mardi 30 octobre 2012

Beau gosse


J'ai donc vu le dernier James Bond, Skyfall.
Peu habituée à fréquenter les grandes salles à écran géant, le début m'a littéralement enchantée, mais très vite,  mes paupières ont commencé à battre de l'aile, j'étais bercée par le débit monocorde du héros. J'ai bien tenté de lutter contre une envie irrépressible de dormir, mais en vain. Au  milieu du film, lorsque la belle brune se fait tuer par le vilain méchant, ce dont Bond se fout comme d'une guigne, déplorant avec un trait d'humour façon cache ta joie, que le verre de whisky soit, lui foutu, j'ai plongé dans un profond sommeil, du juste! Je n'ai donc pas vraiment compris pourquoi le méchant l'était, ni d'où il venait et pourquoi il voulait tuer M.
Par conséquent, alors que, pour Killer Joe, j'aurais aimé dormir pendant les scènes un peu osées (euphémisme), là, que nenni! Je devrais donc mesurer l'intérêt d'un film aux nombres de minutes perdues pour cause de sommeil... C'est imparable.  
Conclusion : un film qui peine à me maintenir éveillée, donc un film moyen dont on peut se passer. Pas une seule vue du beau cul de Bond, uniquement ses pectoraux qu'on a bien envie de toucher, tellement envie qu'on les voit à plusieurs reprises, sorte de copier coller de la même scène: une mise en abîme, au cours de laquelle le héros se regarde dans une glace et nous le regardons se mater, genre " je suis beau, je m'aime" ...Aujourd'hui, selon mon spécialiste préféré du cinéma, les scènes de cul se trouvent dans les séries, car ces dernières sont cheap, pas dans les films à gros budgets capables d'attirer le client avec des scènes qui coûtent un bras où l'on ne montre aucun poil de cul, pas même l'ombre d'un sein.
Le scénario est pauvre, mou, il fait de nombreuses  références au scènes cultes qui ont fait le succès de 007 mais elles sont un poil détournées. Par exemple la voiture mythique de James Bond, l'Aston Martin est habituellement massacrée par le héros à la poursuite des méchants (selon mon spécialiste), là elle explose   sous  les bombes lâchées d'un hélicoptère. La fin est indigne d'un espion de la carrure de James Bond et du grand service britannique.
Les vieux seraient-ils vraiment out comme le laisse sous entendre le scénario?



lundi 29 octobre 2012

Doelan!


Que peut-on faire un week-end d'octobre par temps frais mais beau en Bretagne sud si l'on ne veut pas marcher comme des dératés (ou pas) sur le chemin côtier? 
Le Ouest-France dimanche propose ses coups de coeur. Nous avons donc opté pour la fête de l'automne au parc animalier du Quinquis à Clohars-Carnoët. Je sens déjà les Parisiens qui se trémoussent, flairant l'authentique bouseux, le plouc, le provincial profond. Bingo! 
Le parc animalier du Quinquis au prix d'entrée prohibitif (9 euros par adulte) avec paquet de crêpes périmées, (de deux jours que la belle-doche finalement a gardé pour nourrir le pépé), offert en prime afin de gaver  les animaux,  permet de caresser de belles biches, quelques poneys, de se faire cracher à la gueule par trois lamas aux museaux hautains et condescendants. Trois ou quatre producteurs bio faisaient la retape afin de vendre leurs pommes, une cuisinière mordue offrait des produits de sa fabrication, savoureux et étonnants. L'adolescente rebelle se demandait  quelle mouche l'avait piquée d'aller se promener avec ses darons. Elle a toutefois apprécié les lamas et le poney qui la suivait le long du grillage. Un retour en enfance!
Cependant, la visite fut vite torchée tant le froid piquait,  nous avons ensuite  échoué à Doëlan, rive droite, une des plus petites rias des environs, mais au charme fou, fou, fou, tellement fou qu'on y tourne Doc Martin

vendredi 26 octobre 2012

Ni modeuse, ni cuisinière, ni influenceuse....


Maintenir un blog quand on n'est ni modeuse, ni cuisinière hors pair (même si pro du bung cooking), ni influenceuse, ni exilée dans une contrée exotique, ni geek, à la vie privée certes exaltante mais secrète, ni parisienne mais provinciale dans ce qu'il y a de plus plouc (du moins considéré comme tel, le Finistère), ni écrivaine, ni féministe au point de traquer systématiquement toute atteinte à nous (les femmes), ni gravement perturbée, n'est pas une mince affaire.
En fait n'être que ni-ni ne contribue guère à augmenter les statistiques..
Mon travail, que d'aucuns auront sûrement découvert au fil des quelques posts politiquement incorrects, ne suscite que peu de billets d'humeur. Il s'agit de me protéger.

