mercredi 10 novembre 2010

Potiche. Epatant!

Potiche est un film épatant de François Ozon! 



C'est une plongée dans la France des années 70 que nous permet François Ozon et on ne le regrette pas du tout... Même ma fille de 15 ans a aimé, bien qu'elle n'ait pas compris tous les dialogues  (elle est à mille lieues des subtilités politiques de l'époque).  Elle a eu un peu peur en arrivant car la grande salle réservée pour ce film par nos programmateurs préférés était quasi vide .... Mais elle s'est doucement remplie puisque la salle des Petits mouchoirs dont le bouche à oreille fait la promotion a refusé du monde! 

J'ai ri du début à la fin, les dialogues sont tout en finesse, d'une grande perspicacité, goguenards, historiquement authentiques. Fabrice Luchini est excellent en ignoble patron, en mari cavaleur,  d'un naturel inimaginable, Godrèche campe une magnifique gourdasse d'une beauté à se pâmer. On touche du doigt l'énorme sensibilité de Depardieu, sa graisse tremblotante (car il faut bien le dire, il est gros), sa beauté intérieure....
Deneuve est jubilatoire. On a l'impression d'entendre la Deneuve des parapluies de Cherbourg, dommage que le visage soit figé par les opérations, elle perd un tantinet en naturel, mais bon on ne va pas bouder son plaisir ...Surtout lorsqu'elle court sur le chemin forestier à petites foulées, j'ai senti qu'en tout point j'avais quelque chose de Catherine Deneuve (pour ne pas dire  tout)! 
Je recommande de prêter une  attention particulière aux objets du décor: les chemises col pelle à tarte  aux imprimés improbables, les noeuds-noeuds des robes marronnasses des actrices, le combiné du  téléphone recouvert de velours vert, le pantalon à pattes d'éph trop court sur les chaussures à bout pointu, la R16, les cheveux longs filasses des syndicalistes, la laque dont s'asperge Karin Viard, et surtout les magnifiques pulls moulants à cols roulés de Jérémie Régnier. 
C'est un film gentil et aujourd'hui ça fait sacrément du bien!

vendredi 5 novembre 2010

Lire le terrain avec lucidité

Lire le terrain avec lucidité et intelligence reste la revendication de deux excellents randonneurs qui ont partagé notre semaine à la montagne!

Un matin, nous avons décidé de rompre avec nos habitudes et de tenter l'ascension du sommet qui surplombe notre gîte. Nous l'avions fait il y a maintenant 12 ans alors que les enfants étaient petits. Marcel (paix à son âme) nous y avait emmenés afin de nous montrer le glacier où les porteurs de glace du patelin s'y alimentaient afin de livrer le casino et les nombreux hôtels qui avaient fait la réputation de la station! Les pauvres bougres revenaient chargés comme des mulets, portant sur leur dos,  des pains de près de vingt kilos  pour satisfaire les buveurs de pastis de la vallée, riches toulousains venus soigner leur maladie honteuse, (les eaux locales avaient la réputation de guérir  la syphilis). Karstique ou pour faire plus simple, truffé de trous, le mont conservait encore jusqu'à peu quelques lambeaux du glacier pourvoyeur de glaçons. Aujourd'hui il n'y a plus rien, hormis de l'eau croupie où fermentent des cadavres de moutons, pauvres bêtes noyées par le stress, incapables de s'extraire de la gangue nauséabonde afin de regagner l'air libre.
Arrivés de bon matin, nous n'avons guère pris le temps de chercher les repères qui marquaient l'entrée du chemin et c'est à la trash que nous sommes partis sur le versant. Au diable, les lacets paresseux d'une petite sente à mouton, nous avons opté pour la directissime. En clair on vise le sommet au prétexte que tous les chemins mènent à Rome et qu'on finira bien par croiser le vrai,  celui marqué par les balises, rouges et blanches, celui qu'on repère difficilement avec les cairns ou la simple pierre posée en évidence sur le rocher. 
La directissime fait la joie des aventuriers, on connaît ainsi  l'exaltation de l'essoufflement, les griffures des branches, les cris du type "ça y est, je suis sur le chemin" mais surtout les commentaires de nos deux schtroumpfs râleurs, dont un qui ne supporte pas l'inconnu en milieu hostile. Quand il ne fait pas demi-tour en nous envoyant paître, il rote et pète de stress puis arrivé au sommet n'en bouge plus et ne retrouve la joie de vivre qu'après avoir été dument nourri à la becquée. Cette année il a reçu le soutien de celui qui souhaite lire le terrain avec lucidité et intelligence!

mercredi 3 novembre 2010

Les vacances à la montagne


Après une semaine sans internet pour cause de vacances, je n'ai pas, d'emblée, consacré mon premier article de retour à évoquer mes activités dans les Pyrénées. J'hésite en fait à faire de la publicité pour cette magnifique région, ce trou du cul du monde qui n'a que les ours pour faire parler d'elle. Cette année encore nous avons sacrifié/sanctifié les vacances de Toussaint (en bonne enseignante qui bouffe du curé, je devrais dire vacances d'automne) à la semaine de villégiature dans notre village paumé.
Malgré une arrière saison estivale, il y avait encore moins de monde que les années passées, pas un chat sur les chemins de montagne. On a vu des traces de sangliers ayant foui les pâtures, croisé quelques chevaux, admiré les vautours qui planaient au dessus des sommets, en bande à la recherche de quelques carcasses mais point de randonneurs. Nous nous sommes baignés (enfin immergés) dans les lacs à 9°, nous avons grillé des saucisses, des côtes d'agneaux sur la grille et le bois acheminé sur nos sacs à dos.


Tous les jours, à notre retour nous avions droit au debriefing du boucher: "Avions-nous vu l'ours?" Il était très fier d'exhiber les photographies des empreintes du "fauve" qu'il avait pisté l'été. Depuis tout le village ne parlait plus que de ça! Nous avons donc appris que les grognements entendus en descendant dans la brume de notre lac préféré n'étaient en fait que ceux d'un chevreuil effrayé par nos bruits non celui de l'ours. Paniqué, le chevreuil se tétanise, reste caché derrière son rocher et produit à l'encontre des malotrus un aboiement agressif et mauvais. Point d'ours donc! De toute façon il est fort probable que la bête ait été tuée, les associations qui la pistent n'ont plus de nouvelles depuis la dernière battue aux sangliers!



