin, à la recherche de ma confiture de fraises préférée, je suis tombée sur un produit non identifié. Cela ressemble à de la confiture, (ça colle), mais je n'ai pas réussi à nommer la chose dont est issue la marmelade. Pas moyen d'extirper du pot, la moindre enveloppe de fruits, après avoir ôté à la louche, la délicate couche de moisi, qui, comme chacun sait, n'est absolument pas toxique, mais protège la confiote. La couleur marron ainsi que la texture me font pencher pour de la prune mais sans l'aspect. Le produit ressemble plutôt à de la merde, pour dire les choses crûment, sans l'odeur! Et sans le goût car j'ai pris le risque de goûter, du bout des lèvres, au dessus de la poubelle et de l'évier au cas où .... N'ayant pas eu de haut-le-coeur (aucun parfum je le jure), j'ai stocké le pot dans le frigo, afin de le mettre demain matin, mine de rien sur la table afin qu'un expert la teste... Cela dit, la texture apparente n'est franchement pas engageante, je fais le pari que le pot ne sera même pas ouvert!Le problème est qu'il semble y en avoir une dizaine ainsi stockés, tous aussi avenants. Je grimperai sur l'escabeau afin d'éradiquer définitivement tout ce qui ne sera jamais mangé car expérimental comme la confiture de tomates cerises, la figue à la cardamome que je ne digère pas, les oranges amères avec de gros bouts d'écorces,  ratée par paresse et boulot baclé.
Au passage, j'ai jeté un pot de fraises, éventé, la fine pellicule de moisi et l'aspect liquide m'ont avertis sans que je n'ai besoin d'ouvrir qu'il était urgent de benner le tout à la poubelle!

vendredi 12 avril 2013

L'Idéal club


L'Idéal club, dont Philippe Nicolle est le metteur en scène des 26 000 couverts, offre un spectacle jubilatoire. Assis sur scène sur des coussins, je n'ai pas vu passer la soirée, ou plutôt si, mais en riant!
L'ado rebelle n'a pas regretté non plus d'avoir été forcée à y assister,  même si dans la voiture, au retour, elle cachait sa joie.. 
Rien à dire sauf à conseiller d'y courir.
Un humour qui s'adresse aux vieux comme aux jeunes, potache et déjanté, comme je l'aime, jazz, rock, tout est frais, un régal!.

jeudi 11 avril 2013

Bécassine et Quimper Corentin


Quand je vais à Quimper, je pense à Bécassine, notamment quand je passe devant la cathédrale ou lorsque nous visitons le musée des Beaux-Arts. On y voit quelques peintures remarquables du XIXème siècle représentant des intérieurs bretons: terre battue, bahuts dont les pieds reposent sur des cailloux, cheminée avec une vieille femme assise à l'intérieur, pot à lait et panier suspendu aux poutres.
Quand j'étais petite, ma mère m'avait offert son album L'enfance de Bécassine dans une édition de 1929 que j'ai lu et relu régulièrement jusqu'à l'usure. J'avais consolidé la reliure avec du sparadrah, depuis je l'ai couvert mais il n'est vraiment pas en bon état.
L'image véhiculée sur la Bretagne inculte et bornée ne m'avait guère marquée, je n'y voyais ni racisme, ni mépris, au contraire. J'y ai beaucoup appris notamment sur les rapports humains et les différences entre classes sociales! Je n'ai  aimé que ce premier volume probablement à cause de la qualité du papier, très épais, doux et pelucheux, la finesse des dessins et la gentillesse de Bécassine. Les  aventures suivantes de l'héroïne n'ont jamais eu la même fraîcheur.
Je ne me lassais pas de lire certains aventures et de voir et revoir les meilleurs tableaux: les Labornez désolés de ne pas voir le nez de leur fille pousser puisqu'à "Clocher les Bécasses, l'intelligence est en proportion de la longueur du nez". J'y croyais un peu et ça me consolait car l'appendice familial en héritage relève parfois de la trompe. Cela étant, la méchanceté de Marie Quillouch me faisait douter de la relation entre intelligence, humanité et longueur du tarin.
J'aimais particulièrement l'oncle Corentin, Poulet le chat blanc qui léchait la figure de Bécassine (mon chat à moi, Minette ne faisait que me caresser le visage de sa queue douce et soyeuse), Bécassine volée (qui n'a jamais rêvé ou eu peur d'être un enfant volé notamment par les Bohémiens?) par le grand chien noir, Turc, qui la dépose sur la place du village entourée de la marmaille et de toute la volaille!
On apercevait sur quelques vignettes, la cathédrale de Quimper, les rues étroites et pavées. J'adorai la famille du bohémien dont les enfants dépenaillés m'épataient.