Sachez que j'ai toujours mal au pied, sur le dessus, ce qui commence à m'inquiéter. Je fais "genre, ça va passer tout seul" et je regarde la légère blessure du haut de mon mètre soixante, mais franchement, je ne peux toujours pas mettre n'importe quelle chaussure, je ne peux pas exercer de pression et je redoute que mon prof de gym qui arpente la salle de cours, ne me marche sur les panards! 
Je me donne encore quelques jours avant de me pencher réellement avec une loupe sur la croûte! Une radio serait sans doute plus appropriée mais j'ai la trouille d'être immobilisée. 
Afin d'illustrer ce billet sans vraiment de fil conducteur, une photographie du soleil levant le matin au travail et une lotte sympathique sur l'étal du poissonnier, ce matin, pendant le marché, un des plus grands de Bretagne Sud!

jeudi 25 octobre 2012

Le Nautile aux Sables blancs

 

Concarneau vient de gagner un nouveau cuisinier de qualité. Ce n'est pas une création mais un transfert, adieu la Roseraie de Bel Air à Pluguffan et vive le Nautile à Concarneau. 
 Je milite effectivement pour la  cuisine iodée, goûtue, ultra-fraîche de  Lionel Henaff, " cheveux en pétard pour une cuisine qui décoiffe et de  Frédérique au service, look tendance pour service pétillant".  Je suis ravie de cette arrivée car je suis une  inconditionnelle du chef qui officie en cuisine. A écrire ce billet j'ai encore le goût de l'huître servie en mise en bouche ... et je salive. (non je ne bave pas, je sais encore me tenir).
En plus d'être bons, les plats sont beaux. La vue sur la baie est superbe. 

mercredi 24 octobre 2012

Saucisses, beefsteaks et spams..

Je reçois sur ma boîte orange de tout, surtout de la daube mais rarement de la viande fraîche. Pourtant aujourd'hui, pour changer du quotidien, j'ai reçu ça:
  Je me suis demandée un moment en voyant l'aperçu " Terre de viandes" ...sur mon iphone si ce n'était pas une publicité lubrique. Habituée aux spams concernant les assurances, les voyages ou les problèmes de santé, je me suis demandée si derrière le mot viande ne se cachait pas une photo salace voir tout un harem en petites culottes et soutien-gorge pigeonnants, petites pépées maniant le balai dans la cuisine (je suis quand même une ménagère de moins de 50 ans) ... mais que nenni, c'est bien de la publicité pour des côtelettes, de la saucisse de Toulouse et du jarret de porc. 
 Apparemment, l'envoi s'explique peut-être par mes attaches poitevines, bien que je ne connaisse du Poitou que les grandes plaines à tabac, maïs, soja ou tournesol, et pas du tout, les régions d'élevage de bestiaux. J'ai pourtant le souvenir d'une vache et son veau, sur une barque dans le marais poitevin, l'air de rien, menés à la pâture par une fermière en bottes et tablier à carreaux, maniant la perche avec dextérité. De là à  vendre par internet, il en faudrait des barques, des vaches et des fermières! Je connais aussi le chabichou, les troupeaux de chèvres et je me souviens avoir vu dans ma jeunesse des vieilles, tout de noir vêtues, assises sous un noyer ou un immense parapluie pâli par le soleil,  elles gardaient les troupeaux de biques .... Mais dans Poitou-Charentes, il y a Charentes.... donc élevages.
Il y avait aussi des photographies alléchantes pour m'aider à préparer Noël, avec cadeaux en prime.
ça:

Cependant, je ne me vois pas recevoir dans ma boîte aux lettres un rosbeef de deux kilos, ni une douzaine de côtelettes, peut-être, au pire, deux ou trois pots de foie gras, mais la commande consisterait à faire des infidélités au Gers. 
Par quel site, récemment visité, la réclame est-elle arrivée sur ma boîte perso? Mystère, probablement pas celui d'Air France car souventes fois je me plais à rêver de destinations lointaines (Pérou..) ni celui de mes cuisiniers favoris qui me régalent de produits frais et bons en images. 

Toujours est-il que je maudis Orange qui, tous les jours, laisse filtrer un tas de courriers indésirables qui polluent ma boîte et qui fait si peu de cas de ma vie privée! Rien sur gmail, hormis facebook sur lequel je ne suis pas inscrite, Pascale Guillard que je ne connais ni des lèvres ni des dents (chouette expression désuette) ou ni d'Eve ni d'Adam,  m'envoie des invitations régulièrement, et rien de rien sur me.com que je devrais utiliser plus souvent ...


dimanche 21 octobre 2012

The place to be....



Fabuleux footing ce matin, sous un ciel immaculé. On aurait pu se croire en plein été s'il n'y avait eu les couleurs d'automne et surtout les odeurs de champignons, de feuilles humides, d'eleagnus en fleurs. Après la drache et les tempêtes de ces derniers jours, les rayons de soleil font chaud au coeur. 
Des monceaux d'algues, de laminaires arrachés des fonds jonchent les plages exposées au sud-ouest. Dans quelques jours ce qui sent aujourd'hui la mer, sera pourri et exhalera véritablement une odeur de merde. 