Je sacrifie donc à l'expression neuneu, "que du bonheur! " (sauf pour l'ours). Que demander de plus?

mardi 2 novembre 2010

Merveilleuse Ariège


Un des grands plaisirs des vacances à la neige n'est pas de faire du ski. Ayant appris très tard ce sport de glisse, vers 20 ans, je ne suis pas très à l'aise. J'ai peur de la pente, j'ai peur d'aller trop vite, et maintenant, j'ai peur de me blesser et notamment de me bousiller un genou, de ne plus pouvoir courir. Ce serait vraiment ballot pour deux jours de glisse ne plus pouvoir galoper sur le chemin côtier!
Pourtant j'adore y aller en février car nous y faisons des randonnées. On ne s'encombre pas de raquettes, beaucoup trop lourdes à porter quand la neige a fondu en  vallée, et surtout quand un ou deux courageux font la trace à l'avant de la colonne! Il n'y a plus qu'à mettre ses pas dans les pas du compagnon de route!
Cette fois encore nous sommes montés à flanc de montagne pour les estives, le plus souvent dans les feuilles de l'automne. La neige arrive brutalement vers 1800m, lourde, humide, c'est une neige de printemps, déjà, aux grains qui se détachent et mouillent les croquenots en profondeur. 
Sur le plateau, le vent est froid, violent et le seul refuge est la cabane du berger préparée pour l'hiver par quelques afficionados qui savent que personne d'autres n'ira boire les deux ou trois bouteilles d'apéritif laissées pour les week-ends. Il y a la couche en bois et paille,  le stock de fagots et de bûchettes, tout ce qu'il faut pour griller les saucisses sans se brûler les doigts, il manque juste la moutarde! Faute! 
Les murs de notre modeste gîte ont été consolidés pour mieux passer l'hiver, les principaux trous ont été bouchés, laissant les petits faciliter la prise d'un feu de bois bienfaiteur, clair et vif, passé l'enfumage nécessaire et garanti. Rapporter des vêtements qui fleurent bon la fumée est la marque de fabrique de nos vacances à la montagne! Pour la nuit, il est préférable d'être équipé d'un très chaud sac de couchage car la température ne doit guère dépasser les 0° et il faut se protéger des insectes en tout genre qui profitent de la chaleur du feu pour se réveiller. 
La descente est sublime!
 
 

lundi 1 novembre 2010

Beau à la montagne

Que dire de plus que ce que j'ai pu écrire par le passé sur ces magnifiques montagnes d'Ariège? Pas grand chose, en tout cas je ne dirai rien qui puisse donner envie d'y aller. De toute façon il y a de moins en moins de monde hormis en août, on n'a pas vu âme qui vive pendant huit jours sur les sentiers et les sommets. Le temps fut splendide mais froid, un ciel immaculé et pur. Que demander de plus. "On était bien"!

La station est en chantier, les grues ont été enlevées après la tempête du 5 mai, c'est un peu la course en avant avec la construction d'une ignoble piste de luge d'hiver et d'été, derniers feux pour capter une clientèle qui a pris goût à la modernité en Espagne ou dans les Alpes et qui pour rien au monde ne viendrait faire la queue aux remontées mécaniques poussives, le plus souvent arrêtées par le vent, aux tire-fesse antédiluviens, aux pistes le plus souvent décapées de leur couche de neige dont les chutes sont chaque année de plus en plus  hypothétiques. Dans sa grande sagesse, le boucher nous a prévenu, "il n'y a pas eu de champignons, il n'y aura pas de neige!". On a donc réservé pour février les yeux fermés, à coup sûr, on pourra aller griller des saucisses et  d'excellentes côtes de mouton autour des lacs que nous aimons tant!

samedi 30 octobre 2010

Kiki de la tute

A l'âge de pierre, dans le Couserans, une tute est l'antre de l'ours des cavernes, une sorte d'abri sous roche. C'est aujourd'hui la résidence secondaire de la Kike.
L'appellation se mérite! La grotte dans laquelle on pénètre par une étroite infractuosité est surmontée par plusieurs centaines de tonnes de granit. On doit pouvoir y faire un feu de bois en position accroupie, l'usage des allumettes et du briquet est toléré mais absolument pas le réchaud, on doit tout pouvoir cuire sur les braises de hêtres aromatisées aux petits bois de rhododendrons ou de conifères. C'est un combustible chèrement gagné, ramassé à la limite de la forêt, arrimé au sac à dos déjà lourd à tel point que parfois l'on tangue sous le poids, sur l'étroit chemin qui grimpe vers la haute vallée."Putain, on n'est pas des gonzesses! " argumente la Kike en soupesant d'une main de professionnel le sac de chacun.
Une fois dans la tute, on en jouit avec bonheur, le portage est le prix de la chaleur et de la convivialité. Les capacités d'enfumage de la tute sont optimales, on sort de là, fumé comme un saumon ou mieux comme une andouille de Guéméné! La position debout n'est possible qu'en apnée et les yeux fermés.
La soirée ne serait rien sans la Kike, volubile, aux anges, ne tarissant pas d'éloges sur le confort cinq étoiles de la tute. Il n'a pas son pareil pour raconter ses aventures en Himalaya, taquiner les jeunes filles de la compagnie "comment tu ne fais pas la vaisselle et tu ne te prostitues pas pour payer tes études ? ben tu fais quoi alors ?"
L'aménagement est spartiate mais suffisant, un bas flanc garni de vrais matelas éculés accueille cinq corps dans le sens de la largeur et trois dans la sens de la longueur. Malheur à celui qui jouxte la porte (enfin l'entrée) de la caverne, il n'est pas à l'abri du petit vent de la nuit. Les parois reçoivent les divers ustensiles de cuisines, grilles, casseroles culottées, ou les réserves de sel, poivre, herbes, tout ce qui fait un bon festin!
Un ganesh qu'il est bon de prier afin de garantir le beau temps, veille sur les courageux montagnards venus y passer le week-end! Toutefois quelques munitions bienvenues contribuent à oublier le confort rustique: une soupe en sachet, les saucisses et côtelettes de chez Pistol (le meilleur agneau de la région), le moulis et surtout les cinq litres de rouge du cubi, la bouteille de blanquette de Limoux, dignement sabrée, les bières, le pastis, la poire et c'est en alcoolique que l'on goûte au sommeil dès 9h du soir car les libations ont bien souvent commencé vers 16h lorsque le jour, cette fin octobre, se fait ténu ... Les isards n'ont aucune crainte à avoir, les corps avinés n'en peuvent plus, le renard seul profite des os balancés dans l'herbe. La nuit on les entend craquer sous leur puissante mâchoire.
Le fin du fin est de se lever à trois heures du matin, de contempler un ciel étoilé par -3° sans nuage puis de se glisser dans le sac de couchage en duvet d'oie. C'est aussi au petit jour, découvrir la Kike en position d'observation des isards, les jumelles vissées sur les yeux, tourné vers les sommets.
La journée est riche, on explore généralement la vallée dans ce qu'elle a de plus sauvage, on franchit des cols, on se baigne pour tenter de laver la fumée dans les torrents glacés, on se chauffe sur l'herbe et surtout on mange et on boit ce qui a survécu de la veille, avant le café et la sieste! La Kike est torse nu, le bob vissé sur la tête, il profite!
C'est à la nuit noire qu'on rentre au village, bienheureux!
J'ai souvent une pensée émue pour ceux d'autrefois qui arpentaient la vallée pour ramener d'Espagne, les fromages ou les jambons, pieds nus le plus souvent pour ne pas abîmer leurs sabots, 20 km et 2000 m de dénivelé cumulé, au bas mot ...

