mardi 12 février 2013

Le pervers


Je me demande comment on faisait autrefois pour vivre avec un pervers, au boulot, en famille? La découverte de la pathologie est récente (1986 première appellation), elle l'est d'autant plus que les victimes, par définition, sont dans le déni, toutes empapaoutées qu'elles sont par leur tortionnaire. 
Les graduations de perversion sont très nombreuses, de la plus petite, au bas de l'échelle, très subtile, légère, presque insignifiante à la pire qui conduit la victime à la folie ou au suicide. Entre les deux, la bête alterne entre l'agression la plus violente et la gentillesse qui fait que tout s'oublie comme un coup de baguette magique, laissant l'esprit vide, tout occupé de sa propre culpabilité et  de ses regrets d'avoir été injuste.
Cependant, il est difficile de faire la part des choses avec celui ou celle qui souffre de troubles de la personnalité narcissique, et il semblerait qu'il y ait à l'origine une grande souffrance intérieure, née des traumatismes de l'enfance, personnes, selon la définition, très sensibles mais qui montrent paradoxalement très peu ou pas d'empathie. 
Le patient présente au moins cinq des symptômes suivants :
  • le sujet a un sens grandiose de sa propre importance (par exemple, surestime ses réalisations et ses capacités, s'attend à être reconnu comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport) ;
  • est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté, de perfection, ou d'amour idéal ;
  • pense être « spécial » et unique et ne pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau ;
  • montre un besoin excessif d'être admiré ;
  • pense que tout lui est dû : s'attend sans raison à bénéficier d'un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits ;
  • exploite l'autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui pour parvenir à ses propres fins (mensonges, chantages, violence verbale, etc.) ;
  • manque d'empathie : n'est pas disposé à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d'autrui ;
  • envie souvent les autres, et croit que les autres l'envient ;
  • fait preuve d'attitudes et de comportements arrogants et hautains.
Les personnes narcissiques ont souvent un besoin de contrôle important, une tendance à la critique et à l'égocentrisme. Ils acceptent difficilement les avis différents, n'ont pas conscience des besoins des autres, ni des effets de leur propre comportement sur leur entourage. Ils se montrent intransigeants et attendent des autres qu'ils les voient tels qu'ils désirent être vus11. Ils peuvent aussi être très exigeants face à leurs enfants, les voyant comme des extensions d'eux-mêmes, et voulant par là-même que leur enfant les représente dans le monde comme ils se fantasment12  . 
Les personnes souffrant du trouble de la personnalité narcissique se sentent communément rejetées, humiliées, et menacées. Pour s'en protéger elles utilisent souvent le dédain, la résistance à toute forme de critique, réelle ou imaginaire13. 
La vie avec ces personnalités troubles est difficile, y compris professionnellement. Elles refusent bien souvent de consulter. Je n'ai guère trouvé de solutions dans les articles compulsés afin d'aider l'entourage. Leur personnalité les conduit souvent à vivre seul. Mais avant, l'emprise sur le conjoint ou l'entourage peut être forte et se mêler de perversité contre laquelle il n'y a alors que la fuite.
Lorsque la lutte est entamée, que la victoire semble proche pour rompre les liens, le pervers revient subtilement à la charge, suce toute la vigueur et la vitalité qui ont permis de se reprendre en main et de faire table rase du monstre, il  se montre sous son jour le plus agréable, respectueux, aimable. Difficile alors d'imaginer qu'il manipule, de croire à une quelconque intention de nuire. 
Et pourtant, les faits sont là, la victime n'a pas pu quitter la toile, engluée à nouveau dans les fils qu'il ou qu'elle a renoués afin de maintenir sa liberté, sa puissance, son emprise.
Comment peut-on du jour au lendemain changer aussi vite, de la haine furieuse et excitée, des yeux de fou qui voudraient tuer, battre,  à la gentillesse la plus cordiale, amicale, familiale? Juste ce qu'il faut pour ferrer à nouveau la victime, sans doute, mais est-ce véritablement conscient?
Y a-t-il un moyen de guérir ces malades?

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