J'ai toutefois failli intitulé ce billet, "je hais les chiens" et surtout leur maître. J'ai croisé sur la route un sale type accompagné d'un milou et j'ai reçu l'ordre de m'arrêter afin d'éviter d'être mordue par la sale bête. Autant vous dire que j'ai hurlé sur ce vieux con et ça m'a fait un bien fou, fou, fou malheureusement ce dernier râlait plus fort que moi, puisque je n'avais pas voulu obéir!
C'est tout le problème avec les chiens, ils ne sont élevés qu'afin de pourrir la vie du promeneur ou du voisin, leur propriétaire éprouvant probablement une jouissance extrême à voir dans ces roquets hargneux une partie d'eux-mêmes.
Ce sont les maîtres qui vous pissent dessus, vous mordent ou vous terrorisent. Très rares sont ceux qui tiennent leur bête en laisse, cette dernière étant parfois à rallonge, ils éprouvent un plaisir malin à la laisser filer.  Certains s'arrêtent  en maintenant la bestiole à leurs pieds mais ils se comptent sur les doigts de la main. La plupart du temps devant la panique manifestée, la crainte exprimée, le propriétaire a ce propos mensonger " il n'est pas méchant". Ben voyons, le canin vous renifle le cul, rode autour de vos mollets, avec des yeux  fourbes et il n'aurait aucune mauvaise intention? 
Et quand bien même, il serait le plus gentil des toutous, je déteste qu'il pose ses pattes sales sur moi, qu'il entrave ma liberté.
Décidément je hais les chiens.

samedi 20 octobre 2012

Mes darons


Ce soir, mon ado rebelle n'avait guère envie d'aller manger une crêpe avec ses "darons": " je vais me faire suer, heureusement que je twitte
Daron: mot vieilli qui est resté dans l'argot. Au début du XIXème le mot signifiait, vieillard fin et rusé, puis par extension, père, maître, maître de maison, chef, patron, patron du borde. Au féminin on dit daronne. Pour moi, le terme est antédiluvien, de mon temps on disait mes vieux, les croutons, les schnocks, les vioques, le paternel, les croulants, dabes, rempa, papa-maman..J'ai rarement entendu les viocards, assez peu élégant.
Le mot daron a pour moi un côté "zone", traduire, bidonville, no man's land, espace de non loi entre murs et banlieues. J'imagine, le type à casquette, louche mais bon gars qui danse dans les bals musettes, Jean Gabin dans "t'as de beaux yeux tu sais! "
Daron dit en rigolant alors qu'ils sont tous en train de twiter, envoyer des sms ou jouer sur leur portable est totalement hors du temps.... 
Par contre, ils sont à mille lieues du vocabulaire que j'utilise parfois comme " cassette" ou "tantôt" ....

Etant un poil à sec question inspiration pour les billets, je n'ai pas la chance de voyager en Islande, j'illustre ce billet d'une photographie de ma collection personnelle. La jubilation exprimée par cette femme me réchauffe le coeur!  Tout est pur jus, très année 30, 40 ou 50,  l'ombre portée sur les murs lépreux, le toit d'ardoises sans gouttière, les portes de garage, la chaise croupionne, le linge à sécher, la blouse et les chaussons élégants, mais surtout le chien porté comme un bébé par cette femme hilare qui semble si heureuse d'être prise en photo!

vendredi 19 octobre 2012

Dictionnaire des lycées publics de Bretagne


Le dictionnaire des lycées publics de Bretagne va sortir prochainement, il est superbe et spécialement conçu pour les Bretons qui vont se précipiter afin de lire l'histoire de leur lycée! Mais pas que! On y trouve de nombreuses rubriques très spécifiques, historiques comme bernique (dont je suis, collée à mon rocher), laboratoire, photographies de classe, musique (enseignement), chahut, proviseur,  foyer, professeurs. Les articles permettent de se cultiver sur l'histoire de l'enseignement secondaire en région, la vie des lycées professionnels est particulièrement passionnante puisqu'ils tirent souvent leur spécificité de la région où ils sont nés.
Le même dictionnaire existe pour les lycées publics des Pays de Loire. 


mercredi 17 octobre 2012

Colombe Schneck La réparation


Je n'aime ni sa voix, ni la façon dont elle s'exprime à la radio, cependant, j'ai toujours pensé qu'elle faisait des émissions percutantes et intéressantes, sans avoir au final envie de les écouter pour les raisons citées. Après avoir lu, Boris Cyrulnik, je me suis dit, Schneck pourquoi pas, au point où j'en suis ...
Pas déçue au final, car le livre est plutôt bien écrit, par l'auteure elle-même. Il présente l'intérêt de nous donner le point de vue des enfants d'enfants cachés ayant survécu à la Shoah, ceux de la troisième génération. La réflexion est intéressante, puisqu'elle montre qu'en terme de psychanalyse, le poids du passé est très important, ne se réduit pas à l'impact de la famille réduite aux parents mais aussi aux grands-parents et arrière grands-parents. Si si .... pour preuve, l'histoire de Colombe et de sa fille Salomé. 
La famille de sa mère, Hélène, est originaire de Lituanie, une partie d'entre elle fut anéantie pendant la seconde guerre mondiale, notamment l'arrière-grand-mère de Colombe avec ses deux petits enfants, Salomé et Kalman. L'auteure enquête auprès de sa grand-mère toujours vivante ainsi qu'auprès de  ses oncles, tantes et cousines. Ces vivants ont profité du rabe que la vie leur offrait et ce qu'ils ont transmis est un appel à profiter des plaisirs de l'existence: "profite de chaque moment de ta vie, apprends à bien vivre".
C'est intelligemment construit mais comme pour l'ouvrage de Cyrulnik parfois répétitif. Il est étonnant que l'auteure, qui se rend en Israël et à Ramalha, se soit crue obligée de glisser quelques mots sur tout le mal qu'elle pense des colonies, du mur et des exactions contre les Palestiniens dont se rend coupable l'armée. C'est un peu hors sujet...

