dimanche 10 janvier 2010

Via Appia Antiqua





Lorsque nous visitons une ville, nous aimons, si la durée du séjour le permet, sortir un peu afin de goûter à autre chose. En avril, nous avions quitté Florence  pour Arezzo. Cette fois-ci, il était question de quitter Rome pour Naples! C'était sans compter sur les visites familiales des Romains en ces jours de fêtes puisque les trains étaient pleins!

Cela étant, à Rome plusieurs solutions s'offrent au touriste, la villa d'Hadrien et la villa d'Este à Tivoli, le site d'Ostie ou la Via Appia Antica. Cette dernière solution présente l'avantage d'être à deux pas du centre. Il suffit de prendre le bus 218 via Ostienze et de s'arrêter aux catacombes. En plus coup de bol, ça devait être le seul site ouvert un 1er janvier! Bien sûr, gérées par le Vatican, les catacombes n'étaient pas ouvertes. Nous nous sommes donc cassés le nez, nous n'étions pas les seuls d'ailleurs, ce qui rassure un peu et  donne l'impression d'être moins cons! Cela dit, je voulais voir ça:

Et je n'ai pas vu!
En tout cas, ce que j'ai vu ne correspondait pas à mon imaginaire. J'ai vu ça :
Certes sur la photographie, ça se ressemble mais dans la réalité, c'est immense, très long et l'on se demande où cela mène, surtout un premier de l'an pluvieux.. Nous n'avons pas marché assez, la voie romantique à souhait se situe plus probablement au delà-de du tombeau de Cecilia Metella,  endroit  (cf photo ci-dessus) où nous avons fait demi-tour (petits joueurs).
Le retour nous posait aussi problème, comment reprendre le bus dans la bonne direction puisque l'aller est à sens unique? Nous l'avons joué "sauvages" genre abrutis et nous sommes montés dans le même bus qu'à l'aller vers le terminus, arguant du fait que de toute façon, il allait bien revenir dans le centre, que nous y serions au chaud, qu'on limiterait les kilomètres à pied à la recherche d'un hypothétique arrêt et qu'au moins, une fois dedans on était sûr de ne pas le rater! (Les jours fériés les bus ne courent pas les rues).
On a donc visité la campagne et le bus à son terminus s'est arrêté au fin fond d'un quartier tout pourri,  un no man's land fait de pavillons déserts et de hangars à l'abandon. Le chauffeur est parti avec son petit parapluie à la main façon Charlie Chaplin, pas trop fier, se retournant de temps en temps vu qu'il avait laissé  les clés sur le compteur! Les enfants ont bien sûr eu  la honte de leur vie compte tenu de la stupidité et de la ringardise crasse de leurs parents, mais on était seul de chez seul ce qui a permis de faire passer la pilule... Au bout d'un moment, ils en ont profité pour faire les singes sur les barres du bus, en se balançant accrochés aux poignées, ce qui représentait somme toute une expérience tout à fait nouvelle et infaisable en temps normal sous peine de se faire virer manu militari!
Au bout d'un quart d'heure, un nouveau chauffeur est arrivé, un autre bus s'est arrêté, tous ont conciliabulé se traitant de couillons et de fils de pute en rigolant! Puis nous sommes repartis à fond de train, 70 km/h,  sur les pavés de la via Appia Antica (limitée à 30 km/h).

jeudi 7 janvier 2010

Beurk, le pas bon plan de Rome


Traditionnellement, le repas du réveillon, Noël ou nouvel an, fait dans le raffinement, le rare, le précieux, le bon, la "lichouserie" comme on dit ici!
A Noël, j'ai plutôt raté mes repas, le foie gras fut quelconque, le chutney trop sucré, le mélange  gingembre/échalotes cramé pour les coquilles Saint-Jacques (on s'est rabattu sur le chutney raté, ce qui n'est pas du tout la même chose). Le lendemain, le chapon était trop gros, les chocolats ne se digéraient pas, bref, les dîner et déjeuner du 24 et  25 décembre ne m'ont pas laissé un souvenir inoubliable! Ce n'est pas l'avis de tous mais faire une gastro au moment de Noël n'incite guère à la "délectance".
Par contre, je ne suis pas prêt à oublier celui du 31..... Dès l'apéritif, j'aurais dû me méfier, deux seuls sortes d'entrée en matière, de grosses olives somme toute très quelconques et des tartines abondamment garnies d'une pâte rose, ressemblant de loin à du tarama sans le goût, agrémentée de petits cubes de tomates. Je me suis réservée attendant avec impatience le repas et son entrée/plat/fromage/dessert par souci il faut bien l'avouer de ne pas ajouter des kilos à une silhouette à faire pâlir d'envie Laetitia Casta!
Las! Il n'y avait pas d'entrée, que chti, que couic, nada, rien mais une très jolie daube dans sa marmite, aux énormes oignons et tomates rouges qui flottaient en surface, vraiment un très joli plat qui aurait largement mérité une photographie! Deux énormes purées,  faites maison,  de pommes de terre et céléri, d'une couleur étrangement jaune pisseux ou verdâtre accompagnaient ce plat très "festif" ....
C'était fait si gentiment et avec tellement de bonnes intentions que, ma foi, nous avons fait honneur à nos hôtes.... Enfin, on s'est largement servi mais j'ai eu du mal à avaler la première bouchée de viande,  filandreuse, sèche comme du papier mâché, une boule énorme que l'on tourne et on retourne plusieurs fois dans sa bouche façon hamster en se demandant si l'on va cracher discrètement ou si l'on va réussir à l'avaler d'un coup sans s'étouffer avec une lampée de vin rouge pour faire passer l'infâme goût de jus de chaussette qu'elle se secrète. Ouf! j'ai survécu puis j'ai chipoté ensuite sur les carottes, lâchement abandonné dans l'assiette les oignons et les morceaux de daube. Heureusement les purées juste mangeables permettaient de lester un estomac en attente.... Je passerai sur les fromages - je crois me souvenir qu'il y avait un gorgonzola entamé-  pour évoquer le gâteau!