samedi 9 octobre 2010

Rome, le retour


C'est la troisième fois que je vais à Rome et ce n'est probablement pas la dernière. Je connais maintenant des Romains, des vrais et j'ai même fait deux soirées chez eux, dont une mémorable! Dieu merci, l'essentiel du repas s'est déroulé exclusivement en anglais et j'ai pu mesurer à quel point j'avais progressé dans la langue de Shakespeare! 
Alors donc nous avions rendez-vous à la sortie d'une station de métro au milieu de nulle part (quartier animé loin, loin du centre mais proche de  Cinecittà). De là, des âmes charitables nous ont transférés vers la maison de notre hôtesse. J'ai vaguement reconnu le quartier pour y avoir été au premier  de l'an lors de notre mémorable recherche de la voie Appia Antica. Parmi une forêt d'immeubles cossus, aux rues étroites et encombrées de voitures, K. nous a ouvert son vaste jardin et les portes de sa maison de plain-pied! "Tiens donc, me suis-je dit, autant d'espace dans un quartier aussi densément bâti, comment est-ce possible quand on n'est pas riche à en crever?" K, professeur de langue, m'en bouchait un coin! 
Nous avons très vite compris lorsque qu'un train de banlieue lancé à grande vitesse est passé quasiment au dessus de nos têtes ébranlant le sol, les murs et couvrant le son de nos voix. En fait, ce n'est pas un mais des trains tous les quarts d'heure (au bas mot)  qui longeaient le quartier tout entier! A devenir fou. Il paraît d'ailleurs que Giuseppe est insomniaque!!! L'été il met  son lit dans le jardin afin de ne pas réveiller sa femme qui dort du sommeil du juste. Il profite ainsi  du ciel étoilé,  puisque tant qu'à se pourrir la vie, pourquoi ne pas  savourer les quelques petits bonheurs que lui offre cette magnifique situation?
Nous avons commencé le repas par des pâtes oubliant la tradition italienne (1), des pâtes au saumon à la crème et aux petits pois, des pâtes aux légumes et des pâtes à la tomate sur lesquelles on ne met pas de parmesan! (Crime de lèse-majesté). La taille des gamelles, immenses,  incitait les convives à  se servir copieusement. Nous étions gavés lorsque nous avons  appris qu'un barbecue était en préparation. Le charbon de bois ayant du mal à prendre,  c'est au compresseur que T. a soufflé sur les braises. C'est donc entre passage des trains, bruit du compresseur, aboiement  des deux  chiens effrayés par les invités,  braillage italien en anglais que la soirée s'est déroulée. Coup de bol, il n'y avait pas de musique!
Notre hôtesse nous a servi  dix beefsteaks, un chapelet de saucisses, un poulet et deux énormes salades, nous avons terminé par deux morceaux de gâteaux obligatoires, un excellent  à l'orange et  un étouffe chrétien. Giuseppe a sorti toutes ses liqueurs afin de clôturer dignement la soirée et nous avons  pu tester le cordial offert par les Tchèques! On se serait cru dans un film italien et c'est littéralement béate que je jouissais de la soirée.
Ah, ces Italiens, y a pas à dire, ils savent vivre!
Z., par politesse,  a mangé de tout, je voyais bien qu'elle était au bord de l'apoplexie, elle dodelinait de la tête mais elle ne pouvait tout refuser sans offenser.  D'autres ne se sont pas fait prier! Une des invitées, après les plâtrées de pâtes,  n'a cessé d'enfourner les morceaux de viande avec du pain grillé,  tout en égayant grandement la soirée et en picorant  les biscuits apéritifs et les cacahuètes salées entre chaque plat.  Je ne sais pas où elle a mis tout ce qu'elle a ingurgité, mais je lui tire mon chapeau. 
Peut-être a-t-elle tout vomi ensuite?
(1) Note pour moi-même, les pâtes en Italie se servent en entrée.... ne pas se gaver!

jeudi 7 octobre 2010

Les cimetières

J'avoue avoir un faible pour les cimetières, tous sans exception! J'ai été épaté par celui de Bonifacio. Situé au bout d'un parking particulièrement caillouteux et poussiéreux, (mais somme toute assez représentatif de ce que sont les infrastructures en Corse), il est apparu luxueux sur la pointe face à la mer. Aucune place n'est laissée aux mauvaises herbes dans ce dédale de ruelles et de tombeaux dans les tons rose et blanc, parfaitement entretenus. C'est une débauche de colonnes, de marbres et de béton peint. Pas un chat puisque l'entretien est réduit à sa plus simple expression.
En quoi consiste le recueillement? S'agit-il de pénétrer dans les tombeaux afin de profiter de la fraîcheur dans une stricte intimité? En tout les cas au mois d'août il n'y avait que peu de visiteurs, tous davantage attirés par les rues commerçantes de la ville haute.


Rien à voir avec le cimetière marin de Douarnenez, tout en retenue, fait de pierres grises au dessus du bleu de la mer, vivant puisqu'entièrement fleuri, arborant fièrement des croix au christ supplicié, le visage torturé et miséricordieux tourné vers la mer. Amen! (Ah! Que de piété soudain, ce sont des adjectifs qui se marient bien je trouve et ce n'est pas souvent qu'on peut les utiliser.... )

Juste en dessous, totalement indifférents à perturber le repos éternel des occupants, des Douarnenistes profitent de la plage. C'est une petite plage à l'abri des vents, (des morts devrais-je dire) confidentielle, bondée l'été, accessible à pied par un chemin côtier de toute beauté qui va de la ville à Tréboul.

mercredi 6 octobre 2010

Rome, encore!

