jeudi 1 novembre 2012

Le pervers narcissique


Le collectif ne compte pas, il vient, il prend, il part. Il ne fait que ce qu'il veut, fuck les autres!  Il prend systématiquement le contrepied de toutes les propositions pour les adopter ou les proposer lui-même ensuite..... Il dit n'appartenir à personne.
Quand les intérêts sont en jeu, le pervers fait ce qu'il faut mais, si possible, après avoir développé une argumentation, qui, en apparence,  laisse à l'adversaire, le choix des armes, en réalité il n'en est rien, le discours est tellement verrouillé que l'interlocuteur se plie de toute façon au choix du pervers. 
Le pervers ne fait plus de compromis, il applique ses désirs, ne tient pas compte des autres, c'est marche ou crève. 
La liste est longue de ce qui relève de la perversité.


Pourtant, nulle mention de la perversion narcissique dans le DSM IV, manuel de classification internationale des troubles mentaux. La notion se cherche. Pour certains comme Scott Peck, psychiatre américain, il ne faut pas craindre de parler de véritable déviance morale et de poser la question du mal. Pour d’autres, comme le Docteur Reichert-Pagnard, il s’agit d’une psychose sans symptômes apparents ou "psychose blanche". 
On pourrait classer le manipulateur sur une échelle de 1 à 10 selon la toxicité, comme on classe les séismes sur l'échelle de Richter. Niveau 3, le tyran domestique, réfugié dans le déni, qui blesse l’autre involontairement pour s’alléger de son propre mal être ; niveau 8, le sadique qui se défoule en jouissant de  la douleur morale qu’il inflige sciemment. Quoiqu’il en  soit, même un petit "PN" fait de considérables dégâts.

Voici quelques pistes  dans un article à lire,  afin de reconnaître ces prédateurs, inspirées des travaux de spécialistes tels que Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et Isabelle Nazare-Aga, thérapeute comportementaliste:

1. Il ou elle vampirise l'énergie de l'autre : l'expression "se faire bouffer" prend tout son sens.
2. Il ou elle est dénué(e) d'empathie, fait preuve de froideur émotionnelle.
3. Il ou elle souffre d'insatisfaction chronique, il y a toujours une bonne raison pour que ça n'aille pas.
4. Il ou elle use de dénigrement insidieux, sous couvert d'humour au début, puis de plus en plus directement.
5. Il ou elle est indifférent aux désirs de l'autre.
6. Il ou elle s'inscrit dans une stratégie d'isolement de sa proie.
7. Il ou elle fait preuve d'égocentrisme forcené.
8. Il ou elle vous fait culpabiliser.
9. Il ou elle est incapable de se remettre en cause ou de demander pardon (sauf par stratégie).
10. Il ou elle s'inscrit dans un déni de réalité.
11. Il ou elle joue un double jeu : le pervers narcissique se montre charmant, séducteur, brillant - voire altruiste - pour la vitrine ; tyrannique, sombre et destructeur en privé.
12. Il ou elle est obsédé(e) par l'image sociale.
13. Il ou elle manie redoutablement la rhétorique : le dialogue pour dépasser le conflit tourne à vide.
14. Il ou elle alterne le chaud et le froid, maîtrise l'art de savoir jusqu'où aller trop loin.
15. Il ou elle est psychorigide.
16. Il ou elle souffre d'anxiété profonde, ne supporte par le bien-être de son partenaire.
17. Il ou elle ressent le besoin compulsif de gâcher toute joie autour de lui.
18. Il ou elle inverse les rôles et se fait passer pour la victime.
19. Il ou elle use d'injonctions paradoxales et contradictoires : la cible perd ses repères, son esprit devient confus, même quand il est des plus brillants. Paul-Claude Racamier, inventeur de la notion de pervers narcissique, parle d'un véritable "détournement de l'intelligence".
20. Il ou elle éprouve un soulagement morbide quand l'autre est au plus bas.

Quelle est la solution afin d'échapper à ces griffes? La fuite! Pas facile car le pervers a travaillé la personnalité de sa proie comme une araignée tisse sa toile, emprisonnant en son centre la victime qui peine à déterminer le vrai du faux et finit par douter d'elle-même.  
Souvent elle a perdu tout sens critique, elle sent que quelque chose ne colle pas mais l'emprise est parfois tellement forte qu'elle pense avoir de toute façon tort. L'estime de soi en a pris un tel coup qu'il est très très difficile de défaire les liens qui la maintiennent prisonnière. 

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