mercredi 10 avril 2013

Chat, chat, chat


Âme sensible s'abstenir!
Voici un article gore, où il est question de chat.
Nos voisins ont le chic avec les félins.  
Je ne sais pas comment ils se débrouillent mais, régulièrement, ils héritent d'une bête malade! Il n'y a pas si longtemps, leur Kitie adorée, blessée à l'arrière-train, ne maîtrisait plus ses sphincters, elle était donc attifée d'une culotte spéciale chatte, en cuir, afin de retenir la merde qui sortait sans contrôle de son trou du cul relâché. L'idée était bonne sauf que la bestiole  s'asseyait régulièrement pour se gratter furieusement derrière l'oreille écrasant ce que vous savez. Le tout collait au poil et le courageux de la famille passait la bête à la baignoire, non sans s'équiper de gants mappa et d'un masque anti-miasme, sans grande efficacité. A l'odeur, s'ajoutait  celle du  vomi du brave soigneur qui ne pouvait réprimer des haut-le-coeur incontrôlables. On compatit.
La bête a fini par disparaître sans  laisser de traces.
Depuis quelques temps ils ont hérité d'un nouveau chat, malade, aux pattes arrières paralysées. Le vétérinaire a dû  lui couper la queue qu'il s'était bouffée, ne laissant que l'os apparent. L'infection menaçait. La bête opérée survit avec un moignon mais elle a la démarche brinquebalante de l'animal blessé. Quant aux sphincters, la famille n'a rien trouvé de suspect mais il est certain qu'il y a des fuites car on ne peut passer dans le garage, qui sert aussi de chenil, sans se plaquer l'avant bras sur le nez et rester en apnée ...Les serviettes de bain sont imprégnées par les relents que seuls les vents thermiques du soir arrivent à dissiper. 
Ah!  la vie à la campagne a parfois des charmes incomparables!

lundi 8 avril 2013

Le Louvre, de l'Allemagne 1800-1939






Exposition très intéressante au Louvre sur les peintres allemands de 1800 à 1939, de Friedrich à Beckmann, contribuant à la construction du nationalisme. J'ai pu bénéficier de la gratuité car mon accompagnateur, heureux ami du musée, pouvait me faire profiter pendant les quinze premiers jours de l'évènement (CQFD)*. Coup de bol, cela nous a permis d'éviter les hordes de touristes aux caisses. L'exposition est surtout fréquentée par les gens du cru, initiés, prout prout, ne prenant que peu de photographies contrairement aux étrangers avides d'immortaliser la Joconde ou la Vénus de Milo.

Y a pas, les romantiques allemands sont sinistres, quelques chefs d'oeuvre dont les paysages fantasmés de montagnes de Carl Gustave Carus et les gravures d'Otto Dix .
Je serais bien incapable de donner le nom de l'artiste qui a peint ce magnifique tableau au personnage en arrière plan,  si teutonique. La naïade à poil, est juchée sur un crocodile monstrueux dans lequel le preux et hardi chevalier a planté son épée. On peut presque imaginer son regard énamouré pour la pulpeuse vierge.

C'est avec un plaisir toujours renouvelé que nous avons arpenté la galerie des  portraits funéraires de Fayoum, après avoir traversé la canopée grisâtre des arts islamiques ou les  bouts de verre côtoient les petits morceaux de céramiques. J'ai déjà dit toute la déception que m'inspire cette nouvelle aile inutile. Ici fragment de linceul funéraire dit portrait d'Ammonios

dimanche 7 avril 2013

Cheveux chéris ....