mardi 16 octobre 2012

Mon Louvre à moi


Voilà des années que je souhaitais retourner au Louvre, les queues de touristes nous en dissuadaient régulièrement. Si on pouvait encore attendre patiemment de passer les fourches caudines des détecteurs de métaux et de bombes, la file d'attente, aux caisses, mêmes automatiques, nous faisait rebrousser chemin, on finissait lamentablement au magasin Apple à rêver sur le matos, ou au bistrot en face pour boire un café avant de se rabattre sur la petite expo secrète mais super intéressante (cf la route de Kerouac) 
Dimanche, on a fait le Louvre  mais malhonnêtement....Je ne suis pas vraiment fière de moi, enfin, un petit peu quand même .... On a resquillé, genre je suis avec le monsieur qui a une carte, je me mêle au troupeau  d'Asiatiques rangés par deux derrière le guide au parapluie porté en oriflamme. L'astuce a super bien réussi, on est rentré comme qui dirait dans du beurre, seul l'ami a été contrôlé tandis que l'air de rien nous passions devant les cerbères.
Je suis donc autorisée, maintenant, à dire tout le mal qu'une provinciale pense du Louvre  devant autant de débauche d'oeuvres ....
Beurk! Vous me direz ce n'est pas pire qu'au Prado à Madrid,  mais si, je crois, pire mais moins qu'au musée d'Orsay, où je me souviens d'avoir dû me casser le cou pour regarder l'empilement des toiles. Ma plus grande déception étant que l'origine du monde de Gustave Courbet était perdue au milieu de plusieurs autres chefs d'oeuvre.
Le  nouveau rayon d'arts islamiques, sous son tapis volant grisâtre, étouffant un jour de pluie et sinistre, est à cet égard représentatif d'une muséographie fourre-tout et sombre (le sombre se voulant chic?). On peut y voir, si le coeur vous en dit, une accumulation de bouts de poterie, d'objets divers et variés, comme si le Louvre avait exhumé de ses caves, le moindre résidu de fouilles, la crotte séchée, le pot en cuivre martelé, répliqué à l'infini. Amateurs d'arts islamiques passez votre chemin!
Tout se passe comme si les musées parisiens se tiraient la bourre tandis qu'en province on fait le buzz avec trois toiles et deux sculptures. L'expression patrimoniale, Paris-province, dont Alain Corbin avait fait un brillant article (les lieux de mémoires, 1992),   n'a jamais si bien porté son nom, lourde d'un sens méprisant et pauvre.
J'en ai eu clairement conscience au Louvre!

Et c'est comme ça que des acteurs amoureux de la Bretagne parlent de retrouver la civilisation au bout d'un mois de villégiature!
Cependant, le Louvre conserve quelques portraits du Fayoum (IVème siècle après JC), ces visages qui nous regardent me renversent littéralement, je fonds.

dimanche 14 octobre 2012

L'art de bien recevoir ...


.. et d'être bien reçues. 
Mon hôte parisien est plein de délicates intentions afin de rendre notre séjour le plus agréable possible. Il s'est, pour cela, imprégné du magnifique ouvrage de Nadine de Rotschild, la bible dans le domaine (d'ailleurs on dit le Rotschild) : le bonheur de séduire, l'art de réussir, ou le savoir- vivre du XXI ème siècle.
L'auteur décline l'art du savoir-vivre pour tous les âges de la vie: l'élégance féminine et masculine, le savoir-vivre avec les commerçants et le personnel de maison, l'art du savoir-vivre les amours infidèles etc.. il n'y a bien que l'art du savoir-faire caca proprement et de se torcher avec élégance qui n'est pas abordé, quoique, en cherchant bien, il y a probablement une rubrique cachée entre les lignes qui évoque comment faire face à une envie pressante sans se dandiner, sans se ridiculiser en demandant les toilettes, les WC, les gogues, le petit coin ...
Mon hôte, il y a quelques années, m'avait offert le même ouvrage, moins épais car moins fouillé, que j'ai récemment jeté, je le regrette. Il n'y a pas d'âge pour se perfectionner et je pense même que son étude raisonnée en éducation civique juridique et sociale en lycée pourrait être très utile afin de donner de sérieux repères à nos adolescents geeks. La partie V pourrait les intéresser puisqu'elle touche aux TICE, savoir parler, écrire, téléphoner et e-communiquer. 

Mon hôte préféré nous recevant pour un week-end réfugié, avait donc placé l'ouvrage sur mon chevet avec un marque-page judicieusement glissé au chapitre savoir être reçue lors d'un week-end : "vous arrivez à l'heure convenue avec des bagages élégants et raisonnables en tenue sport (un sport élégant, pas un jogging!). Dès votre arrivée, vous vous ingéniez à être l'invité idéal, c'est-à-dire discret, aimable, courtois, souriant et léger. Le plus léger possible. . ..Proposez de vous rendre au village pour acheter fromages ou desserts, de préparer un plat .. Avant de partir remerciez le personnel d'un billet glissé dans une enveloppe. N'emportez pas, par mégarde ou par envie, un livre ou une cassette". Le coup de la cassette est un peu has been, certes l'ouvrage n'a pas été actualisé dans les détails, néanmoins j'attends si vous êtes invités chez moi de suivre à la lettre, ces prescriptions, ....
Merci Nadine.
Je regrette donc d'avoir jeté ce magnifique guide et je me promets lors d'une foire au livres d'investir à nouveau .
Je suivrai les préceptes du savoir vivre avec ses invités, afin de faire aussi bien que mon hôte qui avait prévu Le Louvre, un jour de pluie, autant dire le timing parfait. Le porc-épic bourré de clous ci-dessus étant un exemple des arts d'Océanie et d'Afrique dont Sameplayer  (mon hôte) dit le plus grand bien.

samedi 13 octobre 2012

La Basilique Saint-Denis


Mercredi, j'ai eu envie d'aller à Paris, étant restée sur le souvenir d'un super week-end quasi-estival à l'Ascension. Envie de se changer les idées, souvent noires en ce moment, voir du pays, se cultiver, chasser les démons comme ce religieux armé d'une croix et d'un gourdin. 