Aujourd'hui je suis à Rome. L'année dernière à la même époque, je testais la Corse à Campomoro, cette fois-ci l'automne romain. Au programme travail avec les partenaires tchèques, italiens et allemands mais également visite du Palais Farnèse. Nous avons dû réserver dès le mois de mai et nous n'avons pas vraiment eu le choix ni des dates ni des horaires. L'ambassade de France est un lieu très prisé. Nous dînerons le soir dans le quartier de la place Navonna ou près du Panthéon où Simon's say conseille un super restaurant, j'ai aussi noté les cantines de Chondre. Peut-être irons-nous aussi à l'eau vive, j'aimerais tellement que ma collègue qui bouffe du curé voit le bonheur sur le visage rayonnant des jeunes filles en fleur qui officient dans le restaurant. Si nous avons le temps, j'espère bien les traîner voir le Moïse de Michel-Ange à Saint Pierre-aux liens. Elles ne connaissent de Rome que les vestiges antiques et les fastes du musée du Vatican!
Lécher quelques vitrines ne me déplairait pas.....
Je vous raconte mes aventures dès mon retour qui ne devrait tarder et je vous dis si j'ai réellement fait des progrès en Anglais après trois semaines de stage intensif dans ma voiture....

mardi 7 septembre 2010

Purge, Sofie Oksanen

Ce n'est pas ce que vous croyez, non non mais le titre d'un livre au succès phénoménal dans son pays d'origine et en Europe où il est traduit, un livre que je lis car les critiques sont unanimes . (Oui je lis toutes les critiques qui me tombent sous la main car disposant de peu de temps et n'ayant pas envie de dépenser trop d'argent à l'achat de merdes livres médiocres, je tente un tri mais j'apprends à me méfier car il y a souvent de la complaisance). 
C'est un livre que je ne lâche pas puisque l'intrigue est très bien menée et nous tient en haleine, (cela me change des derniers bouquins lus qui m'ont profondément ennuyés, notamment ceux de Philippe Kerr).
Le sujet est passionnant mais l'accroche est racoleuse, c'est ce qui me gène le plus: le sujet des filles de l'est prostituées à l'ouest est un grand classique qui suscite un certain voyeurisme. Sans doute aurait-on pu s'en passer. Makine n'a pas eu besoin de sexe afin d'évoquer dans le testament français son histoire et celle de sa grand-mère sur les bords du fleuve Amour. (Certes, aujourd'hui je trouve que ce récit a vieilli, l'ayant conseillé à une lectrice qui a été déçue, une rapide relecture m'a montré à quel point il était difficile pour un écrivain d'écrire un texte littéraire pérenne qui ne finisse pas quelques années plus tard à la poubelle).
Cela étant, dans Purge, l'histoire de l'Estonie depuis 1939 vue à travers les yeux de deux soeurs est remarquablement racontée. L'auteur trouve le ton juste et décrit à merveille les fermes, l'étable, la traite des vaches, les confitures, l'odeur musquée, répugnante des hommes mal lavés, grossiers et violents. On imagine les plantes séchée,s étalées dans la maison par Aliid, son visage ridé, la sueur qui perle au dessus de sa lèvre, son asthme. 
Le récit de ces vies broyées par la grande machine de l'Histoire soviétique (gnagnagna)  explique aussi le succès de l'ouvrage. On découvre ainsi ces pays baltes, ballotés entre leur puissants voisins.
A lire sans aucun doute. 

vendredi 7 mai 2010

Prague


J'ai fait un rêve... fou qui s'avère être à la conjonction de plusieurs évènements.
J'ai passé une partie de ma nuit en gros 4X4 militaire blindé, (exactement comme sur la photographie), pas chauffé, avec mon époux, ma fille et un ami (en galère hier dans les trains du sud-est) à tenter de rallier Prague et la France  de nuit via la Pologne (?) puisqu'il n'y avait plus de vol! Je pensais mettre 2h mais la réalité nous a vite rattrapés et en me réveillant, je réalisais qu'il me fallait plus de dix heures surtout en roulant doucement compte tenu des accidents comme celui, inexplicable, où nous avons percuté,  dans une rue,  le long d'un bourg, la proue d'une barque bleue et blanche posée sur sa remorque qu'un homme à la casquette de marin vissée sur le crane sortait de son garage à reculons. Il y avait des débris de phare de voiture  sur la chaussée mais à l'évidence notre véhicule n'avait rien et nous avons continué notre périple sur une route étroite et en travaux, coupée par des chicanes dont nous percutions régulièrement les barrières en plastique posées là pour prévenir. Nous faisions étape dans des auberges de jeunesse, au confort spartiate mais chaleureux où les femmes étaient très belles, grandes, blondes, juchées sur des chaussures à semelles compensées dont les volants des jupes balayaient l'air de droite et de gauche. Notre ami, de manière incongrue, nous avait rejoint dans un patelin proche des  forêts de Bohême. Le rêve était paisible, nous prenions notre mal en patience mais il y avait un air de fin de guerre et d'apocalypse, entre chien et loup, humide, boueuse et enneigée.
Mon imaginaire a cumulé tous les évènements du week-end: l'absence d'avions dans le ciel, -plus aucune trace comme le dit si justement Olivierdemontreal-, les photographies des voyageurs avachis dans les aéroports sur leur bagage, prenant leur mal en patience, la bannière du blog de CdM, l'AG2R dans la baie et sa myriade de voiles et de bateaux de toute taille sous un soleil de plomb, juste rafraîchi par une brise que j'imaginais bleue, mon futur voyage à Prague (je suis sensée partir lundi pour une semaine) et enfin le livre que je suis en train de lire, tout à fait épatant, roman mêlant la vérité historique et la vie de son auteur, HHhH de Laurent Bidet, (un livre d'une autre envergure que le minable Jan Karsky de Yannick Haenel, pompage lamentable du film de Claude Lanzmann et des mémoires du résistant polonais, dont la troisième partie mal écrite m'a écoeurée littéralement avant même la polémique autour du bouquin).
Pour une fois que je ne me réveillais pas en peur et en sueur, j'ai trouvé l'ensemble cocasse et étrange. 

Prague, c'est prout!


