samedi 20 août 2011

Le repos du guerrier


Ou plutôt le repos de la guerrière.....
La grande salle des mosquées est interdite aux femmes, elles peuvent toutefois se promener comme les touristes derrière la barrière qui isole la vaste zone de prière réservée aux hommes. Pour prier, elles ont une salle réservée le long des murs, elles sont cachées aux regards concupiscents des mâles par des tentures ou des claustrats. Malgré les houppelandes noiraudes dont elles sont affublées, elles restent des tentatrices capables de nuire à la concentration de ces messieurs!
C'est choquant, que dis-je, totalement révoltant!
Pourtant cette mise au rencard semble présenter quelques avantages. Ainsi donc dans une des plus sévère mosquée d'Istanbul, en tant que femmes, nous n'avons eu accès qu'à cet espace réservé. Cela étant, je n'ai pas  voulu aller voir plus loin afin de ne pas gêner,  bien qu'affublée d'un foulard bleu roi et d'une jupe longue façon "sac à patates" comme il sied à une ménagère respectable.
Il y avait là, loin des regards, une jeune femme, belle comme un coeur, endormie à même le sol.  Elle reposait près de son sac de courses, le jean apparent sous le niqab. Elle dormait à poings fermés épuisée par les heures de veille à préparer et faire la fête, peinarde.
Les journées de Ramadan sont sans doute épuisantes, et la prière devient le refuge ultime où enfin elles peuvent être tranquilles, dans l'ombre fraîche du lieu, entre les colonnes de marbre, à l'abri des regards.

mercredi 17 août 2011

Femmes d'Istanbul


Elles sont jeunes, très jeunes avec ou sans enfants, le téléphone portable à la main presque toujours... Quand elles ont la niqab, on aperçoit le bas du jean qui dépasse du long catafalque qui les enveloppe, le nez qui pointe du foulard ajusté en triangle autour du visage. Elles arpentent en groupe comme une colonie de cormorans les rues de certains quartiers ou les allées de marchés colorés. 
Sinon elles sont en imperméables beigeasses sur une longue robe aux couleurs vieux rose ou bleu pâle, le foulard en soie (ou en schmelpof) artistiquement noué autour du visage, avec un indéniable souci de coquetterie. Elles pouffent entre elles en rongeant du maïs grillé. Et il y les autres, toutes les autres, la majorité, comme toutes les filles d'Europe! Elles font des soirées entre filles, chantent et fument un narguilé et  draguent les garçons!
Elles sont belles et fraîches.

mardi 16 août 2011

Le vendeur de tapis


Nous sommes des fans de tapis, on en a tellement que nous les stockons en bas des placards, à l'annexe ou sur les étagères à livres. Limite si on ne s'en sert pas comme matelas! Le sol n'est pas assez vaste pour tous les accueillir ! Mais en bons fans de .... nous craquons régulièrement pour l'ultime merveille, le fin du fin, l'objet rare et luxueux.
Une première tentative de l'heureux collectionneur s'est terminée par un échec. En partance en voiture pour les Dardanelles, l'opération "achat d'une beautiful vieille carpette élimée" s'est terminée comme un cheveu sur la soupe, devant l'urgence à quitter Istanbul un samedi midi pour les six ou sept heures de route vers les détroits, la mer égée ou mieux Assos. .... Ouf! je dirai car les palabres durent des heures.
Je pensais y échapper que nenni!
L'opération fut subtile, très ...
Bursa est l'ancienne capitale de l'Empire ottoman, elle abrite la sépulture de plusieurs sultatns, elle est très verdoyante, on peut y faire du ski l'hiver. La ville basse s'enroule autour du bazar et des nombreux caravansérails qui invitent au thé et à la discussion languissante sous des arbres plus que centenaires. Le bazar est mille fois plus intéressant que ceux d'Istanbul. La ville permet aussi de prendre les eaux dans de luxueux hôtels disposant de hammams. 
En visite à la mosquée verte nous avons été abordés par un jeune homme, bien sous tout rapport, nous proposant, gratuitement et en tout bien tout honneur de nous faire visiter la mosquée  fermée pour restauration. Il s'est présenté comme traducteur auprès de médecin sans frontière en Irak, l'argument qu'il fallait pour engager la conversation. Sa prestation de guide fut honnête et honorable tout en nous expliquant qu'il était traducteur mais aussi médecin des céramiques et des tapis .... Vous me suivez? 
C'est alors qu'il nous a proposé un thé près de son studio en nous invitant à voir sa collection. L'affaire était dans le sac! Devant autant de gentillesse, nous avons craqué, consenti avec bonheur ..... Et voilà comme on se fait piéger, agréablement. 
Dans une maison ottamane traditionnelle, de toute beauté, nous avons pu admirer des dizaines de tapis que l'heureux traducteur proposait à la vente. C'était sans compter sur l'habileté du maître à négocier, nous en avons pris trois mais pas à n'importe quel prix, du moins pas celui escompté par le vendeur même si on a quand même le sentiment d'avoir  payé trop cher..... On était content, n'est-ce pas ce qui compte le plus, ravis d'avoir été pris dans un subtil piège à touristes, le plus soft qui soit! 
Le jeune homme nous a mis dans un taxi puis nous avons pris le ferry pour Istanbul. Pour ma part un peu déçue de ne pas rester plus longtemps dans cette petite ville (relatif, 3,5 millions d'habitants au compteur) afin de  profiter des eaux chaudes à 38° (parfois 65°)

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