Persuadée que nous aurions à nous cailler comme des bêtes dans les longues files d'attente du quai Branly, c'est de bon matin que j'ai pris des billets coupe-file pour une exposition alléchante par son thème : Cheveux chéris. J'avais souvenir de caillantes dans le vent, devant des cerbères ravis de fermer la barrière à la barbe du client avide de découvertes culturelles, le rictus sur les lèvres, mais c'est le désert que l'on a trouvé, trois pelés et un tondu se pressaient au musée, sombre comme le gris du ciel.  
Hormis les têtes réduites dont j'avais  vu un aperçu sur le site du musée, j'imaginais du grandiose, des tonnes de cheveux, des  choucroutes, des tresses, des perruques, des brosses et des peignes, des bigoudis, des sèche-cheveux antiques, des onguents gomineux et des recettes miracles afin de les conserver soyeux,  bref du quotidien et du sacré.
Le mélange des genres est à l'image du musée, un poil décevant, même si les textes informatifs sont bien faits  et instructifs. Le cheveu ne se conserve pas sauf chez les peuplades primitives, (donc pas tant),  qui ont su les faire durer pour l'éternité. La première partie de l'exposition "frivolités" est peu lisible, terne ce qui n'est pas le cas concernant l'exposition des objets ethnographiques du musée, mis en exergue pour notre plus grand plaisir et notre plus effroyable répugnance.
 Un film terrible sur la tonte des femmes à la Libération fait le lien entre les deux parties. Monté pour l'évènement, il montre la jubilation des hommes dont la virilité fut bafouée pendant les années d'occupation, retrouvé alors toute leur puissance aux dépens des femmes, la clope au bec, jouissant littéralement la tondeuse à la main, exhibant ces accusées de collaboration horizontale,  sous les cris et les rires gras de la foule. On mesure à quels points les cheveux sont consubstantiels de la féminité. Les caméramans filment des visages ravagés, asexués,  maltraités, tuméfiés, marqués de croix gammées,  devenus objets de haine  et de honte.
La seconde partie met en exergue les reliques, les trophées, conservés afin de conférer à leurs propriétaires la force et la magie des ancêtres ou des victimes héroïques, mortes après s'être bien battues.

samedi 6 avril 2013

A Paname ....


Une déambulation dans Paris sous ciel gris clair et température froide bien que l'on soit en avril.
Au Mémorial de la Shoah, la visite est gratuite, et l'exposition temporaire évoque la spoliation des biens juifs pendant le régime de Vichy. J'aime feuilleter les ouvrages dans la librairie puis déambuler dans le quartier.
J'ai déjeuné chez Allo sushi (13 rue cloche percée), du riz et du poisson  aux herbes fraîches avec un  thé au jasmin. Mes voisines de table racontaient leur vie. La plus âgée évoquait son parcours du combattant contre un hypothétique cancer du colon, quant à la deuxième, elle faisait le point sur son divorce: en gros avec 2100 euros, tout en ayant garder la maison (ou l'appartement) elle avait du mal à joindre les deux bouts, son ex à qui elle n'avait plus rien à dire  (car les femmes qui souffrent beaucoup plus que les hommes,  ne peuvent pas partager leur coeur contrairement à la gente masculine) dialogue en faisant des chèques. Le père n'a plus que des relations pécuniaires avec ses enfants tandis qu'ils sont chez elle ou reviennent toujours vers elle! Je ne me suis pas ennuyée pour deux sous dans ce petit restaurant sur la rue de Rivoli.
J'ai enquillé sur la Maison Européenne de la photographie pour deux expositions: les dix ans de la revue Images, et une rétrospective de Joël Meyerowitz, photographe du quotidien aux Etats-Unis dans les années 60-70, ainsi que des ruines du World Trade center en 2001.
 Je suis allée à la piscine 17 rue de Pontoise, probablement la plus belle de Paris, dans son jus. On choisit une cabine équipée d'un petit banc de bois, on y laisse ses affaires, ce qui est très pratique. Le bassin est vaste, 33m, malheureusement il y avait foule (les autres piscines sont encore fermées à 16h), des hommes nageant n'importe comment, dans tous les sens, les bras en vrac le plus souvent. On peut juste patauger mais cela me va bien puisque je n'y vais que pour rééduquer mon épaule et mon biceps meurtri qui ne retrouve pas sa souplesse. L'eau est chaude, l'ambiance bonne enfant.
Enfin, revenir par Odéon, en déambulant dans le 6ème, prendre une bière au Danton, m'a donné l'impression de voler du temps et de  pouvoir enfin profiter de Paris, pleinement .Je suis entrée dans tous les librairies que j'ai trouvées sur mon chemin. Hormis la librairie Compagnie toutes les autres sentent la mort lente, le vieux papier éculé, la librairie de l'histoire pourtant bien fournie n'est plus que l'ombre d'elle-même. Tout est pich!  