L'expression rime presque! Elle est très con, j'en conviens! C'est une ville sans problème, calme, tranquille, touristique!
La ville  est entièrement dédiée aux promeneurs curieux! Le centre est dépeuplé, sans voiture, on n'en voit que le côté kitsch, baroque, sous cloche. Il n'empêche, elle reste une destination très intéressante pour qui dispose de peu de jours de vacances et pour qui peut partir de Paris!
A tout prendre, je préfère Berlin qui conserve encore des quartiers peuplés et vivants (mais plus pour longtemps, de nombreux immeubles sont achetés et transformés en bureau pour assurance ou pour banque). Cela dit, la capitale allemande vibre encore de son passé de guerre froide, et même de toutes les guerres du XXème siècle. 
Prague, les bons plans.
D'abord, on dit République tchèque et non Tchéquie! Notre guide n'a cessé pendant deux jours de prononcer avec délectance ces deux mots en insistant sur chaque syllabe. C'est vrai quoi! On n'est plus au temps des Soviétiques et même si le président de la République tchèque reste un euro-septique (à bas l'Europe mais merci  les sous....) il n'en reste pas moins que c'est une démocratie qui n'a pas encore succombé aux sirènes d'un nationalisme exacerbé. 

Le transport
J'ai découvert les avantages de la compagnie Easy Jet: moins cher, ponctuelle, efficace pour évacuer des bagages qui sortent des soutes en moins de dix minutes. (Je me souviens avoir attendu plus de 40 minutes en provenance de Lorient à Orly avant de pouvoir récupérer ma valise). L'aéroport est à 25 minutes du centre de Prague par  une autoroute qui passe en haut de la place Venceslas! 

Les hôtels
Il y en a plein, prendre si possible quelque chose en bordure de centre-ville pour tout faire à pied, au pire en tram.... Prévoir des mousses pour les oreilles pour les chambres sur l'autoroute qui est en pleine ville et le long de laquelle on trouve de nombreux hébergements bon marché. Je pense que ceux situés sur la colline proche du château sont plus tranquilles!
Dans les petites villes, on peut opter pour les pensions! 

La bière
Abuser des bières, repérer si possible les brasseries, très sympathiques qui en offrent une très grande variété dans un cadre chaleureux.

Un guide
C'est la première fois (hormis à Fès) que je suivais un guide, c'est sympa surtout lorsqu'elle est cultivée et n'hésite pas à raconter des histoires qui ont captivé nos élèves. Il y en a en pagaille avec des groupes grands ou petits, voire même avec de tout petit groupe de quelques personnes. Certains optionent pour la calèche ou la vieille automobile se fichant comme d'une guigne d'être ridicules. On a aussi croisé l'armée américaine refaisant avec des vétérans la visite de la ville comme  en 1945.

Les visites
Ce sont surtout celles des rues et de l'architecture car il y a peu à voir dans le château et les églises sont toutes surchargées d'or et d'argent dans le style renaissance ou baroque.
La campagne est magnifique et semble bien vide puisque l'habitat est groupé dans des villes ou villages perchés sur les collines autour de leur château, de leur église et de leur charmante place.

HHhH

C'est effectivement un premier roman épatant. Il a réussi à me faire rire et la position du romancier relatant un fait historique est très intéressante. Rien à voir avec l'ouvrage de Haenel (Yan Karski) pâle copie de tout ce qu'on put faire d'autres, trop pédant à mon goût. Rien à voir non plus avec le pensum les "bienveillantes". Laurent Binet donne le sentiment de ne pas se prendre trop au sérieux, il ne cherche pas à nous faire la leçon ni la morale, mais il élabore un récit riche, très renseigné scientifiquement et passionnant. Il réussit à créer une ambiance autour de trois points de vue, celui de l'historien, du romancier et de l'autobiographe. 
En plus, et sans vouloir en rajouter sur mon voyage en République tchèque,  l'assassinat de Heydrich dont il est question se passe à Prague. Ce fut donc un excellent roman pour occuper les longues heures de car et me mettre dans l'ambiance.

mercredi 31 mars 2010

Steinbeck et Harrison

Dans ma petite librairie préférée, j'ai acheté en livre de poche un ouvrage de John Steinbeck, Il était une fois une guerre.... Voilà très longtemps que je n'avais pas lu de livre de cet auteur que j'avais adoré étant adolescente : Des souris et des hommes (1937) et surtout A l'est d'Eden (1952). Je n'ai rien lu d'autres de lui.
Tout m'incitait à acheter ce petit bouquin: le souvenir de mes lectures de jeunesse, la couverture qui présente une photographie de GI'S débarquant à Salerne en 1943 et, depuis plusieurs semaines, l'absence d'ouvrage qui prend les tripes et que vous ne pouvez plus lâcher. Je suis saturée de polars nordiques et trop de livres récents sont fades, mal écrits, tellement ennuyant que je m'endors aussitôt dès les premières lignes.
Renouer avec la littérature américaine pourquoi pas!
Les dépêches du correspondant de guerre John Steinbeck pour le New York Herald Tribune en 1943 sont de courts articles écrits à la hâte ou téléphonés par-delà l'océan. Ils relatent la vie très largement édulcorée et censurée des soldats en Angleterre, en Afrique et sur le front italien. Ils entrent en résonance avec tous les documentaires, tous les films et toutes les photographies que l'on a pu voir concernant la seconde guerre mondiale. Conscient du rôle qu'il joue pour le front intérieur, Steinbeck évite toutes les horreurs insensées et met l'accent sur l'oubli de soi, l'héroïsme, l'intelligence et la bonté, l'objectif étant de taire aux yeux de l'arrière ce qu'était réellement la guerre. Pour l'auteur qui rédige la préface en 1958 alors qu'il se décide à les publier, il s'agit de "contes de souvenirs confus de temps à jamais révolus...". J'ai particulièrement aimé ce qu'il raconte concernant l'Afrique du Nord ou l'Italie, les descriptions qu'il fait de l'attente des pilotes avant de partir en expédition au dessus des villes allemandes, les débarquements sur les plages de Sicile, la reddition des Italiens.

Je poursuis avec le dernier ouvrage de Jim Harrison dont je suis fan et pour le moment pas du tout déçue bien que les états d'âme d'un vieux de 60 balais me soient étrangers. Je vous en dirai plus à la fin de son "road movie" ...

mardi 16 mars 2010

Le gourbi..

Mes amis sont des pros  de l'hésitation, du "entre les deux mon coeur balance", du "p't ben que oui, p't ben que non", du "oui pourquoi pas, mais non", du "je ne sais pas, j'hésite", du " tu crois, tu es sûr?", " du oui, mfff, oui, en fait non", des décisions qui prennent des heures, qui une fois qu'elles sont prises sont changées, et ça c'est génial!
Ben oui quoi, quand on ne vit pas avec, c'est fabuleux et super rigolo...(J'en connais un qui tranche plutôt dans la minute, mais c'est pour changer six mois plus tard, le jardin, par exemple, est donc à géométrie variable)(1).