Visiter à peine habillée (il faisait encore 17° hier à Quimper),  ce si joli quartier Saint-Denis,ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux aujourd'hui.  Cependant, la basilique vaut le détour. La preuve elle attire le touriste, l'étranger cultivé en quête des origines royales de toutes les cours d'Europe, épris de gisants de toute taille, nus ou doctement habillés. Les plus remarquables sont les tombeaux de François 1er et son épouse, ainsi que ceux de Louis XII et Anne de Bretagne ( ci-dessus). Leurs corps nus comme des vers exaltent leur jeunesse passée.
Je n'ai pas trop compris comment on pouvait réussir à intéresser des petits enfants de moins de 5 ans, ils étaient toute une palanquée sagement assis à écouter une guidesse, il y a sans doute plus exaltant dans Paris, aujourd'hui. 
La magnifique rétrospective de Bertrand Lavier à Beaubourg, par exemple, peut davantage plaire à des jeunes, même si l'ado rebelle n'a pas trop kiffé! Moi si! 

vendredi 12 octobre 2012

Nouveaux programmes


Les nouveaux programmes à mettre en oeuvre en terminale, quelque soit la matière, exige que les enfants effectuent un lourd travail personnel. En effet, la possibilité de faire des choix, de favoriser le travail personnel, de laisser l'enfant réfléchir et construire son propre savoir, ne permet plus de faire un cours magistral sauf à gaver. Il faut donc que l'élève travaille seul. Or les programmes restent énormes. Comprendre la Russie d'aujourd'hui par exemple autour de quatre lectures géopolitique, géo-culturelle, géo-économique et géo-environnementale en 5h, semble une bonne idée pour qui n'est pas géographe,  à condition de ne retenir que l'essentiel. Mais comment se mettre d'accord sur l'essentiel?
Pour travailler seul il faut du temps, beaucoup de temps, or souvent l'élève finit à 18h auquel il faut rajouter le temps de transport scolaire et bien souvent ce n'est qu'après le repas qu'il peut s'y mettre, tandis que le reste de la famille se vautre sur le canapé à regarder l'amour est dans le pré! Certes il y a bien le week-end, il est donc sensé rester devant son bureau tandis que papa, maman et les plus jeunes enfants vont à la plage, se promener au bois, ou à un match de foot. Pas facile .... 
Il paraît que nous avons aussi connu cela, par conséquent il est logique que chaque génération s'y colle. Etait-ce vraiment la même chose pour nous? 
Il est vrai que je passais des heures à concocter la dissertation de philo qui me rapporterait une note médiocre, à partir de rien si ce n'est le livre de cours, des heures à apprendre les maths, la physique et la svt, les seules distractions dans notre province profonde étant le plus souvent de boire un verre au bistrot du coin, d'aller courir au stade. Regarder la télévision m'étant interdit, je lisais des tonnes de romans, seul moyen de m'évader vraiment. Je mesure aujourd'hui à quel point mon ouverture culturelle était pauvre, très pauvre.
Elle n'est guère meilleure aujourd'hui pour nos enfants mais elle est multiforme, foisonnante et attire comme les insectes sur un phare en pleine nuit.
Etant en phase déprime comme le temps gris et lourd de la matinée, désolée de pondre un billet aussi sinistre. 

Bleu, violet ...

Ce ne sont pas les couleurs de Bretagne comme nous les montre Matoo dans son dernier billet ou Clo lors de ses voyages en Bretagne nord (je vous conseille les albums du blog) mais celle de mon pied!
Etrangement, je peux marcher, courir, nager (dans une flotte à 15° cela me fait le plus grand bien), vivre mais j'avoue être un poil inquiète.
Hier soir, j'ai donc appliqué, pendant l'excellente série Homeland, le principe RICE, soit Repos, Ice pour glace, C pour contention et E pour élévation.... Très efficace, je dois bien l'avouer mais le principe n'a pas empêché la couleur de progresser!
Comme vous pouvez le remarquer, je ne suis pas, non plus une pro du vernis à ongle! ça me gonfle, c'est le cas de le dire, le procédé m'aide à cacher une maladie honteuse du doigt de pied. 
De l'avis des spécialistes, si je n'avais pas fait du sport, je serais probablement au fond de mon lit à désespérer Billancourt.

Homeland. Encore une série à ne pas manquer.
L'acteur Damian Lewis , héros également de Band of brothers, est excellent, il est tellement juste dans dans son jeu qu'on le hait et qu'on l'aime en même temps. Je dois avouer que son charme caché mais impressionnant a occupé ma nuit. Turpitudes probables, cependant, je ne me souviens de rien sauf de sa silhouette plantée sur un champ de bataille de la guerre de sécession.

jeudi 11 octobre 2012

Boris Cyrulnik Sauve-toi, la vie t'appelle .