vendredi 5 avril 2013

Ma 1ère GGP7


J'ai fait ma Parisienne, presque façon Ines....à la Girls Geek Party !
Avant un récit plus détaillé, quelques impressions premières :
- un chouette quartier: les quais du canal Saint-Martin
- un lieu magique, le Comptoir Général: bois, plantes, chaleureux
- des nanas organisatrices au top, au turbin depuis le début de l'après-midi, présentes sur tous les fronts.
- et surtout la découverte d'un monde de la communication qui m'est complètement étranger, dont au premier abord, je n'ai perçu que le mélange des genres: entre la séance de maquillage sous les feux des projecteurs, la cabine à photomaton de luxe, (on ne peut qu'être belle), la pose de faux cils, la dégustation de produits florette, le trempage de fraises dans une crème de caramel au beurre salé absolument divine, j'ai cherché le lien ....
- sans doute les 200 nanas qui ont transité, toutes blogueuses, toutes très jeunes (moyenne d'âge probablement 30 ans) pour la plupart parisiennes, très sympathiques, ouvertes aux autres. Le blog est forcément ce qui a donné du sens à la réunion bien que celui-ci n'ait été abordé que dans les rencontres particulières, très enrichissantes. Elles écrivent sur tout, certaines se sont faites spécialistes, ce qui leur a permis d'être reconnues.
J'ai aimé...


mercredi 3 avril 2013

La province à Paris ....

Je suis invitée jeudi soir à une soirée blogueuse, 200 nanas en folie dans un lieu hip très parisien. Je vais faire ma Bécassine et je pense d'ailleurs être invitée pour cela. Chose très curieuse s'il en faut.... Je vous promets un récit détaillé de mes aventures.

En attendant, j'achève mon marathon/rattrapage anticipation du week-end de l'Ascension (dans l'enseignement , vu que ces tas de feignasses passent leur temps en vacances, rien ne se perd, tout se transforme), nous devons rendre un mercredi après midi ce que nous gagnons un jeudi ... Miracle! Il me semblait profiter d'un vendredi, (jour béni où je ne travaille pas) mais je dois bosser le mercredi pour un jeudi matin. C'est simple, c'est l'éduc nat.! Pour mieux comprendre un schéma s'impose. Pour l'heure, les bras m'en tombent, je ne comprends rien . Damned! Et vous non plus sans doute....
Bref, ma fille enquille en théorie quatre et demie le matin, jusqu'à 12h30, reprend dès 12h45 jusqu'à 17h45, je n'ai pas tout compris et ne sait pas encore si elle déjeunera.... Mais y a pas à tortiller, faut ce qu'il faut. Cela me fait penser à l'empilement des normes dans l'administration, tant de centimètres de merguez en maternelle, tant en primaire, deux en collège et trois en lycée!
Là, on applique coûte que coûte.
Mais il y a pire, on ferme les toilettes pour un tag! Envie de pisser et tout l'étage est condamné à courir au rez de chaussée ou à se faire dessus. Une salle de perm en plus, que nenni, il y a eu des grafitis tel jour, c'est intolérable...C'est comme si on fermait une route pour un accident...
On se croirait parfois en tôle, en univers carcéral où la moindre faute de l'un entraîne la punition de tout le groupe!
J'ai toutefois découvert qu'en faisant appel au comité d'hygiène et sécurité, je pouvais peut-être exiger qu'on ouvre les toilettes sur le champ afin que je puisse satisfaire mes besoins sans avoir à risquer la fuite dans les escaliers. 
Pour un si bon matin, j'aurais pu faire plus glamour ... 