Ce sont aussi des pros du gourbi. Un gourbi c'est un lieu où tout traîne, où ils ont gardé les vieilles portes dégondées car elles ont une jolie moulure qui rappelle les fastes d'antan, les vieilles portes-fenêtres avec un jour de trois à quatre centimètres qui laissent passer les vents froids de l'hiver, les murs délabrés parce qu'ils ne savent pas quelle couleur et quelle texture choisir, la tommette super jolie autrefois qui a conservé quelques beaux restes mais que l'on devine à peine, le bas de plafond, la baignoire sabot et son évier écaillé, le sombre, le pas clair, le froid surtout en hiver, et le frais en été, le pan de mur dont on a gratté la vieille tapisserie il y a plusieurs mois sans achever le travail et le tout avec un joyeux bordel: la table à repasser qui trône au milieu de la pièce, la vieille chaise devant l'ordinateur dernier cri, le beau meuble à prix d'or et la planche à roulette du fiston, le vélo, les tonnes de papier cul en stock, le baril de lessive, les montagnes de linge en attente de repassage, la vieille poussette dont personne ne se sert mais "on ne sait jamais".
Le gourbissage (action de mettre en gourbi) est contagieux, ils ont un ailleurs où dort une magnifique  caravane pour jouer dedans ou dépanner quand on manque de places pour dormir, voir stocker les pots de peinture, les transats et les chaises de jardin. Et pourquoi pas pour commencer un dépotoir du plus bel effet! C'est le jeu des vases communicants, débarrasser la maison de tous les jours en délocalisant les encombrants!

C'est tout un art ..... mais ils ont le chic pour faire tout ça en un instant, ce sont des pros et c'est du grand art! Du très grand..... Chapeau bas! D'ailleurs je reçois à l'instant un témoignage édifiant: "une des vitres de la porte qui sépare mon gourbi en deux s'est brisée après un courant d'air, et  maintenant, à mon bureau, j'ai le plaisir d'avoir les conversations des filles et la musique de leur ordi dans les oreilles.  Bref, si je ne veux pas que cela dure 10 ans, soit je m'inscris à un cours de bricolage, soit je pète les 3 vitres restantes, qui ont d'ailleurs déjà été rescotchées par les anciens proprios il doit y avoir à peu près 25 ans. B. craquera peut être...Compte tenu de mon emploi du temps, j'envisage plutôt le deuxième solution (NB tout péter)".

Mais il y a dans la vie des choses plus importantes que le décor et le rangement! C'est vrai, on peut vivre en gourbi pour peu qu'il y ait une cheminée pour lire devant, un lit confortable, un chauffage minimum et la possibilité de prendre un bain (ben oui parce que quand ça caille, à moins de pousser la chaudière comme un forcené, le bain très chaud est une bonne solution pour se réchauffer avec un thé brûlant), le reste a somme toute peu d'importance!
(1) Aux dernières nouvelles, ils viennent avec nous en Roumanie après 4 mois d'hésitation. 

lundi 1 mars 2010

Merveilleuse Ariège


Un des grands plaisirs des vacances à la neige n'est pas de faire du ski. Ayant appris très tard ce sport de glisse, vers 20 ans, je ne suis pas très à l'aise. J'ai peur de la pente, j'ai peur d'aller trop vite, et maintenant, j'ai peur de me blesser et notamment de me bousiller un genou, de ne plus pouvoir courir. Ce serait vraiment ballot pour deux jours de glisse ne plus pouvoir galoper sur le chemin côtier!
Pourtant j'adore y aller en février car nous y faisons des randonnées. On ne s'encombre pas de raquettes, beaucoup trop lourdes à porter quand la neige a fondu en  vallée, et surtout quand un ou deux courageux font la trace à l'avant de la colonne! Il n'y a plus qu'à mettre ses pas dans les pas du compagnon de route!
Cette fois encore nous sommes montés à flanc de montagne pour les estives, le plus souvent dans les feuilles de l'automne. La neige arrive brutalement vers 1800m, lourde, humide, c'est une neige de printemps, déjà, aux grains qui se détachent et mouillent les croquenots en profondeur. 
Sur le plateau, le vent est froid, violent et le seul refuge est la cabane du berger préparée pour l'hiver par quelques afficionados qui savent que personne d'autres n'ira boire les deux ou trois bouteilles d'apéritif laissées pour les week-ends. Il y a la couche en bois et paille,  le stock de fagots et de bûchettes, tout ce qu'il faut pour griller les saucisses sans se brûler les doigts, il manque juste la moutarde! Faute! 
Les murs de notre modeste gîte ont été consolidés pour mieux passer l'hiver, les principaux trous ont été bouchés, laissant les petits faciliter la prise d'un feu de bois bienfaiteur, clair et vif, passé l'enfumage nécessaire et garanti. Rapporter des vêtements qui fleurent bon la fumée est la marque de fabrique de nos vacances à la montagne! Pour la nuit, il est préférable d'être équipé d'un très chaud sac de couchage car la température ne doit guère dépasser les 0° et il faut se protéger des insectes en tout genre qui profitent de la chaleur du feu pour se réveiller. 
La descente est sublime!
 
 

dimanche 10 janvier 2010

Via Appia Antiqua





Lorsque nous visitons une ville, nous aimons, si la durée du séjour le permet, sortir un peu afin de goûter à autre chose. En avril, nous avions quitté Florence  pour Arezzo. Cette fois-ci, il était question de quitter Rome pour Naples! C'était sans compter sur les visites familiales des Romains en ces jours de fêtes puisque les trains étaient pleins!