Je n'ai jamais lu de bouquin de cet auteur mais j'en ai, comme tout le monde, beaucoup entendu parlé. Ayant une  bibliothèque de plusieurs mètres linéaires concernant la Shoah, la mémoire, sa construction et l'histoire de la mémoire du génocide, je ne pouvais passer à côté de cet ouvrage. Je n'ai pas succombé à la publicité qui en a été faite, je l'ai acheté car il semblait prometteur d'une expérience nouvelle.
Certes, c'est le cas puisque l'auteur, lorsque sa mère le laisse à l'Assistance publique en 1942, a 5 ans, il est balloté à droite à gauche avant de retrouver une vie stable au côté de sa tante après la guerre, si j'ai bien compris.
Je suis sans doute un peu cruche mais je dois reconnaître que le livre suit les méandres de la mémoire de l'auteur et la confusion qui va avec. En gros, c'est le bordel dans ses souvenirs, et nous aussi dans notre lecture. A titre d'exemple, j'ai cru à deux ou trois reprises avoir perdu ma page alors qu'en réalité, l'auteur revenait dans les mêmes termes sur le même souvenir ... à la manière d'un copier-coller. Certains passages semblent dictés, et écrits comme on cause. L'auteur radote un peu..
L'idée est bonne mais le livre manque de structure, de repères. Il s'adresse au grand public, à ce titre, il est  volontiers pédagogique et instructif, mais il est aussi savant car il se veut une analyse de la façon dont se construit la mémoire, dont s'élaborent les souvenirs, comment confrontés à la réalité ils s'avèrent distordus, faux ou vrais, peu importe.

Je suis sévère, puisque, certains aspects sont très intéressants notamment toute la dernière partie lorsqu'il aborde ce qu'il connaît le mieux, l'empreinte des autres et les paroles gelées, concernant les traumatismes vécus par les enfants.

mercredi 10 octobre 2012

La queue du Mickey


Ce billet, qu'on se rassure, ne sera absolument pas érotique ni porno mais bien lié à l'enfance et à la véritable queue du Mickey. Certes, pour qui s'intéresse un peu à la psychanalyse, le titre est probablement lourd de sens, un peu comme " le prince charmant", la queue du Mickey reste bien souvent un objet de désir inaccessible... 
Sauf à ruser,  en taille: un dadais plus grand que les autres nains de jardin juchés sur leur manège a de grandes chances de chopper l'appendice de la bestiole. Cependant c'est sans compter sur la malignité du patron de la mécanique qui, avec un coup de main expert, envoie le plus souvent,  le Mickey toucher le plafond. 
Sauf à ruser: en se précipitant sur la seule figurine permettant la victoire, l'autruche. C'est ce que je faisais petite.
Lorsque l'on remontait de la plage de Bon-secours à Saint-Malo, en fin d'après-midi, avec mes cousines, ma tante, mon oncle, mes parents et mon frère, nous avions le droit de faire un tour de manège, en réalité deux car l'un d'entre nous choppait toujours la queue du Mickey. Longtemps ce fut le privilège de mes cousines de monopoliser l'autruche, puis ce fut mon tour. 
Avant de quitter le sable, je priais mentalement pour que la bestiole soit libre et que je puisse me l'approprier. Il était effectivement hors de question qu'on attende qu'elle se libère. Une première victoire était donc de la chevaucher, la seconde n'était pas évidente mais quasiment assurée, il suffisait de calculer son coup de se bondir en tendant le bras. Joie, Pâques, Noël, imaginez la fierté de sentir entre ses paluches la laine rêche du guignol que le patron avait le bon goût de  faire miroiter pendant quelques tours ... Il était parfois déchaîné et la queue volait partout. 
Je crois ne l'avoir jamais râtée, sauf le jour où j'ai dû me rabattre sur le cochon, nettement moins haut et ne pas pouvoir l'attraper. J'en ai conçu de la déception, de l'humiliation, de la frustration, et j'ai perçu combien j'étais petite, moi, qu'on appelait "bout de zan".

mardi 9 octobre 2012

Gadin, gamelle ....


Je ne sais pas pourquoi mais j'aurais mieux fait de rester couchée. 
En allant prendre une photographie du gris ambiant, j'ai pris un méga gadin sur le pont glissant au dessus de la mare. Je n'ai pas encore compris comment je me suis retrouvée à plat dos sans m'être assommée mais avec une très forte douleur sur le dessus du pied. 
En glissant lentement, comme dans un film au ralenti, j'étais allongée, trempée, regardant le ciel en me demandant ce que j'avais pu casser. Je crois me souvenir que ma jambe gauche était repliée sous moi, le pied nu, mais je n'en suis pas sure.
J'en aurais pleurer de rage, je me suis relevée, ai récupéré ma chaussure en serrant les dents, ai pris ma photographie et à deux doigts du malaise vagal, je me suis allongée sur la chaise longue pestant contre l'humidité, le bois humide et vert de gris, la connerie ambiante. J'ai tellement de plaisir à faire du sport que je ne me voyais pas coincée pendant plusieurs semaines, incapable ni de courir, ni d'aller à la gym ou même de nager. J'ai pensé col du fémur, osthéoporose et vieillerie.
Quand j'ai annoncé aux élèves que j'avais pris un gadin, personne n'a compris, j'ai traduit en disant gamelle, sans résultat. Quand ils tombent, ils disent simplement "je suis tombé"! Ils m'ont alors suggéré d'aller immédiatement à l'infirmerie et de les libérer afin qu'ils puissent passer une heure peinards, ils étaient rigolards, sans compassion aucune! Certains mêmes se voyaient me transportant devant le corps médical, en me balançant dans les escaliers!
Quelles âmes charitables!
En attendant mon pied gauche est enflé, se rappelle gentiment à mon souvenir dès que je marche et le temps est toujours aussi merdique.
Avec l'automne, je dois reconnaître que je néglige un peu le vernis à ongle ....