mardi 2 avril 2013

Un petit bijou: sur la scène intérieure de Marcel Cohen.


Je viens d'avaler, mot qui qualifie à quel point j'ai aimé ce livre, Sur la scène intérieure, de Marcel Cohen (Gallimard, L'un et l'autre). "Sur la scène intérieure", explique Marcel Cohen, contient et expose "tout ce dont je me souviens, et tout ce que j'ai pu apprendre aussi sur mon père, ma mère, ma soeur, mes grands-parents paternels, deux oncles et une grand-tante disparus à Auschwitz en 1943 et 1944". Ce "tout" se résume à très peu. 
Chapitre par chapitre, Marcel Cohen mêle à leurs biographies, ses propres souvenirs, ténus, il n'a alors que 5 ans, il décrit les quelques objets qu'il a gardé d'eux. On voyage dans les quartiers de Paris, mais aussi à Istanbul où ils sont nés. 
Ces souvenirs, très personnels, résonnent pourtant de manière universelle. Le récit est factuel mais l'écriture transcende celui-ci, l'émotion est palpable, mais sans pathos. Chaque mot, chaque ligne se suce comme un bonbon.
 Cet ouvrage est beaucoup plus intéressant et bien mieux écrit que celui de Boris Cyrulnick.

lundi 1 avril 2013

Week-end pascal!



Que faire un week-end pascal quand on n'est pas vraiment en famille, qu'en gros, on se fiche comme d'une guigne que ce soit pascal ou pas, juste que, coup de bol, on a notre lundi! Ce dernier, chômé, inaugure une longue liste de ponts à venir, très sympathiques, qui transforment, généralement, mai en gruyère.
J'ai visité Landerneau. Certes, vous allez me dire, il y a probablement plus exaltant, comme d'aller à l'abri du vent se coincer dans un trou de rocher, sur la plage, afin de profiter des quelques rayons de soleil, marcher d'un bon pas sur le chemin côtier ou gueuletonner.
Non, moi j'ai choisi Landerneau, pour faire du bruit! Le petite ville a rejoint à la fin du XVIIIème siècle ses homologues comme Pezenas, Quimper Corentin ou Brive la gaillarde afin de faire rire les Parisiens aux dépends de la province, espace imaginaire, loin de tout, trou en surface breton,  privé de la capitale, lieu de léthargie, d'hibernation, désert où l'on va s'enterrer.
Et je ne peux m'empêcher de penser à cette insultante saillie de Montebourg à notre égard (son premier ministre nantais) qui illustre le mépris dans lequel tout parisien nous place:  "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes."  Il a dit tout haut ce que ceux de la haute pensent tout bas: la province reste ce ramassis de cul-terreux dont Alain Corbin parlait si bien dans un article des lieux de mémoire en 1992. Rien n'a changé.
Mais ce n'est pas mon propos, Landerneau vaut le détour, son centre historique est rénové et surtout depuis un an, Hélène et Edouard Leclerc, l'épicier, ont ouvert un fond d'art contemporain. Aujourd'hui il expose les oeuvres lumineuses de Yann Kersalé, demain Miro.
L'exposition est épatante, des cubes abritent les mises en sons et  lumières des lieux bretons. On pénètre dans les boîtes noires, on vibre sur les bancs sous le coup des vagues, on chemine à l'intérieur des parcours lumineux. Cela ne peut que plaire aux enfants, très sensibles à l'art contemporain.
Elle se termine bientôt, courrez-y!
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