Cela étant, à Rome plusieurs solutions s'offrent au touriste, la villa d'Hadrien et la villa d'Este à Tivoli, le site d'Ostie ou la Via Appia Antica. Cette dernière solution présente l'avantage d'être à deux pas du centre. Il suffit de prendre le bus 218 via Ostienze et de s'arrêter aux catacombes. En plus coup de bol, ça devait être le seul site ouvert un 1er janvier! Bien sûr, gérées par le Vatican, les catacombes n'étaient pas ouvertes. Nous nous sommes donc cassés le nez, nous n'étions pas les seuls d'ailleurs, ce qui rassure un peu et  donne l'impression d'être moins cons! Cela dit, je voulais voir ça:

Et je n'ai pas vu!
En tout cas, ce que j'ai vu ne correspondait pas à mon imaginaire. J'ai vu ça :
Certes sur la photographie, ça se ressemble mais dans la réalité, c'est immense, très long et l'on se demande où cela mène, surtout un premier de l'an pluvieux.. Nous n'avons pas marché assez, la voie romantique à souhait se situe plus probablement au delà-de du tombeau de Cecilia Metella,  endroit  (cf photo ci-dessus) où nous avons fait demi-tour (petits joueurs).
Le retour nous posait aussi problème, comment reprendre le bus dans la bonne direction puisque l'aller est à sens unique? Nous l'avons joué "sauvages" genre abrutis et nous sommes montés dans le même bus qu'à l'aller vers le terminus, arguant du fait que de toute façon, il allait bien revenir dans le centre, que nous y serions au chaud, qu'on limiterait les kilomètres à pied à la recherche d'un hypothétique arrêt et qu'au moins, une fois dedans on était sûr de ne pas le rater! (Les jours fériés les bus ne courent pas les rues).
On a donc visité la campagne et le bus à son terminus s'est arrêté au fin fond d'un quartier tout pourri,  un no man's land fait de pavillons déserts et de hangars à l'abandon. Le chauffeur est parti avec son petit parapluie à la main façon Charlie Chaplin, pas trop fier, se retournant de temps en temps vu qu'il avait laissé  les clés sur le compteur! Les enfants ont bien sûr eu  la honte de leur vie compte tenu de la stupidité et de la ringardise crasse de leurs parents, mais on était seul de chez seul ce qui a permis de faire passer la pilule... Au bout d'un moment, ils en ont profité pour faire les singes sur les barres du bus, en se balançant accrochés aux poignées, ce qui représentait somme toute une expérience tout à fait nouvelle et infaisable en temps normal sous peine de se faire virer manu militari!
Au bout d'un quart d'heure, un nouveau chauffeur est arrivé, un autre bus s'est arrêté, tous ont conciliabulé se traitant de couillons et de fils de pute en rigolant! Puis nous sommes repartis à fond de train, 70 km/h,  sur les pavés de la via Appia Antica (limitée à 30 km/h).

jeudi 7 janvier 2010

Beurk, le pas bon plan de Rome


Traditionnellement, le repas du réveillon, Noël ou nouvel an, fait dans le raffinement, le rare, le précieux, le bon, la "lichouserie" comme on dit ici!
A Noël, j'ai plutôt raté mes repas, le foie gras fut quelconque, le chutney trop sucré, le mélange  gingembre/échalotes cramé pour les coquilles Saint-Jacques (on s'est rabattu sur le chutney raté, ce qui n'est pas du tout la même chose). Le lendemain, le chapon était trop gros, les chocolats ne se digéraient pas, bref, les dîner et déjeuner du 24 et  25 décembre ne m'ont pas laissé un souvenir inoubliable! Ce n'est pas l'avis de tous mais faire une gastro au moment de Noël n'incite guère à la "délectance".
Par contre, je ne suis pas prêt à oublier celui du 31..... Dès l'apéritif, j'aurais dû me méfier, deux seuls sortes d'entrée en matière, de grosses olives somme toute très quelconques et des tartines abondamment garnies d'une pâte rose, ressemblant de loin à du tarama sans le goût, agrémentée de petits cubes de tomates. Je me suis réservée attendant avec impatience le repas et son entrée/plat/fromage/dessert par souci il faut bien l'avouer de ne pas ajouter des kilos à une silhouette à faire pâlir d'envie Laetitia Casta!
Las! Il n'y avait pas d'entrée, que chti, que couic, nada, rien mais une très jolie daube dans sa marmite, aux énormes oignons et tomates rouges qui flottaient en surface, vraiment un très joli plat qui aurait largement mérité une photographie! Deux énormes purées,  faites maison,  de pommes de terre et céléri, d'une couleur étrangement jaune pisseux ou verdâtre accompagnaient ce plat très "festif" ....
C'était fait si gentiment et avec tellement de bonnes intentions que, ma foi, nous avons fait honneur à nos hôtes.... Enfin, on s'est largement servi mais j'ai eu du mal à avaler la première bouchée de viande,  filandreuse, sèche comme du papier mâché, une boule énorme que l'on tourne et on retourne plusieurs fois dans sa bouche façon hamster en se demandant si l'on va cracher discrètement ou si l'on va réussir à l'avaler d'un coup sans s'étouffer avec une lampée de vin rouge pour faire passer l'infâme goût de jus de chaussette qu'elle se secrète. Ouf! j'ai survécu puis j'ai chipoté ensuite sur les carottes, lâchement abandonné dans l'assiette les oignons et les morceaux de daube. Heureusement les purées juste mangeables permettaient de lester un estomac en attente.... Je passerai sur les fromages - je crois me souvenir qu'il y avait un gorgonzola entamé-  pour évoquer le gâteau!


C'était un gâteau italien,  une demi-bombe plus gros qu'un ballon de foot, un beau bébé sucré de trois kilos, à 70 euros acheté le soir même par nos soins dans un café-restaurant pâtisserie. C'est en courant que nous avons écumé le quartier afin de trouver l'adresse qui allait nous permettre de ne pas arriver les mains vides car dès 18h30 la majorité des magasins baissaient leur rideau. La vendeuse nous a suggéré cette magnifique oeuvre d'art culinaire marbrée de doré. Enfin elle allait pouvoir liquider le stock. Un magnifique gâteau, il faut bien le dire, à priori tout  chocolat que j'ai transporté dans le métro comme la prunelle de mes yeux, veillant à ne pas l'écraser contre les banquettes, le protégeant de la pluie et le maintenant horizontalement au fond de son sac, m'imaginant projetée par un coup de frein brutal sur le  pantalon de mon voisin, la chose s'écrabouillant sous le choc.
Il n'a pas explosé lorsqu'on y a planté le couteau ni exhalé d'odeur ni émis le moindre couinement salvateur, l'intérieur s'est alors révélé dans toute sa splendeur, une espèce de crème blanchâtre sans goût à la consistance mi meringue mi crème, légèrement congelée en son coeur et pour tout dire vomitive. Notre hôtesse avait elle-même commis une tarte au pavot abjecte, bourrative et j'ai dû faire passer la seule bouchée prise dans une assiette voisine avec un demi-verre d'eau! Ma part de gâteau italien est partie intégralement à la poubelle et le reste du gâteau probablement aussi une fois que nous avons franchi la porte de ce magnifique appartement romain!