C'était un gâteau italien,  une demi-bombe plus gros qu'un ballon de foot, un beau bébé sucré de trois kilos, à 70 euros acheté le soir même par nos soins dans un café-restaurant pâtisserie. C'est en courant que nous avons écumé le quartier afin de trouver l'adresse qui allait nous permettre de ne pas arriver les mains vides car dès 18h30 la majorité des magasins baissaient leur rideau. La vendeuse nous a suggéré cette magnifique oeuvre d'art culinaire marbrée de doré. Enfin elle allait pouvoir liquider le stock. Un magnifique gâteau, il faut bien le dire, à priori tout  chocolat que j'ai transporté dans le métro comme la prunelle de mes yeux, veillant à ne pas l'écraser contre les banquettes, le protégeant de la pluie et le maintenant horizontalement au fond de son sac, m'imaginant projetée par un coup de frein brutal sur le  pantalon de mon voisin, la chose s'écrabouillant sous le choc.
Il n'a pas explosé lorsqu'on y a planté le couteau ni exhalé d'odeur ni émis le moindre couinement salvateur, l'intérieur s'est alors révélé dans toute sa splendeur, une espèce de crème blanchâtre sans goût à la consistance mi meringue mi crème, légèrement congelée en son coeur et pour tout dire vomitive. Notre hôtesse avait elle-même commis une tarte au pavot abjecte, bourrative et j'ai dû faire passer la seule bouchée prise dans une assiette voisine avec un demi-verre d'eau! Ma part de gâteau italien est partie intégralement à la poubelle et le reste du gâteau probablement aussi une fois que nous avons franchi la porte de ce magnifique appartement romain!

Au final, je suis revenue d'Italie plus maigre qu'en partant, tandis qu'amis et collègues se plaignent d'avoir engrangé les kilos ou affichent une petite bedaine replette du plus belle effet!

mardi 5 janvier 2010

Rome: les bons plans

Pff! Ce n'est pas du jeu! Sameplayer m'a volé mon sujet de billet genre "guide du routard", celui que je voulais rédiger à mon retour de Rome! Tout le meilleur, il a pris, notamment  l'excellente adresse "l'eau vive"!


