lundi 26 septembre 2011

Paris

 Paris un week-end d'automne vous réconcilie avec la vie et les vacances un peu oubliées. Ce fut donc un plan peinard, ensoleillé et chaud.
En vrac, Paris ce fut :
 - un footing fabuleux au lever du jour. En quelques heures, Paris se transforme.
Au départ, détritus, vomis et odeurs de pisses à tous les coins de rue, les agents d'entretien sont sur le pied de guerre et l'eau coule dans les caniveaux à gros bouillons. En quelques heures, ça donne ça :
Il y a effectivement une poubelle tous les 100m mais il faut encore faire des progrès pour les pissotières! Pour une nana, plan galère afin de se soulager quant aux mecs, encore grégaires, les murs voir les bornes vélib sont de bons supports pour vider sa vessie.

Après les éboueurs, les sportifs prennent possession de la ville: les coureurs à pied au jardin du Luxembourg et les rameurs de  yole sur la Seine!


 Si vous regardez bien, ce sont des Bretons, ils ne peuvent s'empêcher d'arborer le drapeau!
Nous avons longé les quais en Vélib après un footing d'enfer, sans avoir petit-déjeuné au préalable. Il faut dire que la veille le repas aux trois éléphants, quartier Montorgueil était copieux et très parfumé.



L'exposition à  Beaubourg sur Munch (sans le Cri) est très pédagogique, on ne peut échapper au destin dramatique du peintre. J'ai particulièrement aimé les films des Lumières ou de l'artiste datant de la fin du XIXème.
Les oeuvres de l'exposition permanente ont été changées, j'en ai découvert que je ne connaissais pas.

C'est à la cantine que nous avons déjeuner tandis qu'un pépé jetait dans le restaurant son pain déchiqueté alors que la mayonnaise qui couvrait ses oeufs virait gentiment à l'aigre.

Un week-end à Paris comme je les aime!

Et cerise sur le gâteau, l'atterrissage à Lann Bihoué révèle toutes les saveurs bretonnes:
- si le vent est d'ouest, air marin garanti, odeur d'algues et d'embrun,
- si le vent est d'est, air campagnard, odeur de lisier et de porcherie, l'épandage annuel ayant lieu en septembre.
Et hier soir, y a pas à dire la Bretagne sentait la merde !

mardi 20 septembre 2011

Pamuk, Istanbul, souvenirs d'une ville

Je ne suis pas fan de l'écrivain turque Orhan Pamuk, j'ai essayé de lire Neige  mais après cinquante pages, j'étais au bord du suicide, dans le gris des descriptions, sentant à plein nez que l'histoire allait mal finir, en plein mois de décembre tandis qu'il ne cessait de flotter dehors. Alors Pamuk, non merci,  pourtant prix Nobel de littérature! 
Mais voilà,  je reviens d'Istanbul fascinée par la beauté de ses rivages et la douceur de ses habitants. Le livre magnifique d'Ara Gülers était alors présent dans toutes les librairies de la ville, ce grand photographe l'a immortalisée en noir et blanc des années 40 aux années 80 et nous avons craqué. 
Istanbul Souvenirs d'une ville le complète à merveille, il est tout  à la fois, l'autobiographie de l'auteur, le commentaire des photographies et le roman historique d'une ville. 
Pour qui a pris le Vapur entre les rives du Bosphore, qui a descendu la colline de Beyoglu vers le pont de Galata, l'évocation de la ville par Orhan Pamuk remplace le récit de voyage que nous aurions pu écrire. Nous aimons par dessus tout  se perdre dans les ruelles, la parcourir à pied dans tous les sens, le nez en l'air, photographier les traces du passé, rencontrer les gens. 
Dans cette mégalopole moderne, il reste des traces infimes de ce que raconte Pamuk, mais elles sont là, et son livre nous fait mesurer à quel point elle fut marquée par l'Histoire et notamment celle de son déclin au XIX et XXème siècle. J'espère que la ville saura préserver les derniers Konaks, maisons bourgeoises de grande taille et les Yali, maisons des rives du Bosphore. Les maisons de bois qui restent sont la proie de la mafia des parkings, les incendies dont parle Pamuk continuent, ils sont souvent  criminels.

dimanche 18 septembre 2011

J'aime bien les films israéliens...


Tu n'aimeras point ... de Haïm Tabakman (2009)
Vendredi soir, j'ai vu un film qui, à première vue, avait tout pour plomber le moral. L'histoire se passe à Jérusalem dans les quartiers ultra-orthodoxes. Un boucher, père de famille tombe amoureux d'un jeune mec, et évidemment Dieu n'ayant  pas créé "d'objets défectueux",  tout est dans la résistance au désir. Au moment où le jeune homme se jette dessus pour lui rouler une pelle, l'autre lui sort la nécessité de résister à la tentation ... Puis il s'en va sauter sa femme à la hussarde (Kaddosh d'Amos Gitaï),  femme enlaidie par sa perruque alors qu'elle a une chevelure magnifique qu'elle ne dévoile que sur le lit conjugal. 
Enfin il ne la saute pas ... parce qu'en fait il n'en a pas envie. C'est dommage pour elle compte tenu du nombre de jours importants au cours desquels elle est impure. Il se contente de lui faire des enfants. 
Il n'est que désir pour son jeune amant malgré  la boucherie sordide éclairée aux néons, tandis qu'il tombe des cordes. Ces lieux carrelés où pend la bidoche n'exhalent pas la sensualité. 
Pourtant, ... entre le ventilo et le frigo, ouais .... ils  se sautent dessus ...! 20 balais de baisage de nanas alors que tu ne penses qu'aux mecs .... la scène est torride mais  rapide vu l'urgence ...Le boucher culpabilise à mort mais son regard brille et s'illumine. Les pontes en noir ont une manière subtile de  lui faire comprendre  ce qu'il va  arriver s'il persévère dans cette liaison honteuse: tabassage, mise au ban de la société etc.... 
Le boucher "éveillé à la vie" (sic) fait de la résistance!

Je ne raconte pas la fin .... qui est magnifique tout comme ce film tout en nuances. 
Ran Danker dans la rôle du jeune Ezri est beau comme un dieu. Les barbus entravés dans leurs vêtements traditionnels sont tristes à pleurer. La bande son est également remarquable, on entend battre le coeur  de Jérusalem, les chants, les psalmodies religieuses, les cloches des églises chrétiennes, les leçons du rabbin, les cris des enfants ponctués de musique classique ou de musique contemporaine qui fait peser la menace.
J'aime bien les films israéliens.
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