Au final, je suis revenue d'Italie plus maigre qu'en partant, tandis qu'amis et collègues se plaignent d'avoir engrangé les kilos ou affichent une petite bedaine replette du plus belle effet!

mardi 5 janvier 2010

Rome: les bons plans

Pff! Ce n'est pas du jeu! Sameplayer m'a volé mon sujet de billet genre "guide du routard", celui que je voulais rédiger à mon retour de Rome! Tout le meilleur, il a pris, notamment  l'excellente adresse "l'eau vive"!


Rome au nouvel an, c'est à la fois une très bonne idée car l'Italien est en vacances, peu stressé et aimable, bon enfant, cordial, charmant mais c'est aussi une mauvaise idée car on subit la foule -certes très calme- et on ne peut guère profiter de l'ombre des cyprès! Difficile en plein hiver de se vautrer sur les bancs publics afin de mater le passant! Il n'en reste pas moins que ce fut un magnifique séjour!
L'hôtel.
Il y a trois ans nous avions opté pour un bed and breakfast bon marché (Il Covo) dans le quartier des Monti, vivant et authentique, proche des sites archéologiques. Les chambres pas toutes restaurées  étaient localisées dans des appartements  dispersés  autour de la Via del Boschetto. Le tenancier avait un côté mafieux et poilu, sûr de lui,  tandis que le  petit déjeuner servi sur un coin de table dans un café restait basique à "l'Italienne": un infâme café longo et son croissant poisseux de sucre, insuffisant pour affronter les kilomètres utiles à la découverte de la ville. Cette année, j'ai préféré le charme rupin du quartier proche des jardins de la villa Borghèse, tout aussi central (mais plus coûteux) à deux pas du métro, très calme quand l'hôtel ne se situe pas sur la via Veneto! Le problème à Rome, c'est effectivement le bruit des voitures et des scooters qui roulent à fond de train, celui des piétons qui déambulent en braillant une grande partie de la nuit. Le petit déjeuner y était consistant dans un cadre plaisant.
Les nourritures terrestres 
Pas facile à Rome de trouver des  lieux qui ne soient pas exclusivement réservés aux touristes et pas trop cher. Pour manger très correctement, tandis qu'en France on peut avoir un repas le midi pour 15 euros (restaurant les Halles à Concarneau par exemple ou l'Amiral), il faut compter plus de 30 à Rome (j'entends entrée/plat/dessert/café). Au début on abuse des pizzas et des pâtes puis lorsque l'occasion se présente, il est très agréable de tenter du Libanais ou une cuisine qui soit un mélange d'italien, de français, d'asiatique et d'africain comme chez les soeurs de l'eau vive sous le regard bienveillant de Sainte-Thérèse de Lisieux! Les adresses du routard sont tout à fait correctes mais galère à trouver et celles du site de Simon François sont prises d'assaut si on ne réserve pas! 
Par contre l'expresso comme le capuccino sont excellents et peu onéreux (y compris dans des lieux très chics comme Canova place Di Popolo) à condition de rester au comptoir! Je conseille vivement celui (o,80 cts d'euro) d'une des plus célèbres épiceries fines de Rome, Castroni, via Cola di Rienzo, près du Vatican. Les rayons sont garnis des produits les plus variés et des plus insolites, dans une atmosphère bruissante et conviviale.
Les nourritures spirituelles.
Les églises sont gratuites et très très nombreuses, elles cachent toutes des trésors absolus. Elles sont vivantes, tous les soirs des messes ou des neuvaines sont dites, les curés attendent le client pour la confession que l'on peut faire parfois dans toutes les langues! Difficile de dire qu'elle est ma préférée, j'aime Saint-Louis-aux-Français, Sainte-Marie du Trastevere ou Sainte Sabine sur l'Aventin. Par contre, le Vatican rentabilise à fond les oeuvres dont il est l'heureux propriétaire.  Pour approcher sa sainteté au plus près, je conseille vivement d'acheter ses billets sur internet (l'aide d'une précieuse amie bilingue est très utile toutefois) afin d'éviter les queues monstrueuses, qui se forment dès 8h, les 4 euros supplémentaires en valent largement la chandelle, un audioguide s'avère aussi très utile afin de profiter pleinement de la Chapelle Sixtine! Ne pas hésiter à y passer trois fois, la première dès l'ouverture pour bénéficier d'un calme relatif, la deuxième pour refaire le musée à pas tranquilles, la troisième afin de quitter le musée pour la basilique Saint-Pierre par l'escalier (uniquement réservé aux groupes avec guide autorisé ....mais on est en Italie et tout se tente ) au fond de la chapelle à droite.... On évite ainsi de sortir du Vatican, de longer les hauts murs protecteurs et de poireauter dans la longue file d'attente pour entrer dans le saint des saints. Ne pas oublier de toucher le pied de Saint-Pierre, ça porte sûrement bonheur vu que tout le monde le fait! Il était tellement usé la dernière fois qu'il a depuis été remplacé par un pied tout neuf qui semble moins efficace, j'ai donc touché les deux pieds, le premier plus authentique et le tout nouveau.
Pour le reste il n'y a que l'embarras du choix, on peut aisément éviter le palais du Quirinal où réside le président. Il fallait vraiment ne plus rien avoir à se mettre sous la dent pour tenter cette courte visite!
Emplettes 
La période des soldes débutait le 2 janvier et je dois avouer que ce fut un grand moment. Une marée humaine a envahi les rues dans lesquelles il était possible de se frayer un passage sans aucun stress, pas une boutique chic qui n'ait sa queue policée et patiente afin d'acquérir la paire de chaussures ou le petit pull cachemire à 50%! 

Pour nous qui voulions tenter une escapade à Naples (trains toutes les heures) ce ne fut pas possible car en s'y prenant  à la dernière minute, il ne reste pas de place ou à un prix exorbitant.... Là aussi il est préférable d'acheter depuis la France sur internet (italiarail.com) et suffisamment tôt à l'avance pour un trajet aller  Rome-Naples en une heure autour de 26 euros. La machine à tickets ne disait pas non plus s'il était possible de revenir le soir ..... mais ce fut l'occasion de discuter avec une habituée en planque  pour renseigner les touristes à l'aide de ses rudiments de français et certainement pas pour leur faire les poches bien qu'elle se soit  collée contre mon sac à dos! Que de vilaines pensées certains peuvent avoir! Comment peut-on avoir aussi peu  confiance en la nature humaine!

Prochain épisode: mon repas du nouvel an (qu'il est bon)!!!! 
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