dimanche 7 octobre 2012

Douarnenez

Hier c'était la fête à neuneu à Douarnenez sous une pluie fine mais persistante. Une éclaircie sous le coup de 17h nous a permis d'aller sans dommage de la galerie Métamorphoses à la boulangerie avant de nous précipiter à nouveau dans la bagnole.
Pas de fête à neuneu, l'odeur des chichis et des gaufres dans de l'huile ayant probablement plusieurs heures de vol, m'a suffit amplement, mais une visite à nos artistes préférés, Jean-Pierre Le Bars et Alexandra Duprez qui officient depuis plusieurs années dans cet ancien port de pêche à la sardine. Aucun rapport avec ce petit poisson bleu, probablement!



samedi 6 octobre 2012

Submergée.


J'ai beau avoir de la bouteille, il y a des jours où je me sens submergée. 
Le chiffre fatidique est 30, 30 élèves et plus, c'est énorme.
L'effet foule est immédiat, pour peu que la salle soit trop petite, on étouffe vite.
Si les élèves sont un poil attentifs et motivés, il n'y a aucun souci mais on ne peut éviter parfois de se sentir submergé par l'impuissance. Comment faire autrement que du cours collectif, (je n'ai pas dit magistral) mais dialogué? Comment prendre en compte les spécificités des uns et des autres, aller au delà du superficiel? Comment prendre en compte l'individu?
En général, ça va mais parfois  un vent de panique se lève, la vacuité de nos efforts se révèle. Et qui n'a pas connu l'expérience d'être devant plus de 30 jeunes adolescents, assis sur des chaises inconfortables, qui ne sont plus adaptées à leur taille et leur corpulence, ne peut comprendre ce que cela représente. Il faut de l'énergie et croire au bien-fondé de ce qu'on enseigne. La prof de svt de mon ado rebelle, est à 100% présente, la voir évoluer, se démener, préparer les expériences, être présente par mail, sur ses cours, ses contrôles, même à la maison, me fascine, je me demande comment elle tient, j'ai l'impression qu'elle fait un marathon à chaque instant.
Et je ne parle que du lycée!
Tout roule lorsque l'on ne se pose pas trop de questions, lorsque l'on évite de se demander le pourquoi du comment. Pourquoi enseigner le socialisme et le syndicalisme à partir de l'exemple allemand? Telle ou telle formule mathématique? Deux heures d'anglais dans une classe à 30, hétérogène alors qu'il en faudrait 5 afin que les élèves progressent en petits groupes et puissent parler au moins deux fois chacun? Comment les intéresser alors qu'ils en sont à leur huitième heure de cours sans vraiment savoir où ils vont?
Et que faire quand la technologie ne suit pas, que les ordinateurs rament des heures à l'allumage, qu'il n'y a pas internet dans les classes pour d'obscures raisons, qu'on glisse toujours une cassette dans le magnétoscope qui heureusement n'a pas flanché, que la salle de permanence est vide et froide à pleurer, que le seul plaisir de l'élève est d'aller cloper sur le trottoir et que certains professeurs les haïssent tellement qu'ils ne font rien pour donner envie?
Et puis il y a l'élève qui sombre et c'est une désespérance....
Et je ne vois rien de ce qui fait celle des autres régions et des autres lycées.
Et l'on apprend qu'un élève de l'ENA coûte à la nation la modique somme de 83300 euros, ça laisse rêveur ... 

vendredi 5 octobre 2012

La ciboulette .

Je voudrais rendre un hommage particulièrement appuyé à la ciboulette, celle de mon jardin.

La ciboulette ou civette (Allium schoenoprasum L.) est une plante aromatique de la famille des Amaryllidacées, cultivée pour ses feuilles souvent utilisées comme condiment.
Noms communs: chiboulette, brelette. (de): Schnittlauch, (en): chives, (es): cebollino, (it): erba cipollina.
Voici une petite plante aromatique particulièrement résistante. Elle est la seule herbe qui ait survécu à l'adversité de mon jardin et aux malheurs récents qu'on lui a fait subir. Alors que je passais un furieux coup de râteau sur les branches, les feuilles et les ronces qui gisaient sous les buissons récemment scalpés par mes soins, mêlée à une forte odeur de menthe, j'ai repéré celle particulière de la ciboulette.
Plantée là depuis au moins dix ans, elle avait à nouveau surgi sous le tas de cailloux et de sable qui l'avait un temps submergée.
Elle n'a jamais été aussi belle et aussi grasse. 
Je lui voue un respect total, elle a fait passer le steak hâché puis l'entrecôte du samedi de mon enfance (avec des pâtes et ce pendant 18 ans). Ma mère la coupait au dessus-de notre viande où fondait un énorme morceau de beurre salé, le vert se mélangeait au jaune mousseux et sa saveur à moitié sucrée enchantait notre repas.
Je l'aime aussi avec des darnes de cabillaud ou de lieu, en omelette, en salade avec des tomates, de la fêta et des oignons blancs nouveaux.

mercredi 3 octobre 2012

Traquer le poil ....