Rome au nouvel an, c'est à la fois une très bonne idée car l'Italien est en vacances, peu stressé et aimable, bon enfant, cordial, charmant mais c'est aussi une mauvaise idée car on subit la foule -certes très calme- et on ne peut guère profiter de l'ombre des cyprès! Difficile en plein hiver de se vautrer sur les bancs publics afin de mater le passant! Il n'en reste pas moins que ce fut un magnifique séjour!
L'hôtel.
Il y a trois ans nous avions opté pour un bed and breakfast bon marché (Il Covo) dans le quartier des Monti, vivant et authentique, proche des sites archéologiques. Les chambres pas toutes restaurées  étaient localisées dans des appartements  dispersés  autour de la Via del Boschetto. Le tenancier avait un côté mafieux et poilu, sûr de lui,  tandis que le  petit déjeuner servi sur un coin de table dans un café restait basique à "l'Italienne": un infâme café longo et son croissant poisseux de sucre, insuffisant pour affronter les kilomètres utiles à la découverte de la ville. Cette année, j'ai préféré le charme rupin du quartier proche des jardins de la villa Borghèse, tout aussi central (mais plus coûteux) à deux pas du métro, très calme quand l'hôtel ne se situe pas sur la via Veneto! Le problème à Rome, c'est effectivement le bruit des voitures et des scooters qui roulent à fond de train, celui des piétons qui déambulent en braillant une grande partie de la nuit. Le petit déjeuner y était consistant dans un cadre plaisant.
Les nourritures terrestres 
Pas facile à Rome de trouver des  lieux qui ne soient pas exclusivement réservés aux touristes et pas trop cher. Pour manger très correctement, tandis qu'en France on peut avoir un repas le midi pour 15 euros (restaurant les Halles à Concarneau par exemple ou l'Amiral), il faut compter plus de 30 à Rome (j'entends entrée/plat/dessert/café). Au début on abuse des pizzas et des pâtes puis lorsque l'occasion se présente, il est très agréable de tenter du Libanais ou une cuisine qui soit un mélange d'italien, de français, d'asiatique et d'africain comme chez les soeurs de l'eau vive sous le regard bienveillant de Sainte-Thérèse de Lisieux! Les adresses du routard sont tout à fait correctes mais galère à trouver et celles du site de Simon François sont prises d'assaut si on ne réserve pas! 
Par contre l'expresso comme le capuccino sont excellents et peu onéreux (y compris dans des lieux très chics comme Canova place Di Popolo) à condition de rester au comptoir! Je conseille vivement celui (o,80 cts d'euro) d'une des plus célèbres épiceries fines de Rome, Castroni, via Cola di Rienzo, près du Vatican. Les rayons sont garnis des produits les plus variés et des plus insolites, dans une atmosphère bruissante et conviviale.
Les nourritures spirituelles.
Les églises sont gratuites et très très nombreuses, elles cachent toutes des trésors absolus. Elles sont vivantes, tous les soirs des messes ou des neuvaines sont dites, les curés attendent le client pour la confession que l'on peut faire parfois dans toutes les langues! Difficile de dire qu'elle est ma préférée, j'aime Saint-Louis-aux-Français, Sainte-Marie du Trastevere ou Sainte Sabine sur l'Aventin. Par contre, le Vatican rentabilise à fond les oeuvres dont il est l'heureux propriétaire.  Pour approcher sa sainteté au plus près, je conseille vivement d'acheter ses billets sur internet (l'aide d'une précieuse amie bilingue est très utile toutefois) afin d'éviter les queues monstrueuses, qui se forment dès 8h, les 4 euros supplémentaires en valent largement la chandelle, un audioguide s'avère aussi très utile afin de profiter pleinement de la Chapelle Sixtine! Ne pas hésiter à y passer trois fois, la première dès l'ouverture pour bénéficier d'un calme relatif, la deuxième pour refaire le musée à pas tranquilles, la troisième afin de quitter le musée pour la basilique Saint-Pierre par l'escalier (uniquement réservé aux groupes avec guide autorisé ....mais on est en Italie et tout se tente ) au fond de la chapelle à droite.... On évite ainsi de sortir du Vatican, de longer les hauts murs protecteurs et de poireauter dans la longue file d'attente pour entrer dans le saint des saints. Ne pas oublier de toucher le pied de Saint-Pierre, ça porte sûrement bonheur vu que tout le monde le fait! Il était tellement usé la dernière fois qu'il a depuis été remplacé par un pied tout neuf qui semble moins efficace, j'ai donc touché les deux pieds, le premier plus authentique et le tout nouveau.
Pour le reste il n'y a que l'embarras du choix, on peut aisément éviter le palais du Quirinal où réside le président. Il fallait vraiment ne plus rien avoir à se mettre sous la dent pour tenter cette courte visite!
Emplettes 
La période des soldes débutait le 2 janvier et je dois avouer que ce fut un grand moment. Une marée humaine a envahi les rues dans lesquelles il était possible de se frayer un passage sans aucun stress, pas une boutique chic qui n'ait sa queue policée et patiente afin d'acquérir la paire de chaussures ou le petit pull cachemire à 50%! 

Pour nous qui voulions tenter une escapade à Naples (trains toutes les heures) ce ne fut pas possible car en s'y prenant  à la dernière minute, il ne reste pas de place ou à un prix exorbitant.... Là aussi il est préférable d'acheter depuis la France sur internet (italiarail.com) et suffisamment tôt à l'avance pour un trajet aller  Rome-Naples en une heure autour de 26 euros. La machine à tickets ne disait pas non plus s'il était possible de revenir le soir ..... mais ce fut l'occasion de discuter avec une habituée en planque  pour renseigner les touristes à l'aide de ses rudiments de français et certainement pas pour leur faire les poches bien qu'elle se soit  collée contre mon sac à dos! Que de vilaines pensées certains peuvent avoir! Comment peut-on avoir aussi peu  confiance en la nature humaine!

Prochain épisode: mon repas du nouvel an (qu'il est bon)!!!! 
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