J'ai d'abord commencé ce billet en écrivant "vieillir a du bon et du moins bon", puis je me suis ravisée en réalisant qu'en fait on y trouve surtout du "moins bon", que dis-je du pire! Cela étant, le premier avantage est qu'on se rend compte enfin vieux, de la chance qu'on avait d'être jeune et qu'il est trop tard pour en jouir, ce qu'à l'époque, on ne réalisait pas (gna gna voilà que je gagatise).... Si vous ne me comprenez pas, moi si! Pour résumer, si vous, lecteurs, êtes jeunes (ou moins jeunes) profitez à fond ce âge-là, réalisez à quel point c'est cool et sympa car bientôt vous connaîtrez les affres de la vieillesse.
Une de ces "affres" que je trouve majeure,  est la naissance du poil disgracieux sur le menton ...
Je me souviens de ma grande-tante, Aimée, qui vivait une maison près du cimetière, la porte à deux battants, haut et bas,  toujours ouverte, hiver comme été, chauffée grâce à un feu ridicule au milieu d'une vaste cheminée où j'allais me réfugier dès que l'on arrivait pour la saluer.
Elle était en blouse pieds-de-poule qui avait dû être de couleur vive à l'origine, sur laquelle elle  nouait un tablier, elle portait des collants (ou chaussettes?) de laine, boulochées de blancs et de fils tirés, qui descendaient en tire bouchon sur les chevilles et les pieds, protégés par des charentaises qu' elle avait glissées dans des sabots en plastique vert. J'étais très intriguée par l'énorme poitrine enserrée dans la blouse qui lui tombait sur le ventre. Elle avait les cheveux (enfin ce qu'il en restait ) en chignon, des croutes suspectes autour du front, l'air furieux, sévère ou tout simplement peu aimable de la famille et surtout d'énormes poils qui avaient le bon goût de rester noirs et longs alors que tout le reste était gris ou blanc. 
Croûtes+poils= vieux....
Le problème est aussi que vieux=presbyte, donc peu habile pour repérer le poireau ou arracher l'objet disgracieux. 
On prend donc le risque de signer son arrêt de négligence... 
Quelle solution? La loupe, le rendez-vous chez l'esthéticienne, ou la culture ouvertement proclamée des indices de la vieillesse et se faire aimer pour sa beauté intérieure.

lundi 1 octobre 2012

Rêve

Il y a des nuits de peu de sommeil où je rêve de trucs idiots. 
Là il me semble que je voyais le berceau de poupées de mon enfance. Je pense qu'il appartenait au départ à mes cousines, et j'ai par conséquent l'intention de leur restituer puisque mon frère va faire le vide dans sa maison.

Une autre raison à ces rêves d'enfance est due à la soirée de samedi, où je découvrais les potes de mon frère dont j'entends parler depuis des lustres. Ceux-là m'ont replongée en jeunesse, ou plutôt en enfance, par le jeu de leur question.
Etais-je la petite soeur? Je fais effectivement beaucoup plus jeune que lui, je suis aussi beaucoup plus petite, mais je suis l'aînée de trois ans!" On s'aimait", ça se voyait même s'il m'appelle Mirta Thorez de plus-belle-la-vie, une espèce d'hystérique body buildée, catholique bon teint, chieuse en permanence, donneuse de leçon dont le débit et le timbre de la voix feraient accoucher une couvée de singes en plein vol. Je n'ai pas du tout apprécié la comparaison, vous pensez bien! Je suis même totalement dépitée qu'il ait pu avoir cette pensée totalement tordue... J'aurais dû le faire pédaler davantage quand il était petit, autour de la maison avec moi à l'arrière,  ça lui aurait fait les pieds et m'aurait vengée de ces petites turpitudes entre frère et soeur.




Autre sujet de questionnement, le dernier livre que je viens de lire: le dernier cours d'histoire de Maud Haymocici, (ce Juif de la France Libre qui aimait tant la Bretagne, l'apart, 2010). Si l'écriture est simple, parfois trop, le plan du livre un peu scolaire, le récit, historique, autobiographique et mémoriel est très intéressant. L'auteur,  à 50 ans, découvre qu'elle a un père résistant, héros de la seconde guerre mondiale,  juif roumain d'origine, qu'elle n'a que très peu connu et qui n'a eu de cesse de vouloir la rencontrer, sans vraiment pouvoir le faire. En essayant de comprendre l'ostracisme dont il a fait l'objet, elle nous raconte la vie de son grand-père, médecin de campagne et de sa famille, dans un village breton du Morbihan. Elle étaye son récit de l'histoire de la Bretagne pendant les années noires de l'occupation.  Elle y mêle son analyse psychanalytique et décortique ce que les secrets peuvent laisser comme blessure.
Son récit est toutefois toujours très positif et jamais accablant pour une grand-mère qui est à l'origine  des désastres affectifs des uns et des autres.
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